Léna MorelMa gorge se serre, mais Alejandro m’entraîne à sa suite, sa main brûlante posée dans mon dos. Un geste de contrôle autant que de possession.Quand nous atteignons leur table, personne ne parle.Le silence est un champ de bataille.Puis Isabela rompt l’instant avec une légèreté feinte.— Léna, Alejandro. Vous êtes pile à l’heure.Alejandro m’installe sur la chaise en face d’Adrian et prend place à mes côtés.Je n’arrive pas à détacher mes yeux de celui que j’aimais encore hier.Celui qui, aujourd’hui, est fiancé à une autre.Adrian me fixe, son regard chargé d’émotions trop complexes pour être décryptées. Il serre les poings sur la table, comme s’il se retenait de tout renverser.— Pourquoi on est là ? demande-t-il finalement, sa voix tendue.Alejandro se sert un verre de vin, parfaitement détendu.— Un dîner de famille, voyons. Il faut bien fêter les fiançailles, non ?Je sens la tension dans chaque fibre de mon corps.— Ne joue pas avec moi, Vásquez.Alejandro esquisse un
Léna MorelSes doigts glissent sur ma joue, descendant lentement vers ma gorge.Mon cœur bat à tout rompre, mais je refuse de reculer.— Et toi, tu es celle qui obéit.Je le gifle.Le son claque dans la nuit, brutal, net.Un silence pesant s’abat sur nous.Alejandro ne bouge pas.Mais son regard... son regard brûle d’une intensité assassine.Puis, lentement, il rit.Un rire rauque, sombre, qui me glace le sang.— Bien.Il attrape mon poignet, serrant juste assez pour que je ressente la pression sans avoir mal.— Alors montre-moi jusqu’où tu es prête à aller, Léna.Il me tire brusquement contre lui.Nos corps se frôlent, mon souffle s’écrase contre le sien.— Tu peux me haïr autant que tu veux.Sa main descend sur ma taille, me plaquant contre lui.— Mais tu ne peux pas me fuir.Je lutte. Je tente de me dégager.Mais il est plus fort. Toujours plus fort.Son regard s’assombrit alors que mes ongles s’enfoncent dans sa peau.— Continue. Sa voix est un murmure dangereux. Montre-moi cette
Léna MorelJe suis piégée.Mais je ne suis pas vaincue.Il m’a mise à l’épreuve, et j’ai échoué.Mais c’est un combat, pas la guerre.Alors je m’adapte.Alors que la nuit avance, que le manoir s’endort, je reste éveillée.Je calcule.J’observe les allées et venues des gardes, les portes verrouillées, les fenêtres trop hautes.Et j’attends le moment parfait.Quand l’heure arrive, je me lève sans bruit, le cœur battant dans ma poitrine.Je me glisse hors de ma chambre, pieds nus, respirant lentement pour ne pas trahir ma présence.Chaque pas est un risque.Chaque mètre gagné est une victoire.Je descends un couloir, puis un autre.J’aperçois la sortie.Mais au moment où je tends la main vers la poignée…— Félicitations, tu as tenu plus longtemps que je ne l’aurais cru.Mon cœur rate un battement.Je me retourne.Alejandro est là, appuyé contre le mur, les bras croisés sur son torse.Il savait.Il savait depuis le début.Et il s’est amusé à me laisser croire que j’avais une chance.— Tu
LénaJ’ai toujours été une excellente menteuse. Pas juste une amatrice qui improvise des excuses foireuses pour éviter un dîner de famille. Non. Moi, je suis une artiste. Une virtuose du baratin. Une experte en tromperie.C’est un talent qui s’est développé très tôt. À six ans, j’ai convaincu ma mère que la maîtresse m’avait élue « Élève la plus brillante de l’année ». À douze ans, j’ai réussi à me faire passer pour la fille d’un diplomate pendant un voyage scolaire. À vingt-trois ans, j’ai embelli mon CV avec une maîtrise en commerce international et une expérience de cinq ans dans une entreprise qui n’existe même pas.Et aujourd’hui…Aujourd’hui, je suis devant la porte d’un bureau en verre, dans l’une des plus grandes entreprises de la ville, prête à arnaquer mon futur patron.Une secrétaire coincée me fait signe d’entrer.— Monsieur Blackwood va vous recevoir.Je prends une grande inspiration, ajuste ma jupe et entre avec l’assurance d’une femme qui sait parfaitement ce qu’elle fa
LénaMa victoire d’hier a été courte. Beaucoup trop courte.Il est 8h57 et j’ai déjà un mauvais pressentiment.La journée commence normalement : j’arrive, je pose mes affaires, j’allume mon ordinateur. Sauf qu’au moment où je prends une gorgée de mon café, la voix glaciale d’Adrian Blackwood résonne dans mon interphone.— Dans mon bureau. Maintenant.Génial. Ça commence bien.Je lisse ma jupe, me redresse et entre avec mon plus beau sourire.— Vous m’avez demandée, monsieur Blackwood ?Il est debout, appuyé contre son bureau en verre, les bras croisés, son regard de prédateur braqué sur moi.— Asseyez-vous.OK. Là, je le sens très mal.Je m’exécute, et il prend place en face de moi.— Dites-moi, Mademoiselle Morel… Il fait tourner un stylo entre ses doigts. Combien d’années avez-vous travaillé chez Sterling & Co ?Mon cœur rate un battement.Pourquoi il repose cette question ?J’affiche mon sourire le plus naturel.— Un peu plus de cinq ans.Il incline légèrement la tête.— Cinq ans.
LénaJe viens littéralement d’arnaquer mon patron, un PDG froid et impitoyable qui pourrait me virer en un claquement de doigts.Mais au lieu de ça…Il sourit.Un sourire lent, calculé. Dangereux.— Vous m’amusez, Mademoiselle Morel.Cette phrase tourne en boucle dans ma tête alors que je sors de son bureau, les jambes tremblantes.Et merde.Qu’est-ce qu’il veut dire par là ?Est-ce qu’il va me tester encore plus ? Me piéger ? Ou pire… me virer au moment où je m’y attendrai le moins ?Je n’aime pas cette incertitude. Pas du tout.Mais une chose est sûre : je vais devoir redoubler de vigilance.Surveillance rapprochéeLa journée passe lentement. Beaucoup trop lentement.À chaque fois que je croise Blackwood dans les couloirs, j’ai l’impression qu’il me jauge, qu’il attend que je fasse un faux pas.Et pour ne rien arranger, il m’observe.Beaucoup trop.À chaque réunion, son regard s’attarde sur moi une seconde de trop.À chaque dossier que je lui apporte, ses doigts frôlent les miens ju
LénaTout ce que je sais, c’est qu’il m’a tendu un piège… et que j’ai sauté dedans avec un grand sourire.Le dossier secretLe lendemain matin, je me présente dans son bureau, prête à découvrir ce qu’il mijote.Blackwood est assis derrière son immense bureau, une tasse de café fumante devant lui, un dossier en cuir noir posé à côté.— Installez-vous.J’obéis, le cœur battant.— Je vais aller droit au but, Léna.Oh. Il a lâché le "Mademoiselle Morel". Ça veut dire quoi, ça ?— Vous allez m’accompagner en voyage d’affaires à Milan.Je cligne des yeux.— Milan ?Il acquiesce.— Une grosse négociation avec des investisseurs italiens. Il faut quelqu’un capable de lire entre les lignes, de flairer les mensonges. Quelqu’un qui sache jouer le jeu.Je le fixe.— Et vous pensez que je suis cette personne ?Il esquisse un sourire.— Vous êtes la meilleure menteuse que j’ai jamais rencontrée.Oups.Il attrape le dossier et me le tend.— Voici tout ce que vous devez savoir. Étudiez-le. Nous parton
LénaLe problème avec Adrian Blackwood ?C’est qu’il joue beaucoup trop bien.Et moi ?Je perds pied.Depuis qu’il a lâché cette phrase sous le lampadaire – Vous en êtes un –, je ne pense plus à autre chose.Un défi.C’est ce que je suis pour lui.Et il sait que je ne peux pas résister aux défis.Mais il y a un problème.Un gros problème.Il ne peut pas non plus me résister.Tête-à-tête sous haute tensionLe matin, nous avons une nouvelle réunion avec les Italiens.Je suis parfaitement prête.Ma robe est sobre, élégante, légèrement ajustée – juste ce qu’il faut pour rappeler que je sais exactement ce que je fais.Quand j’entre dans la salle de réunion, Blackwood est déjà là.Costume impeccable, posture dominante, regard dangereusement perçant.Je sens son regard glisser sur moi.Il ne dit rien.Mais ses doigts tapent légèrement sur la table.Un tic nerveux.Un signe qu’il est… perturbé.Bon.Au moins, je ne suis pas la seule à être troublée.La réunion commence.Je garde mon masque pr
Léna MorelJe suis piégée.Mais je ne suis pas vaincue.Il m’a mise à l’épreuve, et j’ai échoué.Mais c’est un combat, pas la guerre.Alors je m’adapte.Alors que la nuit avance, que le manoir s’endort, je reste éveillée.Je calcule.J’observe les allées et venues des gardes, les portes verrouillées, les fenêtres trop hautes.Et j’attends le moment parfait.Quand l’heure arrive, je me lève sans bruit, le cœur battant dans ma poitrine.Je me glisse hors de ma chambre, pieds nus, respirant lentement pour ne pas trahir ma présence.Chaque pas est un risque.Chaque mètre gagné est une victoire.Je descends un couloir, puis un autre.J’aperçois la sortie.Mais au moment où je tends la main vers la poignée…— Félicitations, tu as tenu plus longtemps que je ne l’aurais cru.Mon cœur rate un battement.Je me retourne.Alejandro est là, appuyé contre le mur, les bras croisés sur son torse.Il savait.Il savait depuis le début.Et il s’est amusé à me laisser croire que j’avais une chance.— Tu
Léna MorelSes doigts glissent sur ma joue, descendant lentement vers ma gorge.Mon cœur bat à tout rompre, mais je refuse de reculer.— Et toi, tu es celle qui obéit.Je le gifle.Le son claque dans la nuit, brutal, net.Un silence pesant s’abat sur nous.Alejandro ne bouge pas.Mais son regard... son regard brûle d’une intensité assassine.Puis, lentement, il rit.Un rire rauque, sombre, qui me glace le sang.— Bien.Il attrape mon poignet, serrant juste assez pour que je ressente la pression sans avoir mal.— Alors montre-moi jusqu’où tu es prête à aller, Léna.Il me tire brusquement contre lui.Nos corps se frôlent, mon souffle s’écrase contre le sien.— Tu peux me haïr autant que tu veux.Sa main descend sur ma taille, me plaquant contre lui.— Mais tu ne peux pas me fuir.Je lutte. Je tente de me dégager.Mais il est plus fort. Toujours plus fort.Son regard s’assombrit alors que mes ongles s’enfoncent dans sa peau.— Continue. Sa voix est un murmure dangereux. Montre-moi cette
Léna MorelMa gorge se serre, mais Alejandro m’entraîne à sa suite, sa main brûlante posée dans mon dos. Un geste de contrôle autant que de possession.Quand nous atteignons leur table, personne ne parle.Le silence est un champ de bataille.Puis Isabela rompt l’instant avec une légèreté feinte.— Léna, Alejandro. Vous êtes pile à l’heure.Alejandro m’installe sur la chaise en face d’Adrian et prend place à mes côtés.Je n’arrive pas à détacher mes yeux de celui que j’aimais encore hier.Celui qui, aujourd’hui, est fiancé à une autre.Adrian me fixe, son regard chargé d’émotions trop complexes pour être décryptées. Il serre les poings sur la table, comme s’il se retenait de tout renverser.— Pourquoi on est là ? demande-t-il finalement, sa voix tendue.Alejandro se sert un verre de vin, parfaitement détendu.— Un dîner de famille, voyons. Il faut bien fêter les fiançailles, non ?Je sens la tension dans chaque fibre de mon corps.— Ne joue pas avec moi, Vásquez.Alejandro esquisse un
Léna MorelLa nuit pèse comme un secret trop lourd à porter.Je suis enfermée dans une cage dorée, piégée entre ces murs, prisonnière d’un destin que je n’ai pas choisi.Alejandro dort à côté de moi, ou du moins, il fait semblant. Sa respiration est calme, régulière, mais je sais qu’il est toujours en alerte. Qu’il guette le moindre de mes mouvements.Il croit m’avoir brisée.Il croit que je vais finir par plier.Je serre les dents, mon regard se perdant sur le plafond. Je refuse d’être une pièce sur son échiquier.Mais alors, pourquoi mon cœur bat-il encore plus fort chaque fois qu’il pose les yeux sur moi ?Un frisson me parcourt lorsque je sens son bras s’étendre sur les draps, frôlant ma hanche.— Tu es encore éveillée, mi reina ?Sa voix est rauque, empreinte de cette langueur nocturne qui me trouble plus que je ne veux l’admettre.Je ne réponds pas.Je sens son souffle contre mon cou, lent, mesuré.— Tu réfléchis trop.Un rire amer m’échappe.— J’essaie surtout de comprendre à q
Léna MorelLa tension dans la pièce est suffocante.Alejandro me fixe, appuyé contre son bureau, les bras croisés, une lueur dangereuse dans les yeux. Il sait. Il sait que chaque fois qu’il s’approche, mon souffle se brise. Que mes jambes se figent, prêtes à fuir, mais que mon corps trahit mes pensées.Et il s’en amuse.— Assieds-toi, murmure-t-il.Je reste debout.Son sourire s’étire lentement. Il n’aime pas qu’on lui désobéisse.— Léna, ne me force pas à me répéter.Sa voix est douce. Trompeuse.Je serre les poings et obéis, m’asseyant sur le fauteuil en cuir devant lui. Mon cœur cogne dans ma poitrine. Quelque chose cloche.Alejandro contourne le bureau et s’accoude à son rebord, me surplombant.— Je t’ai dit que tu étais à moi. Et je tiens mes promesses.Un frisson me parcourt l’échine.— Va droit au but, Vásquez.Son sourire s’efface légèrement, et il se penche vers moi.— Ton cher Adrian.Je me fige.— Qu’est-ce que tu veux dire ?Alejandro sort un dossier d’un tiroir et le fait
Léna MorelMa main frappe son torse, tentant de le repousser. Il ne bouge pas.— Lâche-moi.Ma voix tremble, trahissant tout sauf la colère.Son regard s'assombrit.— Tu mens.Un frisson me parcourt.Je me débats encore, je tente de me dégager, mais il raffermit son emprise, me forçant à croiser ses yeux brûlants.— Tu veux que je te lâche, hm ? murmure-t-il contre ma peau.Ses lèvres effleurent ma mâchoire, lentement.— Alors pourquoi ton corps me supplie du contraire ?Je me déteste de sentir le feu se propager en moi.Je tente un dernier coup, posant mes mains sur son torse, essayant de le repousser avec force. Cette fois, il recule légèrement, un sourire dangereux étirant ses lèvres.— C’est mieux comme ça, non ? souffle-t-il.Je le fusille du regard, mais il ne recule pas davantage.— Tu es un salaud.Il rit doucement.— Et toi, une menteuse.Je ne réponds pas.Parce que je ne sais plus où finit mon jeu et où commence la réalité.---Alejandro VásquezLéna tremble entre mes mains
Alejandro VásquezJe referme la porte derrière moi et m’appuie contre le bois massif, laissant échapper un souffle lourd. Mon corps brûle encore du contact avec elle, de ce goût interdit que je viens de prendre sans son accord… mais auquel elle a répondu avec une rage égale à la mienne.Léna Morel.Elle est un poison qui s’insinue en moi, une obsession dont je ne veux pas me débarrasser.J’effleure mes lèvres, encore marquées par la morsure de son désir et de sa haine.Je souris.C’était un avant-goût. Un défi.Et je vais gagner.Javier, mon frère, m’attend au bout du couloir, appuyé contre le mur, bras croisés, un sourire narquois plaqué sur son visage.— Elle a failli te gifler ? plaisante-t-il en haussant un sourcil.Je passe une main dans mes cheveux, exaspéré.— Elle a failli m’arracher la langue, ouais.Il éclate de rire.— Je vois que tu prends ton pied.Je ne réponds pas.Parce que oui, j’y prends un plaisir malsain.Et ça, c’est dangereux.---Léna MorelJe suis encore dans c
Léna MorelMon souffle est encore saccadé, mes lèvres brûlantes sous l’empreinte de son baiser. J’aurais dû le repousser. J’aurais dû lui cracher à la figure. Mais au lieu de ça, je suis restée figée, enchaînée à cette attraction insensée qui me dévore de l’intérieur.Alejandro me scrute avec ce regard sombre, un sourire arrogant étirant ses lèvres. Il sait. Il a senti ma résistance vaciller. Et il compte en profiter.— Tu trembles encore, princesa.— Ne me touche plus.Ma voix est dure, tranchante. Pourtant, lui, il ne bouge pas. Il me laisse un mètre d’espace, juste assez pour me rappeler que je suis toujours prisonnière de son monde.— Tu veux que je te libère ? demande-t-il, jouant avec le cristal de son verre de whisky.— Oui.— Tu mens.Mon sang bouillonne.— Tu es vraiment un enfoiré.Il éclate de rire. Un rire grave, rauque, qui me fait vibrer malgré moi.— Ça, je le savais déjà.Il s’approche lentement, traçant un cercle autour de moi comme un prédateur. Je le suis du regard,
Léna MorelLa douleur pulse derrière mon crâne, un tambour sourd qui m’arrache à l’obscurité. L’odeur du cuir et du tabac flotte dans l’air. Je connais cette odeur.Vasquez.Mon cœur rate un battement.J’ouvre les yeux brutalement. La lumière me brûle un instant avant que la silhouette apparaisse. Grande. Dominante.Vasquez.Il est là.Vivant.Un sourire paresseux étire ses lèvres alors qu’il s’accoude nonchalamment au bureau.— Surprise, princesa ?Je ravale un frisson de terreur. Ce n’est pas possible. Adrian l’avait abattu. Il avait vu son corps s’effondrer.— Tu devrais me remercier, murmure-t-il en jouant avec un couteau entre ses doigts. J’ai été patient avec toi.Mon regard balaie la pièce. Spacieuse. Élégante. Trop luxueuse pour être une cellule classique. Mais il n’y a aucune issue apparente.— Comment ? soufflé-je, ma gorge sèche.Il rit doucement, un rire rauque et menaçant.— Crois-tu vraiment qu’un homme comme moi se laisse tuer si facilement ?Je me tends. Il avance, len