Elena Nous sortons de l'ascenseur et longeons l'un des couloirs. Je scrute un bref moment, le long couloir, silencieux, recouvert d’une moquette épaisse qui étouffe les pas. Les murs, ornés de cadres sobres et éclairés par des appliques murales tamisées, dégagent une atmosphère feutrée et impersonnelle.Anna vérifie les numéros de chambre. Soudain, elle s'arrête devant la porte d'une chambre. Ses yeux brillent et son sourire s'élargit, je lève les yeux pour apercevoir le numéro de cette chambre. Chambre 103. ___ « On y est. » chuchote t'elle. Mes battements cardiaques reprennent de plus belle, mon estomac se retourne. Je fixe la porte, alors que les flashs me reviennent en tête. Moi, ne comprenant pas ce qui se passe et Adrian qui m'accuse de l'avoir trompé. Moi, qui reçois une photo de cet inconnu. Moi, qui reçois une menace. J'avale difficilement ma salive et prends mon courage à deux mains. Je toque à la porte, pendant que mon amie prie, les yeux ferm
ElenaJ'ouvre péniblement les yeux et cache mon visage avec la paume de ma main à cause des rayons solaires qui pénètrent dans ma chambre. Je me redresse avec difficulté, me rappelant que je n'ai pas tiré les traverses hier soir avant de dormir. J'étais tellement épuisée et la fatigue est toujours là. Tous mes muscles sont tendus, j'ai mal un peu partout comme si j'avais fait des pompes. Je porte une main sur mon cou, le masse en tournant plusieurs fois ma tête pour réduire le niveau de fatigue. Puis, je jette un coup d'œil sur l'horloge posée sur ma table de chevet. J'ai encore plus d'une heure pour me préparer et être au bureau. Je sors du lit et me rends dans la salle de bain. Je sors de ma chambre après avoir rincé mon visage et brossé mes dents. J'avise Anna qui se tient près de la grande fenêtre avec une tasse de café à la main. ___ « Bonjour, Anna. » lance je en me rendant à la cuisine. ___ « Bonjour, Elena. » Je vais me servir du café et reviens au salo
AdrianJe me gare à l'autre bout de la rue, faisant face à l'appartement d'Elena. Je coupe le moteur, elle détache sa ceinture de sécurité, prend son sac à main et tourne sa tête vers moi. ___ « Merci. » Je hoche juste la tête en guise de réponse. Elle sort du véhicule et referme la portière derrière elle. Je l'observe à travers la vitre de la portière, elle traverse la voie et se hâte pour rentrer. Dès qu'elle disparaît dans son appartement, je laisse échapper un lourd soupir et redémarre mon véhicule. Nous n'avons presque pas échangé un mot, elle se contentait d'observer la ville nocturne et moi, de conduire. J'aurai bien voulu continuer cette discussion inachevée, mais elle ne m'aurait pas répondu de toutes façons. Elle est froide et distante, peut-être qu'elle m'en veut de ne lui avoir pas accordé le bénéfice du doute ou peut-être qu'elle fait cela juste pour que je retombe dans son piège. Épuisé par mes pensées, je fais passer une main sur mon visage en expi
Elena Ce soir, nous sommes tous entrain de travailler sur un gros projet, celui de Louis Rey. Je suis la seule à être débordée car je dois tout planifier : le casting pour trouver des acteurs pertinents, le lieu où se fera la publicité, etc. Mes collègues terminent ce qu'ils ont à faire, rangent leurs affaires et me souhaitent une bonne soirée en partant. Assise dans mon bureau, des tas de documents gisant sur mon bureau et un ordinateur allumé devant moi. Mes doigts ne cessent de danser sur le clavier de mon ordinateur. J'essaie de vite finir mon travail et de rentrer chez moi, car il commence à se faire tard. En plus, il n'y a plus personne, exceptée Adrian, le gardien de ce lieu et moi. ___ « Du café ? » Je relève aussitôt mes yeux au son familier de cette voix. J'aperçois Adrian, débout à côté de moi, avec deux cafés en mains. ___ « Merci. » dis-je en récupérant une tasse de café.Je le vois tirer une chaise du coin de l'œil, et s'y installe. Mon cœur bat un peu plu
Elena Je me lève d'un bond, mes doigts se resserrent autour du téléphone. Je me précipite dans le bureau d'Adrian. J'entre dans son espace de travail sans même toquer à la porte. Assis, il semble être en pleine discussion avec sa fiancée Louise. Leurs regards se posent sur moi, Adrian fronce légèrement ses sourcils et je le vois contracter sa mâchoire. Quant à Louise, elle me scrute de la tête aux pieds avec curiosité. ___ « Je dois te parler. » dis-je à Adrian, d'un ton direct sans prêter un seul regard à Louise. ___ « Vas-y, je t'écoute ! » Je porte mon attention sur Louise et celle-ci comprend que j'ai besoin d'être seul avec Adrian. Néanmoins, elle reste toujours assise, comme si elle attendait que je lui fasse comprendre cela à haute voix. ___ « J'ai besoin de te parler seul. » Adrian fronce encore plus ses sourcils d'incompréhension, alors que je reste sereine. Louise se lève avec nonchalance, va vers Adrian et je la vois déposer un bisou sur ses lèvres.
Elena ___ « Tu n'as toujours pas trouvé d'indice qui nous mènera à cet homme ? » demande je à mon amie en allant m'installer à côté d'elle sur le canapé et avec une tasse de café dans les mains. Anna cesse de tapoter sur le clavier de son ordinateur et tourne sa tête vers moi. Toutes les deux, nous sommes en pyjama. Elle laisse échapper un soupir de déception et mon cœur se fend. Je secoue légèrement la tête de haut en bas en guise de résignation. J'étais pressé de rentrer de notre voyage d'affaire, j'espérais que mon amie a trouvé au moins l'hôtel où séjourne cet homme. Ça fait plusieurs jours que nous menions cette enquête et toujours rien. Je commence à perdre espoir.Je sens une main d'Anna prendre la mienne, je relève les yeux et les pose sur elle. Elle me fait un sourire amical et mes yeux se baignent aussitôt de larmes. Je cligne plusieurs fois des cils pour les repousser. ___ « Oh, ne pleure pas ma chérie. Allez, viens dans mes bras. » dit Anna d'une voix au
ElenaDos collé à la porte de ma chambre d'hôtel, la main sur ma poitrine, j'essaie de calmer mes palpitations cardiaques. Tout mon corps continue de trembler, et mon cœur... il bat très vite. Je ferme les yeux et souffle à plusieurs reprises, espérant me calmer. Je ressasse à ce baiser malgré moi. Je ne veux pas y repenser, mais je ne peux pas non plus contrôler mes pensées. Mon souffle se coupe encore une fois lorsque je revois ses lèvres posées sur les miennes. Ce nœud qui s'est formé dans mon estomac depuis tout à l'heure refuse de disparaître. Je porte mes doigts frissonnants sur mes lèvres et une multitude de larmes se mettent à pleuvoir sur mes joues. J'ai tenté de les retenir, j'ai essayé de contenir mes émotions. Malheureusement, ce qui se passe en ce moment est au-dessus de mes forces. Je vais m'asseoir au bord du lit, pleurant silencieusement. Pourquoi Adrian m'a embarrassé ? Pourquoi a-t-il fait ça ? Qu'est-ce qu'il me veut au juste ? Je n'arrive plu
Adrian Adossé à la porche Taycan blanche que j'ai louée pour le séjour, je vérifie l'heure sur ma montre qui scintille autour de mon poignet. Il est 20h18 et Elena n'est toujours pas là. J'expire d'agacement et grince des dents d'impatience. Je lui ai bien fait comprendre que nous ne devons pas être en retard pour ce dîner, sinon Louis Rey pourrait mal le prendre. Pour le dîner, j'ai changé de voiture. Pas de chauffeur cette fois. J'aime conduire moi-même. Cinq minutes s'écoulent de plus et je ne vois toujours pas Elena. Je lâche un soupir frustrant et me redresse, prêt à aller la faire sortir de son trou. À l'instant même où je place un pied devant l'autre pour la rejoindre dans l'hôtel, j'aperçois une silhouette féminine au loin, qui avance vers moi avec élégance. Elena. Elle est habillée d'une robe longue rose pâle ornée de sequins scintillants, avec un corset à fines bretelles et une fente haute qui dévoile sa jambe. Ses sandales dorées à talons ajoutent une to
Elena Nous arrivons à destination devant un grand hôtel. La réceptionniste, une jeune femme aux cheveux blonds impeccablement lissés, nous accueille avec un sourire professionnel. Nous donnons nos noms, et elle nous tend deux clés. Je les prends sans un mot, mais à peine ai-je jeté un coup d'œil à la carte qu'elle me tend, que je vois qu’elle nous a attribué des chambres juste en face l'une de l'autre.Je relève immédiatement les yeux vers Adrian, cherchant un indice, un signe qu’il n’a pas remarqué. Mais non, il le sait. Il a vu la situation. Nos regards se croisent, une tension sourde s’installe, et tout à coup l’air devient lourd.___ « C’est une excellente organisation, n’est-ce pas ? » dit-il, un léger sourire sur les lèvres, mais ses yeux sont sérieux, d’un sérieux presque provocateur.Je hoche la tête lentement, tentant de masquer l’agitation dans mon ventre. Une chambre juste en face de la sienne… C’est comme si le destin lui-même voulait nous enfermer dans