J'ai simulé ma mort avec maman, et ils sont devenus fous !

…

Au moment où j'ai vu le sujet en tendance, je suis rentrée chez moi en toute hâte.

Maman était assise près de la fenêtre, les yeux posés sur les rosiers qu'elle avait plantés autrefois avec mon père.

« Rosalie, il m'a menti.

Il m'avait promis que, le jour où il prendrait le contrôle de toute la famille Goutier, il m'épouserait officiellement.

J'ai attendu trente ans… et tout ce que j'ai reçu, c'est l'annonce de son mariage avec Claire Marrot. »

Je me suis accroupie, j'ai attrapé sa main et lui ai dit :

« Ce sont sûrement des rumeurs montées de toutes pièces par les paparazzis. Ce n'est peut-être même pas vrai.

À l'époque, même quand tes beaux-parents ont menacé de se suicider, papa refusait de te quitter.

Maintenant qu'ils ne sont plus là, pourquoi t'abandonnerait-il ? »

Maman a pris une invitation posée à côté d'elle et me l'a tendue avec un sourire triste.

« C'est Liot qui me l'a remise. Il m'a dit que je ferais mieux de me préparer, et surtout de ne pas faire de vagues.

Il compatissait avec Claire Marrot qui lui aurait caché la naissance de son fils, mais a-t-il seulement pensé à moi ? J'ai tout abandonné pour lui, et j'ai accepté d'être sa femme sans mariage pendant trente ans !

Et ma fille… ma fille qu'on a traitée de bâtarde pendant plus de vingt ans !

Et à la fin, tout ce qu'on me dit, c'est de ne pas faire de vagues ? »

Un enfant ?

C'était donc ça, la raison pour laquelle mon père avait rompu sa promesse et insistait pour épouser Claire Marrot ?

Parce qu'elle lui avait caché l'existence d'un fils — un fils qui pouvait hériter de l'entreprise familiale ?

Alors, sous prétexte de devoir « assumer ses responsabilités », il voulait que maman porte seule toutes ces humiliations ?

Maman pleurait à chaudes larmes. Elle m'a prise dans ses bras.

« Il m'a trahie, et il croit que tout peut continuer comme avant…

Mais je ne suis pas une maîtresse. Et ma fille n'est pas une bâtarde. »

Elle a alors caressé doucement mon visage.

« Rosalie, tu veux partir avec moi ?

Ou tu préfères rester à Paris avec Julien Chenot ? »

À la mention de Julien, j'ai baissé les yeux vers l'écran de mon téléphone, un message de Julien.

« Rosalie, ce n'est qu'un papier à signer. Tu peux rester ma copine, non ? »

Mon expression s'est figée. J'ai refermé les bras autour de maman et j'ai murmuré :

« Non.

Maman, je suis ta fille. Évidemment que je pars avec toi.

Quant à moi et Julien, il n'y a plus rien entre nous. »

Maman a essuyé ses larmes, l'air inquiet.

« Que s'est-il passé ?

Tu es restée avec Julien pendant sept ans, pourquoi maintenant… »

J'ai esquissé un sourire amer, puis j'ai éteint l'écran du téléphone.

« Si papa a pu tourner le dos après trente ans avec toi, que valent mes sept années avec Julien ?

La famille Chenot a un projet important avec la famille Linval.

Julien a accepté un mariage arrangé avec Élodie Linval. Leur banquet est prévu le 15 de ce mois.

Et moi dans tout ça ? Julien m'a dit que 'tout resterait comme avant'. »

À ces mots, le visage de maman s'est assombri de colère.

« Tout comme avant ?

Ça veut dire qu'il veut que tu sois sa maîtresse ?! Il dépasse les bornes !

Tout est de ma faute. C'est moi qui t'ai empêchée de vivre une vraie relation. »

Les larmes ont recommencé à couler le long de ses joues. Elle m'a serrée fort, répétant sans arrêt : « pardon ».

Je l'ai calmée du mieux que je pouvais, mais mes propres larmes avaient déjà coulé sans que je m'en rende compte.

« Maman, rien de tout ça n'est notre faute.

C'est peut-être mieux comme ça. Et si on quittait tout pour recommencer ailleurs ?

Qu'est-ce que t'en dis ? »

…

Après avoir raccompagné maman dans sa chambre et l'avoir rassurée, je suis retournée à toute vitesse à mon appartement.

À peine avais-je ouvert la porte que je suis tombée sur Julien Chenot… et Élodie Linval, plantés en plein milieu du salon.

« Rosalie, tu es revenue.

Je savais que tu n'arriverais pas à tourner la page. »

Mon regard s'est arrêté sur la bague de mariage au doigt de Julien. J'ai souri froidement.

« Julien, tu portes ta bague de fiançailles, et tu entres dans mon appartement avec ta future femme sans ma permission.

Tu crois vraiment que je vais t'accueillir avec le sourire ? »