La pluie s’écrasait contre les vitres du manoir, rythmant le silence tendu qui régnait dans le salon. Kael, debout, fixait le feu de cheminée sans vraiment le regarder, ses pensées perdues entre regrets, frustration et un étrange espoir qui ne voulait pas mourir.
Liora entra sans frapper. Elle portait un pull trop large et ses cheveux encore mouillés tombaient sur ses épaules. Malgré sa tenue simple, elle dégageait une aura magnétique, presque irréelle. Mais ses yeux… ils étaient plus sombres que d’habitude, comme voilés par une colère contenue.— Tu savais, Kael. Tu savais pour cette clause. Pour ce dossier. Et pourtant tu m’as laissée découvrir tout ça seule.Il ne se retourna pas immédiatement, mais ses mains se crispèrent.— Je voulais te protéger, répondit-il, la voix basse. Te laisser le choix, même s’il ne me plaisait pas.— Le choix ? s’indigna-t-elle. Ce contrat ne m’a jamais laissé aucun choix ! Et toi non plus ! Tu prétends m’aLa pluie s’écrasait contre les vitres du manoir, rythmant le silence tendu qui régnait dans le salon. Kael, debout, fixait le feu de cheminée sans vraiment le regarder, ses pensées perdues entre regrets, frustration et un étrange espoir qui ne voulait pas mourir.Liora entra sans frapper. Elle portait un pull trop large et ses cheveux encore mouillés tombaient sur ses épaules. Malgré sa tenue simple, elle dégageait une aura magnétique, presque irréelle. Mais ses yeux… ils étaient plus sombres que d’habitude, comme voilés par une colère contenue.— Tu savais, Kael. Tu savais pour cette clause. Pour ce dossier. Et pourtant tu m’as laissée découvrir tout ça seule.Il ne se retourna pas immédiatement, mais ses mains se crispèrent.— Je voulais te protéger, répondit-il, la voix basse. Te laisser le choix, même s’il ne me plaisait pas.— Le choix ? s’indigna-t-elle. Ce contrat ne m’a jamais laissé aucun choix ! Et toi non plus ! Tu prétends m’a
Le vent s’était levé sur la colline surplombant la villa. Liora se tenait là, ses cheveux bruns fous dans le souffle du mistral, le regard figé sur l’horizon rougeoyant. Elle sentait que quelque chose changeait. Une énergie nouvelle, étrange, presque inquiétante. Kael, silencieux à ses côtés, gardait les bras croisés, la mâchoire serrée.Depuis la révélation du dossier noir dans le coffre secret de l’héritage, le monde qu’ils pensaient maîtriser vacillait.— Tu crois qu’on peut encore sortir de tout ça indemnes ? demanda-t-elle d’une voix faible.— Je ne crois plus en l’innocence, répondit-il sans la regarder. Mais je crois en toi.Ces mots, pourtant simples, la percutèrent avec force. Elle sentit son cœur se serrer. Malgré tout ce qu’ils avaient traversé – les contrats, les trahisons, les familles ennemies, les secrets – Kael continuait de la choisir. Pas comme un devoir, mais comme une évidence.Ils redescendirent sans un mot. En bas, N
Le vent faisait claquer les volets de la vieille bibliothèque, mais Liora n’entendait rien. Ses yeux restaient figés sur la dernière ligne du carnet de son père : “Protège Liora. Même de Kael.”Le doute, qui l’avait quittée ces dernières heures, revenait frapper plus fort encore.Elle s’était juré de ne plus fuir. De comprendre. De faire face. Mais si son père avait cru bon de la prévenir contre Kael… qu’est-ce que cela signifiait ? Était-il vraiment complice de Lucas Moriani ? Ou avait-il pris la place de son frère… pour des raisons plus obscures encore ?Elle referma lentement le cahier, le cœur battant.Lucas.Ce prénom réveillait des souvenirs enfouis. Elle n’avait que dix ans la dernière fois qu’elle l’avait vu. À l’époque, Lucas représentait tout ce qu’un grand frère pouvait être : protecteur, charismatique, mystérieux. Mais il y avait aussi quelque chose de dangereux chez lui. Une froideur derrière ses sourires, une tension dans se
L’air était lourd, chargé d’une tension sourde qui vibrait jusque dans les murs de la suite présidentielle que Liora n’avait pas quittée depuis trois jours. Assise sur le rebord du canapé, elle fixait l’écran de son téléphone sans vraiment voir ce qu’il affichait. Les appels manqués de Kael s’enchaînaient, entrecoupés de messages plus alarmants les uns que les autres. Pourtant, elle n’avait pas la force d’y répondre.Pas depuis qu’elle avait ouvert ce dossier confidentiel que Jude lui avait confié.Pas depuis qu’elle avait découvert que l’homme qu’elle aimait avait participé de près ou de loin à l’effondrement de l’entreprise familiale des Moriani.Le cœur de Liora était un champ de bataille. La colère, la trahison, le doute… tout se mélangeait. Kael avait-il seulement été sincère avec elle ? Ou n’avait-elle été qu’un pion de plus dans son jeu d’héritier ? Une distraction à manipuler ? Une amante à séduire puis à briser ?Le bruit sourd de la port
Le silence dans la suite était presque assourdissant. Seul le tic-tac régulier de l’horloge murale osait troubler l’atmosphère figée, lourde d’interrogations. Kael, adossé à la fenêtre, regardait la ville s’endormir lentement sous un ciel d’encre. Les lumières des gratte-ciel se reflétaient dans ses pupilles sombres, où brûlait encore la colère sourde de la veille.— Tu ne vas pas dire un mot ? demanda enfin Liora en croisant les bras, sa voix sèche brisant la tension.Kael pivota lentement vers elle. Ses traits étaient tirés, mais son regard n’avait rien perdu de sa précision assassine.— Tu veux qu’on parle ? Très bien. Parlons de trahison.Elle se figea. Le mot claqua entre eux comme une gifle.— Tu crois vraiment que j’ai voulu te nuire ? Tu penses que j’aurais mis en danger ton entreprise ? Tes secrets ? Toi ? répliqua-t-elle, la voix tremblante.Il s’approcha, lentement, comme un fauve. Ses yeux cherchaient une faille dans
Liora détestait ce silence. Ce vide tendu qui s’était installé depuis le retour précipité de Kael. Il avait disparu pendant près de vingt-quatre heures, sans donner de nouvelles. Et lorsqu’il était rentré, couvert de sang séché, les traits tirés, il n’avait donné qu’une seule explication : « C’était nécessaire. »Depuis, il s’enfermait dans son bureau, ne mangeait presque rien, et évitait soigneusement de la croiser. Comme s’il portait un poids trop lourd à partager, même avec elle.Mais Liora n’était pas du genre à patienter en se rongeant les ongles.Elle voulait comprendre. Elle avait besoin de savoir.Tôt ce matin-là, elle descendit dans la bibliothèque, là où Kael rangeait certains dossiers confidentiels qu’il refusait de stocker en ligne. Elle fouilla discrètement, attentive au moindre bruit dans la maison. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Était-elle en train de franchir une limite ? Oui. Mais ce contrat qui les liait avait d