Dans la peau de l'auteure Allongée dans son lit d’hôpital, le regard perdu sur le plafond immaculé, Elena a encore du mal à croire ce qui venait de se passer. Son cœur bat à tout rompre. Ses doigts caressent machinalement son ventre, encore invisible mais déjà porteur d’un monde nouveau.Et soudain, une évidence s’impose à elle : elle devait appeler Adrian. Sans même réfléchir, elle attrape son téléphone posé sur la table de chevet et compose son numéro. Il répond aussitôt, comme s’il l’attend.___ « Mon cœur ? »___ « Adrian… »Sa voix tremble d’émotion, de joie, d’un vertige doux et irréel.___ « Tu vas bien ? Tu as l’air... bizarre, tu m’inquiètes. »Elle inspire profondément, cherchant les mots justes, les plus simples.___ « Adrian… Je suis enceinte. »Un silence. Un long silence. Puis…___ « Tu… Tu es sérieuse ? » ___ « Oui. Je viens de l’apprendre. J’ai fait un malaise, Anna m’a amenée à l’hôpital… Et le médecin m’a dit que je suis enceinte de six se
Dans la peau de l’auteureDeux mois se sont écoulés depuis l’éclat de colère d’Adrian. Deux mois depuis cette confrontation glaciale qui met définitivement fin aux manigances de Roméo et Louise. Depuis, la vie reprend son cours avec une douceur surprenante, presque irréelle, comme si le calme est enfin autorisé à s’installer.L’entreprise prospère. Les chiffres montent, les partenariats se multiplient, les collaborateurs travaillent avec enthousiasme. Adrian, plus serein, reprend confiance. Il accepte même une invitation à un congrès international, un voyage d’affaires de quelques jours, seul, à l’étranger. Une première depuis longtemps. Elena, de son côté, trouve un équilibre. Les douleurs, les peurs, les doutes s’estompent, remplacés par une routine paisible et sincère.C’est dans cette atmosphère plus légère qu’un samedi ensoleillé pointe le bout de son nez. Le genre de journée où le ciel est d’un bleu éclatant, sans l’ombre d’un nuage. Elena et Anna décident d’en profiter pour sor
AdrianLe silence dans mon bureau est pesant, presque suffocant. Seul le tic-tac de l’horloge semble oser braver l’ambiance électrique. Roméo se tient devant moi, les bras croisés, le regard noir. Il n’a même pas pris la peine de frapper. Il est entré comme un voleur, comme s’il avait le droit d'être là. Il a osé réapparaître après tout le chaos qu'il a causé. ___ « Tu pensais vraiment que je n’allais pas comprendre que c’était toi ? » lancé-je, la voix basse, mais tranchante.Il ricane, pendant que moi je brûle de rage.___ « Tu t’imagines toujours que tout tourne autour de toi, Adrian. Tu penses que je n’ai que ça à faire ? Saboter ta petite entreprise, c’est ça ? »Je me lève lentement, la chaise crissant contre le parquet. Je m’avance vers lui, chaque pas appuyant ma colère que je contiens tant bien que mal.___ « Tu m’as trahi, Roméo. Toi… mon propre cousin. Tu crois que je vais laisser passer ça ? »Il fronce les sourcils, mais je vois son trouble dans le f
ElenaAprès la soirée d'hier dans son bureau, il a voulu qu'on aille dans sa villa et nous avons dormi, l'un à côté de l'autre. Le lendemain matin, l’air est différent.Je me réveille dans sa chambre, dans ses bras, et pour la première fois depuis longtemps… je respire sans douleur.Adrian dort encore, un bras posé sur ma taille. Son visage est détendu, paisible. Je pourrais rester là pendant des heures à le regarder, à mémoriser chaque trait, chaque ride au coin de ses yeux. Il est beau. Dangereusement beau. Mais surtout, il est à moi.Je me lève à contre-cœur, m’habille rapidement et descends préparer du café. Une routine simple, presque normale. Et pourtant, tout me paraît nouveau.Lorsque j’arrive à l’agence un peu plus tard, il est déjà là. En costard, cheveux en arrière, l’air parfaitement concentré. Mais dès qu’il me voit, il sourit. Et mon cœur rate un battement. Les souvenirs d'hier soir reviennent et je ne peux m'empêcher de sourire, comme une idiote. Il s’
ElenaLe lendemain, je me force à venir plus tôt. Comme si, inconsciemment, j’espérais croiser son regard, lui dire un mot… ou juste exister un peu dans sa journée. Et pour dire vrai, les mots de mon amie me hantent encore. Mais à 9h25, alors que je sors de la salle d’archives avec quelques dossiers, je m’arrête net. La porte de son bureau est entrouverte. Et à l’intérieur, je l’entends rire. Je serre les sourcils, les observant. Pas n’importe quel rire. Celui qu’il a quand il est vraiment amusé. Franc. Léger. Décontracté.Mon cœur rate un battement et la curiosité m'envahit. Je m’avance. Discrètement. Sans bruit. Et je la vois.La nouvelle employée du service marketing. Clara. Blonde platine, chemisier blanc trop cintré, et ce rire de dinde qui perce les murs.Elle est assise face à lui, un dossier à la main, mais elle ne regarde pas les documents. Elle le regarde lui. Comme s’il était la chose la plus drôle au monde. Et lui, il sourit comme un idiot. Il lui
Elena Cela fait trois jours qu’on s'évite au bureau. Trois jours que mon sommeil se trouble.Trois jours que mon téléphone reste muet. Pas un message. Pas un appel. Pas même un mot glissé sous la porte. Et lorsqu'on se croise à l'agence, nos rapports se limitent juste au travail. Je sens qu'il est froid et qu'il m'en veut de lui avoir fait des reproches. Le silence s’est installé comme une brume épaisse entre nous. Et je n’arrive pas à le dissiper. Je m’en veux. Il a peut-être séquestré un mec, mais il avait toutes les raison de le faire. Je suis dans la cuisine, assise à la table, une tasse de thé froide entre les mains, quand Anna débarque. Elle s’invite sans prévenir, comme toujours. Ses cheveux sont relevés en un chignon désordonné, et elle porte son vieux pull rouge troué à la manche.___ « On devrait te trouver un psychologue, tu ne penses pas ? Je te trouve bizarre dernièrement, mais tu ne me dis rien, non plus. Ou tu préfère que j'aille rendre visite à Adria