LOGINRésumé : La Sirène et le Centaure Depuis des millénaires, un sang noir et salé coule entre les royaumes de la Terre et de la Mer. Les Centaures des plaines brûlent d'une haine viscérale pour les Sirènes des abysses, qu'ils tiennent pour responsables du grand Déluge qui engloutit leurs ancêtres. Une paix froide et fragile, tissée de mépris, est la seule loi qui prévaut. Éliane, princesse sirène promise au terrible Roi des Abysses, étouffe dans sa cage de corail et de devoir. Sa voix, capable d'apaiser les colères de l'océan, est son plus grand pouvoir et sa malédiction. Kaël, roi centaure et gardien des terres sacrées, porte le poids de sa couronne comme une entrave, son cœur de guerrier assoiffé d'une liberté qu'il ne connaît pas. Mais une prophétie ancienne, oubliée de la plupart, rôde : "L'union de l'Écume et du Sabot fera trembler le Trône des Cieux et précipitera les mondes dans le chaos." Leur amour est une étincelle au-dessus d'un baril de poudre. Lorsque leur secret est découvert, la fureur des dieux et de leurs peuples respectifs s'abat sans pitié. La mer se retire, laissant les royaumes sous-marins à sec. La terre se fissure, avalant forêts et troupeaux. Pour empêcher l'anéantissement total, un prix terrible est exigé : Éliane doit sacrifier sa voix magique, et Kaël sa liberté, acceptant des chaînes éternelles. À l'aube, sur une plage devenue le champ de bataille de leurs cœurs, ils se font face une dernière fois. Un baiser, à la fois doux et désespéré, scelle leur destin. Leur amour était-il une malédiction à éviter, ou la seule prophétie capable de sauver deux mondes qui ne savaient plus que se haïr ?
View MoreOde à l'Écume et au Sabot
Ô vous, enfants des flux et des marées,
À la voix d'ambre,aux écailles nacrées,
Qui dansez dans les grottes sublimées
Où la lumière se filtre,douce et sacrée.
Votre chant perce la brume des rêves,
Éveillant au cœur de l'homme un désir
Qui le hante et vers l'écume l'enlève,
Promesse d'un éternel souvenir.
Et vous, peuple des plaines et des cimes,
Dont les sabots frappent le sol natal,
Fiers centaures,aux forces magnanimes,
Gardant la steppe,le vent, le cristal.
Votre galop est un roulement d'onde
Qui fait frémir le cœur de la forêt,
Vous portez en vous la sagesse du monde
Et la chaleur que le grand soleil crée.
Vous êtes ennemis, nés du même abîme,
D'une faille ancienne et d'un lourd tribut:
La mer accuse la terre d'être un crime,
La terre maudit l'océan qui l'a subie.
Le sang noir et salé,la haine héritée,
Tisse encore d'impénétrables voiles,
Et votre guerre,de part et d'autre chantée,
S'engraisse du sang versé sur vos étoiles.
Mais l'amour vient, plus fort que la prophétie,
Plus irréel qu'un matin de brume,
Une sirène,une flamme d'utopie,
Un centaure,un roc face à l'amertume.
L'Écume et le Sabot,contre tous les oracles,
Mêlent leurs sorts et leurs destinées,
Apaisent les dieux par des miracles,
Et changent le cours des années.
Car l'amour vrai n'est pas de même essence,
Il ne connaît ni frontière ni loi,
Il brave la mer et sa violence,
Il apprivoise la terre et son effroi.
Il naît un enfant,fruit de leur audace,
Aux yeux changeants,mi-vert abyssal, mi-or,
Qui d'un souffle peut calmer l'espace
Et réconcilier l'aube et l'aurore.
Maintenant, la paix construit son arche,
Où le corail s'enlace au granit fier,
Où l'on entend,dans le soir qui s'embarre,
Le chant des flots mêlé au galop d'hier.
La Frontière n'est plus une ligne de larmes,
Mais un jardin où pousse l'avenir,
Où les deux peuples déposent les armes
Pour ensemble apprendre à s'éblouir.
Gardiens silencieux, vos légendes
Ne s'écrivent plus dans le sable des plages,
Mais dans le vent qui sur l'onde se tend,
Et dans la sève qui monte des rivages.
Vous êtes la promesse que la haine
N'est qu'un hiver avant le renouveau,
Que deux mondes,malgré leur peine,
Trouvent la force de n'être plus qu'un fardeau.
Alors chantez, Sirènes, vos mélopées
Qui bercent le sommeil des grandes profondeurs!
Et topez,Centaures, vos folles troppées
Qui font vibrer le cœur des terres en chaleur!
Votre histoire est un hymne à la vie,
Au courage de braver les anciens sorts,
À la beauté qui jamais ne se trahit
Quand elle naît de l'amour,plus fort que la mort.
Éliane
La mer dort, étendue et souveraine, comme une amante qui ne m’appartient plus.
Ses murmures m’enveloppent, mais ce soir, ils ne me suffisent pas.
Il y a dans l’eau une inquiétude douce, un appel que je ne comprends pas.
Quelque chose au-delà des vagues.
Quelqu’un.
Je m’élève lentement vers la surface. Les algues glissent sur ma peau comme des doigts timides. Mon cœur bat contre mes côtes, et le froid de l’abysse s’efface peu à peu sous la chaleur du courant de lune.
Chaque fois que je remonte, j’ai l’impression de trahir quelque chose de sacré.
La Reine des Abysses dit que l’air est un poison pour nos cœurs.
Mais ce soir, j’ai envie de respirer ce poison.
Je perce la surface.
La lune se déverse sur moi en argent liquide.
Le monde d’en haut s’étend, vaste, silencieux, presque vivant.
L’air me fouette le visage, sec et âpre, chargé d’odeurs inconnues : le feu, la terre, la chair.
Je frissonne.
Un bruit.
Des sabots qui frappent le sol. Lents, puissants.
Mon regard se tourne vers le rivage.
Là, sous un arbre tordu par le vent, un être s’avance.
La lumière glisse sur son corps : torse d’homme, muscles tendus, luisants de sueur, et sous sa taille, la grâce d’un cheval noir.
Un centaure.
Il s’agenouille près de la rivière, trempe ses mains dans l’eau.
Son souffle trouble la surface.
Je ne devrais pas le regarder , c’est un ennemi, un fils de la terre , mais mes yeux refusent de se détourner.
Je suis fascinée par la façon dont la lumière épouse chaque relief de son torse, par la force tranquille de ses gestes.
Il semble fait pour dompter le monde.
Une branche craque.
Son regard se lève.
Et soudain, c’est moi qu’il voit.
Je me fige.
Nos yeux se rencontrent.
Je sens son étonnement, sa méfiance… et autre chose.
Une curiosité brute, presque animale.
Son regard me parcourt, glisse sur mes épaules nues, s’attarde sur ma peau humide.
Je sens le sang battre contre mes tempes.
— Qui est là ?
Sa voix est grave, rauque, chaude comme la terre après la pluie.
Je ne réponds pas tout de suite.
L’eau m’entoure, protectrice, mais la frontière entre nous semble si mince, si fragile que je pourrais la franchir d’un battement de cils.
Je m’avance d’un souffle, et la lune accroche mes écailles.
— Tu n’es pas humaine… murmure-t-il.
Je souris, lentement, un sourire que je ne me connaissais pas.
— Et toi, tu n’es pas bête.
Il fronce les sourcils, un souffle de rire dans la gorge.
Il ne sait pas s’il doit me craindre ou me désirer.
Je le vois dans la tension de sa mâchoire, dans ses doigts qui se referment sur sa lance sans qu’il s’en rende compte.
Je m’élève un peu plus, l’eau glissant le long de ma poitrine, et je le regarde droit dans les yeux.
— N’as-tu jamais vu une sirène ?
Il secoue la tête, fasciné.
— On dit que vous chantez pour perdre les hommes.
— Et toi ? veux-tu te perdre ?
Le silence retombe, lourd, vibrant.
Le vent caresse la surface de l’eau, soulève une mèche de mes cheveux, la dépose sur ma joue.
Il fait un pas vers moi, lentement. Ses sabots s’enfoncent dans la vase, la terre gémit sous son poids.
Je sens l’air changer.
Il y a entre nous un fil invisible, tendu, brûlant.
Je pourrais le rompre.
Je pourrais plonger et disparaître.
Mais je reste.
Je veux savoir quel goût a la terre.
Il s’arrête à quelques mètres.
Ses yeux brillent d’un éclat que je ne comprends pas encore.
— Comment t’appelles-tu ?
— Éliane. Et toi ?
— Kaël.
Je répète son nom à voix basse.
Il roule sur ma langue comme une promesse.
Kaël.
Un nom qui sent le sable et le sang.
Nos regards ne se quittent plus.
Et sous la surface, mon cœur bat si fort qu’il trouble l’eau.
Je sens la mer me tirer en arrière, jalouse.
Mais moi, je m’accroche à la rive.
À lui.
Cette nuit, je sais que quelque chose vient de naître.
Quelque chose d’interdit.
Quelque chose que même les dieux ne pourront pas arrêter.
Toi, Sirène, dont la chevelure onduleComme les algues sous le flux changeant,Ton corps d'écume et de nacre qui brûleDes feux captifs d'un soleil négligeant.Tes mains sculptent le corail et le rêve,Ta voix entrouvre les portes du matin,Et le marin égaré qui s'élèveVers ton appel connaît son propre destin.Toi, Centaure, dont le poitrail respireLe vent salin et l'odeur du genêt,Tes sabots marquent le rythme d'un empireOù la poussière et les astres naissaient.Ton galop roule en tempête feutrée,Ton œil reflète la sagesse des nuits,Et la steppe entière,à ton pas, est entréeDans la danse sacrée des éternels ennuis.Vous partagez la blessure première,La grande fêlure au flanc de l'univers,Où la marée,en sa course dernière,A séparé vos destins de concert.La Mer soupire en voyant vos batailles,La Terre pleure vos combats insensés,Et le vieux Temps use ses propres entaillesÀ compter les morts que vous avez laissés.Mais vois-tu, Centaure, comme l'onde est proche ?Et toi,Si
AelanLa paix qui suit le Conseil des Éléments est d'une qualité nouvelle. Ce n'est plus la trêve fragile des premiers temps, ni la détermination usée des années de labeur. C'est une harmonie profonde, tissée dans la substance même du monde. La Cité prospère, les mariages mixtes ne font plus scandale, et les enfants aux pieds palmés ou aux reflets d'écaille dans les cheveux sont la norme.J'ai quinze ans. Et je sens un nouveau changement. Plus subtil. Plus profond. C'est comme si le monde, après avoir retrouvé son équilibre, retenait son souffle. Mes parents le sentent aussi. Une mélancolie tranquille habite leurs regards, surtout lorsque le soleil couchant embrase la Frontière de pourpre et d'or.— Le chant change, me dit un soir ma mère, Éliane, alors que nous regardons les dernières lueurs caresser les flots. Il devient... plus doux. Comme une berceuse.— C'est le chant du crépuscule, réponds-je doucement.Ils me regardent, comprenant. Leur tâche est presque achevée.KaëlLes signe
AelanJ'ai douze ans, et je sens le poids des mondes sur mes épaules. Pas comme un fardeau, mais comme une mélodie complexe dont je dois apprendre chaque note. La Cité de la Frontière grandit, un organisme vivant de pierre, d'eau et d'espoir. Mais l'équilibre est une danse perpétuelle. Une note fausse, et l'harmonie peut se briser.Mes parents sont les piliers, les Gardiens. Mais je suis le pont. Celui qui sent les frémissements avant les séismes, les courants de méfiance avant qu'ils ne deviennent des marées de haine.Aujourd'hui, la dissonance vient des Anciens. Pas ceux du Conseil, mais ceux des terres lointaines et des profondeurs oubliées. Un groupe de chamanes centaures des Montagnes de Brume est arrivé, leurs robes tissées de runes de silence. En même temps, une délégation de sirènes des Tranchées de l'Oubli a émergé, leurs yeux pâles et réprobateurs.Ils ne viennent pas pour apprendre. Ils viennent pour juger.KaëlJe les reçois dans le Grand Hall de la Cité, une structure à c
KaëlLa paix a un goût différent de ce que j'avais imaginé. Ce n'est pas l'ivresse de la victoire, ni le silence après la tempête. C'est un travail. Méticuleux, constant, épuisant. Chaque matin, je me lève avant le soleil, mes sabots résonnant sur les dalles de pierre polie de notre palais frontalier. L'air sent toujours cette étrange mixture de sel marin et de terre humide, l'odeur même de notre royaume.Ma première tâche est de rencontrer Bélagos. Le vieux guerrier est devenu mon bras droit, le chef de notre garde mixte. Son rapport est toujours le même : des escarmouves verbales aux frontières, des disputes pour les droits de pâturage ou de pêche, des regards noirs échangés entre jeunes centaures impétueux et sirènes méfiantes. La haine ancestrale ne meurt pas en un jour. Elle se terre, et ressort dans les petits riens du quotidien.— Le Clan du Ruissellet refuse de partager le point d'eau avec les pêcheurs sirènes du Récif de Corail, m'annonce-t-il, le visage grave. Ils disent que
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