Chapitre 2

Zoé n'est pas restée longtemps à Lyon. Elle y était venue pour Adrien, pour y faire ses études, mais désormais diplômée, et Adrien ayant trouvé un nouvel amour, la ville n'avait plus aucun sens pour elle.

Sans hésiter, elle a réservé un billet d'avion dans la nuit et a regagné Paris.

À sa descente d'avion, Élise Dupont est venue l'accueillir.

« Tu comptes rester, cette fois ? » a demandé Élise avec un sourire.

« Oui, je reste », a répondu Zoé doucement.

Autrefois, Zoé suivait Adrien partout, passant peu de temps à Paris et voyant rarement Élise.

Mais maintenant, le pari était perdu. Elle n'avait plus aucune raison de partir.

Élise était au courant de son histoire avec Adrien. Bien qu'un peu triste pour elle, elle n'a rien ajouté, se contentant de lui prendre le bras en souriant.

« Oublions ces choses désagréables. Ce soir, c'est ta fête de bienvenue ! »

Zoé a acquiescé sans protester.

Élise l'a emmenée dans un club privé très sélect de Paris, commandant les meilleurs vins pour célébrer son retour à la vie de célibataire.

Après un verre, elle sentait ce poids dans son cœur devenir un peu plus léger.

« Au fond, c'est mieux que tu aies rompu avec Adrien. », a plaisanté Élise. « Pour lui, tu te forçais à être sage et calme, abandonnant l'alcool et les voitures de sport, passant tes journées à la bibliothèque, je ne te reconnaissais plus. »

Les types que Zoé et Adrien aimaient étaient complètement différents. La famille Delisle était l'une des plus influentes de Paris. Autrefois, Zoé aimait l'agitation, faire des courses de voitures et de chevaux, escalader des montagnes et sauter à l'élastique.

Zoé était une fille éclatante et passionnée.

Pour elle, l'amour n'avait jamais été qu'un simple ingrédient de la vie, sans grande importance.

Mais pour Adrien, elle avait renoncé à presque toutes ses passions, adoptant soudainement l'apparence d'une fille modèle docile et effacée.

« Je devais avoir l'esprit troublé, à l'époque. »

En repensant à son passé, Zoé semblait lasse, sa voix empreinte d'une nonchalance désinvolte.

Naturellement magnifique, ses tentatives passées de jouer les ingénues lui avaient donné un air artificiel.

À présent, même l'homme qui versait le vin à côté rougissait en la voyant dans cette posture.

Élise l'a observée avant de demander en riant : « Zoé, maintenant que c'est fini avec Adrien, tu comptes vraiment reprendre les affaires familiales chez les Delisle ? »

« Un pari est un pari. », a répondu Zoé calmement en buvant une gorgée.

Sa mère, Isabelle Girard, était une femme d'affaires redoutable. Après la mort de son père, Olivier Delisle, les conflits internes chez les Delisle s'étaient multipliés, et Isabelle avait tenu bon seule pendant des années.

Sa sœur, Élodie Delisle, avait une santé fragile, tandis que Zoé chérissait sa liberté. Ainsi, Isabelle ne l'avait jamais forcée à reprendre l'entreprise, lui laissant le choix. C'est pourquoi il y a eu ce pari.

Un pari est un pari, et Zoé n'était pas du genre à mal supporter la défaite.

Élise ne s'est pas prononcée.

« Dans la famille Delisle, la règle est de fonder une famille avant de s'occuper des affaires. Ta mère t'a déjà trouvé un mari ? »

« Non. »

Zoé connaissait bien sa mère.

Bien que de nature autoritaire, sa mère n'était pourtant pas trop stricte sur le choix d'un époux pour sa fille. À l'époque, ce qui l'avait fait s'opposer à leur relation, c'était avant tout la rivalité entre les Moreau et les Delisle.

« Zoé, même si t'as perdu ton pari, ta mère va pas te forcer. Et puis, des mecs biens, y en a plein. Tu veux que je te présente mon cousin ? »

Le cousin d'Élise, Alexandre Laurent, était connu pour son caractère glacial et son indifférence envers les femmes - seul son visage, d'une beauté à couper le souffle, attirait tous les regards.

Zoé l'avait croisé une fois dans sa jeunesse.

À une époque où elle était encore insouciante, elle avait eu une brève et discrète histoire d'amour, qui s'était rapidement dissipée.

Ces dernières années, à part quelques rares souvenirs lointains, elle ne l'avait plus jamais revu.

Zoé a pris la proposition d'Élise pour une blague, n'y prêtant pas attention.

Le vin glacé a glissé dans sa gorge, lui laissant après coup une légère amertume.

Vers la fin de la soirée, toutes deux étaient un peu ivres.

Soudain, Élise a fait une drôle de tête : « Mon cousin a dit qu'il venait nous chercher. »

Élise était perplexe.

Au fond, elle n'était pas très à l'aise avec ce cousin, avec qui elle n'avait même pas de relations proches. Pourtant, il lui a soudainement envoyé un message pour lui demander si elle était avec Zoé, en proposant même de venir les chercher.

Élise a mis ça sur le compte d'un caprice, sans y réfléchir davantage.

Quelques minutes plus tard, une Maybach discrète s'est arrêtée devant l'entrée.

La vitre descendue, un profil aux traits nets est apparu - un homme au visage parfait, à la peau pâle, dégageant une noblesse distante.

Sous la lune, sa beauté était presque surnaturelle, hypnotisante.

Vraiment un régal pour les yeux.

« Montez. »

Sa voix était grave, empreinte d'une nonchalance magnétique.

Le regard d'Alexandre a effleuré Élise avant de se poser sur Zoé.

Quand leurs yeux se sont rencontrés, le cœur de Zoé a manqué un battement.