Beranda / Romance / Mariée à mon ennemi / 3.Le feu sous la glace

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3.Le feu sous la glace

Penulis: Nana G
last update Terakhir Diperbarui: 2025-11-13 01:22:53

Isabelle

Le matin s’était levé sur New York dans un silence d’acier.

Les vitres du penthouse reflétaient une ville encore endormie, et quelque part, dans cet océan de tours et de bruit, Isabelle se sentait seule au monde.

Elle avait passé la nuit à tourner dans son lit, incapable de trouver le sommeil.

Chaque fois qu’elle fermait les yeux, elle revoyait son visage.

Ses yeux gris, impassibles.

Ce regard qu’il avait posé sur elle la veille, juste avant de refermer la porte.

Elle inspira profondément et se força à sortir du lit.

Pas question de le laisser croire qu’il l’intimidait.

Quand elle entra dans la cuisine, Alexander était déjà là, chemise blanche, cravate en main, devant la grande baie vitrée.

La lumière du matin dessinait des ombres dures sur ses traits.

Il leva brièvement les yeux vers elle, sans un mot.

-Bonjour, dit-elle, la voix légèrement rauque.

-Bonjour. Café ?

-Je peux me le faire, merci.

-Ce n’était pas une question.

Son ton était calme, presque trop.

Il déposa une tasse devant elle et s’assit, le regard fixé sur la ville.

Pas un mot de plus.

Le silence entre eux était épais, chargé de tout ce qu’ils n’avaient pas dit.

-Vous êtes toujours aussi aimable au réveil ? lança-t-elle avec un sourire ironique.

-Seulement quand on m’impose une épouse que je n’ai pas choisie.

-Et moi donc.

Leurs regards se croisèrent, et pendant une seconde, tout s’arrêta.

La provocation dans les yeux d’Isabelle, la froideur calculée d’Alexander… tout se mêlait à cette étrange tension qu’ils refusaient d’admettre.

Elle prit une gorgée de café, essayant de garder contenance.

-Vous devriez savoir, dit-elle, que je ne compte pas me contenter de rester là à jouer la potiche.

-Je n’ai jamais dit que vous en aviez les qualités.

-Charmant.

Un léger sourire passa sur ses lèvres.

Un éclat presque imperceptible, mais suffisant pour troubler Alexander.

Il détourna le regard.

Alexander

Elle savait piquer là où ça faisait mal.

Il s’en rendait compte à chaque phrase, chaque regard.

Isabelle n’était pas une poupée fragile, comme il l’avait imaginé.

Elle avait du feu dans le sang.

Et c’était précisément ce feu qu’il devait éviter à tout prix.

Il l’observait du coin de l’œil, feignant l’indifférence.

Mais derrière sa façade glacée, une part de lui minuscule, dangereuse voulait en savoir plus.

Pourquoi son regard vacillait-il parfois quand elle parlait de son père ?

Pourquoi ce mélange de force et de douleur le frappait-il comme un souvenir familier ?

Il chassa la pensée.

Ce mariage n’était pas un lien. C’était une arme.

Et il n’avait pas survécu à tout ça pour se laisser désarmer par une femme, aussi fascinante soit-elle.

Isabelle

La journée passa dans une lente guerre silencieuse.

Il travaillait dans son bureau, portes closes.

Elle errait dans les couloirs, observant ce monde qui lui échappait.

Les tableaux, les livres, les objets d’art… tout respirait la puissance, mais aussi la solitude.

Le soir venu, elle entendit sa voix, grave et lointaine, dans la bibliothèque.

Elle s’approcha discrètement.

Il parlait au téléphone, dos à la porte, le ton bas mais dur.

-Non, je ne changerai pas d’avis… Le contrat tient. Peu importe ce qu’elle pense.

Un silence, Puis :

-Ce mariage est une formalité. Rien de plus.

Quelque chose se serra dans sa poitrine.

Elle aurait dû s’y attendre.

Mais l’entendre… c’était différent.

Elle fit demi-tour, le cœur lourd, sans faire de bruit.

Alexander

Quand il raccrocha, il sut qu’elle avait entendu.

Il l’avait vue passer dans le reflet de la vitre, légère comme une ombre.

Il aurait dû s’en moquer.

Il aurait dû se réjouir : qu’elle comprenne enfin que rien n’était sincère.

Mais au lieu de ça, il ressentit un vide étrange, presque douloureux.

Il se servit un verre, fixa la nuit new-yorkaise.

Tu perds le contrôle, Kane.

Il serra le poing.

Non. Il n’y avait pas de place pour les émotions ici.

Demain, il redeviendrait l’homme qu’il avait toujours été : froid, précis, inébranlable.

Mais ce soir, tandis que la pluie commençait à tomber sur les vitres, il se surprit à penser à elle.

À ses yeux qui brûlaient quand elle le défiait.

À sa voix, tremblante, quand elle feignait la force.

Et pour la première fois depuis longtemps, il craignit ce qu’il pourrait ressentir s’il la laissait approcher davantage.

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