LOGINKael sentit son cœur cogner dans sa poitrine avec une violence presque douloureuse. Ses yeux restaient fixés sur la silhouette qui sortait peu à peu de l’ombre, chaque pas résonnant comme un coup de tonnerre dans la pièce silencieuse. Liora, crispée contre lui, n’osait plus respirer. Quand enfin le visage fut pleinement visible, elle chancela, la main plaquée contre sa bouche.
— Non… ce n’est pas possible… murmura-t-elle, sa voix étranglée par l’incrédulité.Devant eux se tenait Élias, le frère disparu de Kael. Celui que tous pensaient mort depuis des années, celui dont le souvenir hantait les cauchemars de Kael comme une plaie béante jamais refermée. Mais il n’avait rien du frère tendre et protecteur qu’il se rappelait. Ses traits étaient durs, ses yeux glacés, et un sourire ironique flottait sur ses lèvres, comme si toute la douleur qu’il avait causée n’était qu’un jeu.Kael sentit un vertige le saisir, ses doigts tremblant malgré lui.— Élias… ? artLe silence qui régnait dans la pièce était si lourd qu’on aurait pu entendre le battement de leurs cœurs. Liora se tenait debout, les bras croisés, le regard fixé sur Kael. Devant elle, les dossiers étalés sur la table semblaient être autant de preuves d’un passé qu’ils avaient tenté d’enterrer.Kael brisa enfin le silence.– Tu savais depuis le début, n’est-ce pas ?Sa voix n’était pas accusatrice. Elle était fatiguée, presque résignée.Liora ferma les yeux un instant, prit une inspiration profonde, puis répondit calmement :– Oui. Mais je ne voulais pas y croire.Kael détourna le regard. Les mots semblaient peser sur ses lèvres comme des pierres. Il fit quelques pas, les mains dans les poches, cherchant à contenir la tempête qui grondait en lui.– Alors tout ce qu’on a fait… tout ce qu’on a risqué… c’était pour rien ?– Pas pour rien, répliqua Liora. Pour comprendre. Pour découvrir qui tire les ficelles. Et maintenant, on le sait
Un bruit sourd résonna dans la salle blanche. Le bourdonnement des machines s’intensifia, les écrans clignotèrent, projetant sur les murs des chiffres rouges et des schémas d’ADN qui pulsaient comme des cœurs vivants.Liora ouvrit brusquement les yeux, le souffle court, le front couvert de sueur. Ses mains tremblaient. Elle sentit encore les électrodes accrochées à ses tempes, son sang battant à ses oreilles.Kael, sur le lit voisin, remuait faiblement. Son torse se soulevait dans un rythme irrégulier. Elle appela son nom, d’abord doucement, puis plus fort :– Kael ! Réveille-toi !Il gémit, bougeant la tête, avant d’ouvrir lentement les yeux. Ses pupilles avaient une teinte dorée, presque animale, comme si quelque chose s’était éveillé en lui.– Liora… où est-ce qu’on est ?– Dans leur centre. Ils ont recommencé leurs expériences. Sur nous.Elle tira sur ses liens, sans succès. Un bip strident retentit. Une voix féminine, froide et mé
Le vent hurlait à travers les vitres brisées de la chapelle. La lampe torche de Kael projetait des ombres instables sur les murs, tandis que Liora fixait encore le dossier ouvert devant elle.Les mots dansaient devant ses yeux, incompréhensibles et pourtant terriblement clairs : Projet Genesis. Sujet principal : Liora E. Kaelis.Elle inspira profondément, tentant de calmer le tremblement de ses mains.– C’est donc ça… tout ce qu’on a vécu, tout ce qu’on a traversé… c’était écrit avant même qu’on se rencontre.Kael referma lentement le dossier et se redressa. Son visage, habituellement si sûr de lui, était marqué par la stupeur.– Liora, ce programme… j’en ai entendu parler il y a des années. C’était un projet gouvernemental secret, censé avoir été abandonné après plusieurs échecs.Liora tourna vers lui un regard chargé d’incompréhension.– Tu savais qu’il existait ?– Pas dans le détail. J’ai grandi dans un orphelinat sous contrôle
Le soir tombait lentement sur la ville, étirant ses ombres sur les vitres du manoir. Liora, assise sur le bord du lit, fixait un point invisible sur le mur. Son esprit était ailleurs, égaré dans les souvenirs qu’elle avait essayé d’enfouir depuis trop longtemps. Tout semblait si calme autour d’elle, mais à l’intérieur, c’était une tempête silencieuse.Kael entra sans frapper, ses pas lourds trahissant son agitation. Il s’arrêta à quelques mètres, observant son profil immobile.– Tu n’as pas bougé depuis des heures.– J’avais besoin de silence, répondit-elle d’une voix éteinte.Kael s’approcha lentement, posant une main sur son épaule.– Le silence, c’est dangereux quand on a trop de choses dans la tête.Liora tourna enfin le visage vers lui. Ses yeux brillaient d’un mélange d’émotion et de fatigue.– J’ai reçu un message… de mon père.Kael fronça les sourcils.– Ton père ? Après toutes ces années ?Elle hocha la tête.
La nuit tombait sur la ville comme un voile sombre et impénétrable. Les lampadaires allumaient à peine la rue, créant des ombres mouvantes sur les murs décrépis. Liora marchait à côté de Kael et de Daren, chaque pas résonnant dans le silence pesant. Son esprit était en ébullition : la révélation de Daren, la marque originelle, le lien avec la Source… Tout cela l’angoissait, mais elle sentait une force nouvelle couler en elle, un mélange de peur et de détermination.Kael, marchant quelques pas devant, jetait des coups d’œil prudents autour d’eux. Sa main effleurait l’arme qu’il portait à la ceinture, prête à agir au moindre signe de danger. Daren, lui, semblait étrangement calme, presque trop. Liora sentait un frisson parcourir son dos.– Où allons-nous exactement ? demanda-t-elle, brisant enfin le silence.– À l’ancien temple, répondit Daren, la voix basse. C’est là que la Source réside. C’est là que tu apprendras à maîtriser ce pouvoir… avant qu’ils ne te
Le jour se levait à peine sur la ville meurtrie. Des éclats de lumière filtraient à travers les nuages lourds, teintant les toits d’une lueur argentée. Liora, encore affaiblie, observait le ciel depuis la fenêtre du refuge où Kael l’avait conduite après l’attaque. Son cœur battait à un rythme instable. Elle revoyait encore les silhouettes armées, les cris, les éclairs de lumière qu’elle n’avait su contrôler.Elle avait failli tout détruire. Et cette idée la hantait.Kael entra dans la pièce, un plateau à la main. Il s’arrêta en la voyant, figée devant la fenêtre.– Tu n’as pas fermé l’œil, constata-t-il doucement.– Je n’arrive pas à dormir, répondit-elle sans se retourner. Chaque fois que je ferme les yeux, je revois… ce que j’ai fait.Il s’approcha, posa le plateau sur la table et s’arrêta juste derrière elle.– Tu n’as rien fait de mal. Tu t’es défendue.– Non, Kael. Ce n’était pas de la défense. C’était autre chose. Quelque ch







