Mes parents, jugés en direct

Mais mon père et ma mère ont toujours fait semblant de ne rien voir.Très vite, ma mère a usé de ses relations pour me trouver un travail à l'usine.« Travaille bien, envoie l'argent à la maison à temps. Élodie est au lycée maintenant, ça coûte une fortune. »Chaque phrase sortant de sa bouche ne concernait qu'Élodie. Elle ne s'est même pas arrêtée sur mon visage livide, mes jambes tremblantes, ni sur la tâche rouge qui s'était étalée sur mon pantalon — je venais d'avoir mes premières règles.Le travail à l'usine était épuisante, mais il y avait une petite bibliothèque remplie de manuels abîmés et de livres jetés.Dès que j'avais une pause, je m'y précipitais pour lire, pour apprendre toute seule.Il y avait là quelques ouvriers qui avaient été au lycée. En voyant une gamine aussi motivée, ils ont décidé de m'aider, de me guider. Certains ont même essayé de me mettre en contact avec un établissement.Je continuais à envoyer la plus grande partie de mon salaire à la maison, gardant une

Deux cent mille euros.Pas étonnant qu'ils m'aient soudain appelée à revenir.Je me suis mise à rire, désabusée, en désignant Élodie, restée silencieuse depuis le début. Je me suis tournée vers Gilbert, avec un sourire figé :« Regardez-la… Belle, éduquée, parfaite pour vous, non ? »CLAC !Ma mère m'a giflée violemment. Ses ongles longs m'ont entaillé la joue, et un fin filet de sang a perlé lentement.« Comment peux-tu parler comme ça, sale ingrate ! » a-t-elle hurlé, hors d'elle, comme si j'étais celle qui vendait sa propre fille.Alors… même eux savaient que tout cela n'était qu'un gouffre sans fond.Je me suis enfuie en titubant hors de la maison, éclatant en sanglots.Je n'éprouverai plus jamais le moindre attachement pour cette « famille ».Peu après, j'ai été bombardée d'appels et de messages par Gilbert. Il exigeait que je lui rende les deux cent mille euros de dot, sinon il menaçait de tuer toute ma famille.Je lui ai répondu d'un ton glacial : « Eh bien… fais-le. »Mais bien

« Tout est à moi, tu entends ? Tout t'appartenait, et maintenant, c'est à moi. Alors pourquoi tu respires encore ? Meurs, bon sang ! Meurs ! »C'est là que j'ai vraiment compris toute la noirceur d'Élodie.Si je m'étais éloignée de ma famille, ce n'était pas seulement à cause de mes parents,mais aussi parce que je ne voulais pas me battre avec elle.Elle pouvait même me voler l'amour de mes propres parents. Alors qu'est-ce qu'elle ne pouvait pas me prendre ?Je connaissais mes limites. Je n'avais plus la force de lutter dans cette boue.Mais même si je ne cherchais plus Élodie, elle, elle est venue me trouver.Elle m'a dit que, malgré l'échec du premier mariage arrangé qu'ils m'avaient préparé, mon père n'avait pas abandonné.Ils avaient déjà prévu une deuxième tentative.« Ce type-là… il est encore plus vieux, encore plus moche. Il passe son temps aux bordels, il joue.Mais il offre trois cent mille euros de dot. Et si tu lui fais un fils, t'auras un bonus de cent mille en plus. »Je