Face à la pression collective, Yvonne se retrouvait dans l'impossibilité dene pas aller saluer Victor.Quelques jours auparavant, lors de son arrivée à l'université, Yvonne s'était déjà vantée auprès de ses camarades d'être la cousine de la fiancée de Victor Moreau.Le problème était que les autres étudiantes de sa promotion étaient d'authentiques héritières issues de familles aisées. Sans atteindre le niveau d'influence des Moreau ou des Mercier, leurs familles respectives bénéficiaient néanmoins d'une situation financière privilégiée.Ces jeunes femmes n'avaient jamais réellement témoigné un quelconque respect à cette provinciale.Si elle ne saisissait pas cette occasion d'aller saluer Victor, ne confirmerait-elle pas aux yeux de tous que ses précédentes affirmations n'étaient que pure affabulation ?Poussée par ce raisonnement lucide, Yvonne a finalement fait un pas en avant, comme guidée par une force invisible. Au moment où elle a remarqué que Victor regardait exactement dan
« Effectivement, et penses-tu qu'elle entretienne véritablement une relation ambiguë avec Monsieur Duval ? Raconte-nous les détails ! »Les deux étudiantes tiraient sur les manches d'Yvonne, avides de connaître les potins les plus authentiques de ce cercle social.Yvonne se trouvait dans une situation embarrassante.Bien qu'elle soit effectivement la nièce de Colette Mercier, ses liens concrets avec la famille Mercier demeuraient pratiquement inexistants au quotidien.De surcroît, Élodie n'avait jamais manifesté la moindre intention de la reconnaître comme sa cousine.Constatant l'hésitation d'Yvonne, l'une des étudiantes a lancé : « Yvonne, tu ne nous as pas raconté des histoires pour te rendre intéressante, par hasard ? »« Exactement, si tu étais véritablement la cousine d'Élodie, comment pourrais-tu ignorer ce qui se passe dans sa vie privée ? Tu nous as pourtant affirmé que ta présence à la fac était due à l'intervention personnelle de M. Moreau, n'est-ce pas ? »Le groupe
Lucie n'avait pas encore saisi la situation quand Élodie lui a tendu son portable.L'écran affichait la page du mur des déclarations de la fac, sur laquelle quelqu'un avait publié de nombreux contenus concernant la relation entre Élodie et Victor, impliquant également Sophie.« Élodie Mercier prise dans un triangle amoureux avec le PDG du groupe Moreau et Mlle Laurent ? »Lucie a retenu son souffle en découvrant ce titre, puis a poursuivi sa lecture : « Élodie Mercier – La mère maquerelle des cercles mondains, femme légendaire jonglant simultanément avec trois hommes de pouvoir ? »« Avec des titres aussi absurdes, je suis franchement impressionnée que tu parviennes à les lire. »Élodie n'avait pas eu le courage de verbaliser elle-même le contenu de ces publications.Le texte consistait entièrement en conjectures d'individus extérieurs, agrémentées de procédés rhétoriques exagérés pour fabriquer de fausses informations.Lucie a fait claquer sa langue : « Franchement, ceux qui ré
Voyant Victor s'affaisser sur elle, Élodie a placé son pied contre l'entrejambe de Victor.Sous l'effet de la douleur, Victor s'est plié en deux, permettant à Élodie de le repousser et d'établir une distance de sécurité entre eux.Reprenant progressivement ses esprits, Victor, le visage assombri, a dit : « Élodie ! Tu oses encore me frapper ? »« Parfaitement, et c'est précisément toi que je vise ! »Le visage d'Élodie s'est durci : « Victor, es-tu incapable de comprendre le français ? Je t'ai dit que je ne souhaitais plus avoir le moindre rapport avec toi. Pourquoi t'acharnes-tu à me poursuivre de la sorte ? »À ce stade, le visage de Victor s'était assombri, et Élodie a poursuivi : « Par ailleurs, si tu n'utilisais pas constamment le groupe Mercier comme instrument de chantage contre moi, je ne gaspillerais pas mon temps à demeurer chez toi. Je te le déclare sans la moindre ambiguïté : je-ne-t'aime-absolument-pas ! Cesse de susciter des conflits inutiles ! »« Élodie, tu préfèr
« Tu... »Victor est resté momentanément sans voix.Aujourd'hui, il avait simplement entendu qu'Élodie abusait de son statut de sa fiancée pour intimider autrui, mais il ignorait complètement l'affaire des photos diffamatoires affichées sur le panneau d'information.« Je n'étais absolument pas au courant que tu avais été victime de rumeurs malveillantes », a-t-il concédé. « Est-ce ma faute pour autant ? Tu aurais parfaitement pu m'expliquer la situation ! »« Et tu m'aurais spontanément crue sur parole ? Je ne suis pas suffisamment présomptueuse pour imaginer que tu sanctionnerais Sophie pour me défendre. »Elle avait déjà reçu une leçon cuisante dans sa vie antérieure. Cette fois-ci, elle refusait catégoriquement d'être assez naïve pour croire qu'elle pourrait rivaliser avec Sophie dans le cœur de Victor.« Quoi qu'il en soit, je n'ai nullement l'intention de céder sur cette affaire. Que tu me juges acariâtre ou intransigeante, peu m'importe fondamentalement, mais je ne laissera
Une demi-heure plus tard, Élodie travaillait sur sa mémoire chez Victor. Les lunettes à monture noire posées sur son nez, elle consultait diverses ressources sur son ordinateur.Après plusieurs mois d'absence à la fac, son parcours académique accusait un retard considérable.Bien qu'elle puisse s'appuyer sur trois années d'expérience pratique acquise dans sa vie antérieure, les études universitaires exigeaient une rigueur particulière qu'Élodie n'entendait nullement négliger.Cette fois-ci, elle était fermement résolue à ne pas reproduire l'erreur de sa vie précédente : abandonner ses études pour un homme, croyant naïvement avoir trouvé sa place définitive dans l'existence.Quelle stupidité !Tandis qu'elle tapait avec concentration sur son clavier, la porte de sa chambre s'est brusquement ouverte.Une puissante odeur d'alcool a envahi la pièce, faisant froncer les sourcils d'Élodie qui a refermé son ordinateur d'un geste vif.Victor a remarqué ce mouvement précipité et a demand