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Chapitre 9

Le lendemain, chez Buccellati, Isabelle était assise dans son bureau, examinant les dessins de Buccellati datant d'années antérieures.

« Ces modèles ne sont pas du tout créatifs, les designers ne savent même pas ce qu'est la définition du design. Tout l'argent investi par Buccellati en bijoux a été jeté par les fenêtres. »

Une employée se tenait debout devant elle et avait l'air mal à l'aise : « Madame Zora, c'est Madame Leroy qui a dit que les bijoux de Buccellati n’ont besoin que de suivre son style d’origine »

Isabelle s'est adossée à son fauteuil, les bras enroulés autour d'elle et a souri : « Quel est le style original ? »

Elle a soulevé le dossier devant elle : « Ce ne sont que des créations insignifiantes dans l'univers de la joaillerie. Madame Leroy est véritablement compétente, elle a éliminé toutes les élites depuis son arrivée au pouvoir et maintenant Buccellati ne peut même plus créer ses propres produits. Ils se contentent d'imiter les dessins des autres ! Madame Leroy ne fait que perdre de l'argent. »

L'employée s'est arrêtée de parler. Isabelle s'est levée : « Montrez-moi le stock de matières premières. »

« Très bien », a dit l'employée en hochant la tête. Isabelle et elle se sont dirigées vers la sortie. Cependant, à l’entrée de l’ascenseur, Isabelle a croisé par hasard l’homme qu’elle ne voulait pas voir. Lorsqu’Albert l’a vue l’ignorer tout simplement, ses yeux se sont légèrement baissés.

Il s’est retourné vers elle : « Vous ne dites pas bonjour quand vous croisez quelqu’un ? »

Isabelle est restée immobile, pensant qu’après tout, il s’agissait d’un homme qui avait offert un milliard de dollars. Elle a serré les dents et s’est retournée avec un léger sourire : « Oui, bonjour Monsieur Brunerie. »

« Où allez-vous, Isabelle Leroy ? » lui a demandé Albert. Isabelle a fait une pause, sa question l'a laissée perplexe : « Il sait qui je suis ? »

Albert s'est approché d'elle : « Où allez-vous ? »

Il semblait penser que cette femme n'avait rien à faire ici. Isabelle a rigolé : « Alors, je dois vous demander la permission pour aller au dépôt, c'est ça ? Le petit ami de Vivian aime tout contrôler, n'est-ce pas ? »

« Quels éléments remarquez-vous lorsque vous vous rendez au dépôt ? » Isabelle est restée silencieuse.

Le dépôt est l'endroit où sont stockées les pierres brutes et les matériaux utilisés pour fabriquer les bijoux. Lorsque l'employée a allumé, des boîtes étaient empilées dans les coins du grand entrepôt, les tables et les étagères étaient remplies de pierres de diamant brutes, non taillées. Un outil de coupe était posé sur la table et les matériaux étaient tous à leur place. Isabelle s'est approchée des étagères et a pris une pierre brute pour l'examiner, avant de se diriger vers la machine à couper.

L'employée a été stupéfaite et a demandé à Isabelle : « Madame Zora, qu'est-ce que vous faites ? »

Isabelle n'a pas répondu, elle a utilisé la machine pour couper la pierre brute. Après avoir coupé un morceau, elle a senti que quelque chose n'allait pas.

« Alors, Buccellati a maintenant appris à falsifier ? »

Isabelle a ramassé la pierre taillée et s'est approchée de la femme : « Qui est responsable de l’entrepôt ? »

La femme a répondu nerveusement : « C'est M. Kolia. »

Isabelle l'a dit: « Dites à M. Kolia de venir me voir immédiatement. »

Albert s'est approché de la pierre brute découpée, il a utilisé la bague de son index pour frotter la pierre et une rayure peu profonde est devenue évidente. Isabelle s'est approchée de lui, les bras croisés autour de son corps. Elle a haussé les sourcils en souriant : « M. Brunerie, quand même, c'est l'entreprise de votre petite amie. Vous ne vous souciez pas qu'il y ait des pierres brutes frelatées ? »

Albert a baissé les yeux et tourné la tête pour la regarder : « N'est-ce pas l'entreprise fondée par votre mère ? »

Le sourire sur les lèvres d'Isabelle s'est figé à cette mention.

« Si, a-t-elle admis, mais cela ne veut pas dire que je tolérerais que la qualité de nos produits ne soit pas de premier ordre. »

« Réglez cela en privé, cela ne sert à rien d’en faire tout un plat », a ajouté Albert de manière indifférente. Une solution privée ? Le stockage de ce lot de pierres brutes avait été autorisé par Vivian. Selon les prix du marché, le prix d’une pierre brute de bonne qualité aurait été élevé, tandis qu'une pierre brute frelatée aurait coûté moins cher.

Si Vivian ne connaissait pas le marché de la joaillerie, c'est une chose, mais si elle avait acheté une cargaison de pierres frelatées parce qu'elle ne peut pas se permettre les coûts élevés, Isabelle ne pouvait pas fermer les yeux."

« Si vraiment c'est Vivian... », a commencé Isabelle.

« Elle ne connaît rien aux bijoux, donc il est compréhensible qu'elle se soit fait avoir », a répondu Albert en se retournant pour regarder Isabelle d'un air indifférent.

« Ne tirez pas de conclusions hâtives avant d'avoir découvert la vérité. »

Isabelle a esquissé un ricanement intérieur quand elle a vu que le caractère de Déotille était identique au sien : « Ah bon, sérieusement ?! », s'est-elle dit. C'est alors qu'une employée est entrée pour annoncer l'arrivée de M. Kolia. Ce dernier a parlé sans détour, mais son visage a rapidement changé dès qu'il a aperçu Albert : « Qu'est-ce que... M. Brunerie ?! Que faites-vous ici ?! », s'est-il exclamé en blêmissant. Albert s'est approché alors de lui : « Bon, et maintenant ces pierres brutes frelatées, qu'est-ce que c'est que ce bazar ?! »

Face à la sueur qui commençait à perler sur le front de M. Kolia, il a ajouté : « Mince, si ces pierres sont fausses, elles ont été faites sur mesure selon les souhaits de Mme Leroy. Si elles sont découvertes, ça fera un scandale ! »

Même si M. Kolia disait la vérité, Mme Leroy était l’épouse de M. Brunerie, et c’est finalement lui qui serait dans le pétrin !

« Mais moi je ne suis pas responsable de ces pierres, c'était M. Yoris qui en avait la charge, et j'ignorais qu'elles étaient frelatées », a-t-il affirmé avec froideur.

Mais M. Yoris était déjà parti de toute manière, et il est facile de lui faire porter le chapeau. Mais c'est alors qu'Isabelle a commencé à l'interroger sévèrement : « Vous mentez ! », a-t-elle déclaré en le scrutant droit dans les yeux.

« Il n'y a jamais eu de pierres frelatées chez Buccellati pendant la période où Gian Yoris y a travaillé. Il aurait été renvoyé depuis longtemps s'il avait commis une erreur minime comme celle-ci ! ». M. Kolia a reculé, se demandant comment Zora savait que Gian Yoris avait déjà travaillé chez Buccellati.

« En réalité, je ne sais pas vraiment », a-t-il admis.

« Vous avez peur de mettre en cause certaines personnes, n'est-ce pas ? », a demandé Isabelle, ses yeux devenus froids et perçants alors qu'elle le fixait. Albert lui a lancé un regard, mais n'a rien dit. C'est alors que Vivian est apparue à la porte.

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