Kael fixait le plafond, allongé sur le canapé de cuir de son bureau, les bras croisés derrière la tête. Les volets mi-clos filtraient une lumière grise et pâle, comme si même le ciel hésitait à pleurer. Depuis leur confrontation avec Liora, un vide s’était installé. Un silence nerveux, lourd de questions et de dangers. Il le sentait : quelque chose se tramait. Quelque chose de plus profond que ce qu’il avait imaginé.
Il n’avait pas encore raconté à Élina tout ce qu’il avait appris. Il voulait la protéger. La laisser respirer, rêver… aimer. Même s’il ignorait encore combien de temps cette bulle de paix pourrait tenir.Une vibration. Son téléphone vibra une seconde fois. Il le saisit aussitôt.Transfert bancaire effectué. Contact anonyme.Son regard s’assombrit.— C’est donc toi…Il enfila rapidement sa veste en cuir, attrapa ses clés et claqua la porte du bureau. Direction : le port.⸻Élina, de son côté, tournaiLa pluie battait contre les vitres du bureau de Kael, rythmant le silence qui régnait dans la pièce. Liora était debout, face à lui, les bras croisés. Son regard cherchait des réponses, mais Kael, adossé au mur, restait figé, comme prisonnier d’un dilemme invisible.— Dis-moi que ce que j’ai vu n’est pas vrai, Kael, murmura-t-elle.Il leva les yeux vers elle. Fatigué. Écorché. Mais incapable de nier.— C’est plus compliqué que ça, Liora. Beaucoup plus.Elle secoua la tête, un rire nerveux lui échappant.— Compliqué ? Tu veux dire que cette photo avec Amalya dans tes bras, c’est une illusion ? Une hallucination ? Tu vas me dire qu’elle est tombée, que tu l’as rattrapée par réflexe ?— Non, répondit-il simplement.Un silence glacial s’imposa. Liora sentit son cœur se serrer. Ce n’était pas seulement la trahison qui la blessait, c’était le fait qu’il n’essaie même pas de nier. Il ne se battait pas pour elle.— Tu l
Le lendemain matin, Élina se réveilla avec un poids sur la poitrine, plus lourd encore que la fatigue. Kael n’était plus dans le lit. Les draps froids à côté d’elle lui rappelèrent cette distance silencieuse qui avait lentement commencé à se creuser depuis l’apparition de Liora dans leur quotidien.Le silence régnait dans l’appartement, interrompu seulement par le bruit d’une tasse qu’on repose doucement, une machine à café qui s’éteint. Elle sortit de la chambre, encore engourdie.Kael était dans la cuisine, dos tourné. Il portait un t-shirt sombre et avait les traits tirés. Lorsqu’il l’entendit, il se retourna et tenta un sourire.— Tu as bien dormi ?Elle prit la tasse qu’il lui tendait, mais son regard ne quittait pas le sien.— J’ai vu la vidéo que tu n’avais pas ouverte.Kael fronça les sourcils, sa main se crispa légèrement sur la tasse qu’il tenait.— La vidéo de Liora ?— Oui. Elle dit que tu me caches
Le souffle court, Élina fixait la clé USB entre les doigts de Kael. Ce petit objet semblait soudain peser des tonnes. Les battements de son cœur s’accélérèrent.— Qu’est-ce qu’il y a dessus ? demanda-t-elle d’une voix étranglée.Kael détourna les yeux un instant, comme s’il cherchait les bons mots, ou peut-être la force.— Je ne sais pas encore. Mais celui qui me l’a donnée m’a juré qu’elle contenait des informations… sur toi. Sur ta famille. Sur l’héritage.— L’héritage ?Kael hocha la tête.— Ce mot revient trop souvent pour que ce soit une coïncidence. Et cette fois, ce n’est plus seulement moi qu’on vise. C’est toi. Ton passé. Tes origines.Élina se redressa, son regard prenant une teinte plus dure.— Je t’ai déjà dit tout ce que je sais. J’ai été adoptée, élevée loin des conflits de ma famille biologique. J’ignore tout de ce fameux “héritage” que tout le monde semble vouloir me faire porter comme un fardeau
Kael fixait le plafond, allongé sur le canapé de cuir de son bureau, les bras croisés derrière la tête. Les volets mi-clos filtraient une lumière grise et pâle, comme si même le ciel hésitait à pleurer. Depuis leur confrontation avec Liora, un vide s’était installé. Un silence nerveux, lourd de questions et de dangers. Il le sentait : quelque chose se tramait. Quelque chose de plus profond que ce qu’il avait imaginé.Il n’avait pas encore raconté à Élina tout ce qu’il avait appris. Il voulait la protéger. La laisser respirer, rêver… aimer. Même s’il ignorait encore combien de temps cette bulle de paix pourrait tenir.Une vibration. Son téléphone vibra une seconde fois. Il le saisit aussitôt.Transfert bancaire effectué. Contact anonyme.Son regard s’assombrit.— C’est donc toi…Il enfila rapidement sa veste en cuir, attrapa ses clés et claqua la porte du bureau. Direction : le port.⸻Élina, de son côté, tournai
Kael s’était enfermé dans le silence depuis l’appel reçu en pleine nuit. Depuis que cette voix rauque, presque familière, avait prononcé ces mots : « Tu crois vraiment que tu peux enterrer un secret comme on enterre un mort ? » La phrase tournait en boucle dans sa tête, s’entremêlant avec les images floues de son passé, de ces années qu’il avait tenté d’oublier.De l’autre côté du loft, Liora observait l’homme qu’elle aimait sans oser l’approcher. Depuis leur retour précipité de Rome, quelque chose avait changé. Une tension constante. Comme si le sol sous leurs pieds s’était fissuré.— Tu comptes me dire ce qui te ronge ou tu préfères continuer à t’enfermer dans ce mutisme ? demanda-t-elle finalement, la voix calme, mais ferme.Kael leva les yeux vers elle. Il semblait plus fatigué que jamais. Moins sûr de lui. Moins… arrogant.— Tu ne comprendrais pas, dit-il simplement.— Essaie-moi. Ce n’est pas moi qui t’ai fui quand tout s’est effond
La pluie s’écrasait contre les vitres du manoir, rythmant le silence tendu qui régnait dans le salon. Kael, debout, fixait le feu de cheminée sans vraiment le regarder, ses pensées perdues entre regrets, frustration et un étrange espoir qui ne voulait pas mourir.Liora entra sans frapper. Elle portait un pull trop large et ses cheveux encore mouillés tombaient sur ses épaules. Malgré sa tenue simple, elle dégageait une aura magnétique, presque irréelle. Mais ses yeux… ils étaient plus sombres que d’habitude, comme voilés par une colère contenue.— Tu savais, Kael. Tu savais pour cette clause. Pour ce dossier. Et pourtant tu m’as laissée découvrir tout ça seule.Il ne se retourna pas immédiatement, mais ses mains se crispèrent.— Je voulais te protéger, répondit-il, la voix basse. Te laisser le choix, même s’il ne me plaisait pas.— Le choix ? s’indigna-t-elle. Ce contrat ne m’a jamais laissé aucun choix ! Et toi non plus ! Tu prétends m’a