Elina
Minuit. L’heure où les corps deviennent des promesses. Où le regard des hommes ne pèse plus, il dévore.
La musique bat comme un cœur sauvage. Mon talon claque sur la scène, une seconde avant que mes hanches ne glissent dans la lumière crue. Chaque mouvement est calculé. Mais ce soir, je ne joue pas. Ce soir, je m’offre. À lui.
Je le sens avant de le voir. Dans l’ombre, il est là. Un bloc de silence. Une présence qui aspire l’air autour. Il ne bouge pas. Ne boit pas. Ne parle pas. Il regarde. Et sous son regard, je perds le contrôle.
Mes doigts accrochent la barre. Je monte lentement, laisse mes cuisses se refermer autour du métal glacé. Mes cheveux me frôlent la nuque. La sueur perle entre mes seins. Le monde entier se resserre à l’intérieur de ses pupilles noires.
Il ne réagit pas. Et ça me rend folle.
Je pousse plus loin. Cambrure lascive. Langueur du bassin. Une langue qui effleure ma lèvre. Je veux qu’il cède. Je veux qu’il rompe sa posture glaciale et me dévore du regard. Mais non. Il me teste. Et ce jeu m’électrise. Mon ventre se serre. Mon souffle s’accélère. Une pulsation primitive bat contre mes tempes. Il ne me touche pas. Mais déjà, je suis marquée.
Aidan
Elle danse comme on provoque une guerre. Souple, torride, envoûtante. Elle sait ce qu’elle fait. Elle sait que tous les hommes dans cette salle paieraient pour l’avoir. Mais elle ne les regarde pas. Elle me regarde moi.
Sa peau luit sous les projecteurs. Sa bouche s’ouvre juste assez pour donner envie d’y mordre. Elle n’est pas simplement belle. Elle est sauvage. Indomptable. Et c’est pour ça qu’elle finira à genoux. Pour moi.
Elle pense jouer. Mais elle ignore encore que je suis le genre d’homme qui ne perd jamais. Ce n’est pas une conquête. C’est une évidence. Une trajectoire gravée depuis le premier regard. Je me lève.
Elina
Il disparaît dans les coulisses comme une ombre. Et mon cœur rate un battement. Je devrais avoir peur. Je devrais rester sur scène, continuer à feindre le contrôle. Mais je descends.
Mes pas me portent malgré moi. Chaque battement de talon sur le sol résonne comme une offrande. Il a parlé à Tony, notre manager. Deux mots. Je ne les ai pas entendus. Mais Tony a blêmi. Et maintenant, il me regarde comme si j’étais une offrande.
— Elina. Bureau. Tout de suite.
Sa voix tremble. Ce n’est pas un ordre. C’est une prière. Je hoche la tête. Et je m’exécute. Sans poser de questions. Comme si ma peau reconnaissait déjà la sienne.
Aidan
Elle entre. Peignoir noir noué autour de la taille. Cheveux défaits. Joues encore rouges de désir et d’adrénaline. Elle croit pouvoir me tenir tête. Je vois sa mâchoire serrée. Ses yeux qui brillent. Mais son odeur la trahit. Mélange de sueur, de vanille, et de sexe contenu.
Je me penche légèrement en avant. Elle ferme la porte. Parfait.
— Tu sais qui je suis, Elina ?
Elle me fixe.
— Un homme dangereux. Ou un fou.
— Un alpha, dis-je. Celui qui marque. Qui prend. Qui garde.
Elle plisse les yeux, piquée. Elle s’avance de quelques pas. Elle veut comprendre. Elle veut dominer ce qu’elle ressent. Mais elle vacille déjà.
— Et tu penses que je vais me laisser prendre ?
— Non. Je pense que tu vas supplier pour ça.
Je me lève. Mon ombre l’enveloppe. Je suis tout contre elle, mais je ne la touche pas encore. Je veux qu’elle suffoque de manque.
— Je ne suis pas une putain.
— Je sais. C’est pour ça que je suis venu.
Je tends la main. Mes doigts effleurent son menton, remontent jusqu’à sa gorge. Je sens son pouls. Accéléré. Instable. Je m’approche plus. Mon souffle sur sa bouche. Elle frémit. Ses lèvres s’entrouvrent, mais elle ne dit rien. C’est son silence qui parle. Un silence vibrant d’attente.
— Je peux partir, dit-elle. Je peux dire non.
— Tu peux, murmuré-je. Mais tu n’en as pas envie.
Elle reste là. Corps tendu. Respiration courte. Mon regard accroché au sien. Et puis, je glisse ma main sur son peignoir, ouvre lentement le nœud. Elle ne bouge pas. Sa peau est chaude. Vivante. Prête.
— Qu’est-ce que tu veux, Aidan ?
Je souris. Un sourire lent, carnassier.
— Ce que tu caches sous ce tissu. Ce feu derrière tes yeux. Ce cri que tu retiens depuis trop longtemps. Je veux tout. Je te veux toi.
Elina
Mon peignoir tombe. Il ne dit rien. Mais ses yeux brûlent. Je devrais me couvrir. Je devrais fuir. Mais ses mots m’ont enchaînée. Il me pousse doucement contre le mur. Sa bouche à un souffle de la mienne. Il ne m’embrasse toujours pas. Et ça me rend folle.
— Pourquoi moi ? demandé-je dans un souffle rauque.
— Parce que tu m’as défié. Parce que tu ne m’as pas craint. Et parce que j’ai besoin d’une femme capable de m’affronter… et de se soumettre.
Il attrape mes poignets, les plaque au mur. Sa cuisse s’insinue entre les miennes. Je halète. Mon corps lui appartient déjà.
Et je sais que ce n’est que le début.
Je suis rentrée seule. Sa voix résonne encore dans ma tête. Ses mains, son souffle, son absence. Il m’a laissée comme on claque une porte dans un incendie. Trop de chaleur. Pas d’échappatoire.
Sous la douche, l’eau brûlante dévale ma peau, mais ne lave rien. Ses empreintes sont plus profondes que la chair. Je ferme les yeux. Mon corps se cambre tout seul. Et je le hais pour ça.
Je n’ai plus le contrôle. C’est ça le plus terrifiant. Il a retourné chaque fibre de moi. Sans promesse. Sans même un baiser. Juste son regard.
Aidan
Je la regarde sur l’écran. Mon téléphone capte la vidéo de surveillance du club. Elle marche, fière, droite, comme si elle n’était pas déjà en train de brûler de l’intérieur. Elle ne sait pas qu’elle est déjà à moi. Pas encore. Mais bientôt, elle comprendra.
Tony frappe à la porte.
— Tu veux qu’on la garde sous contrôle ?
Je le fixe.
— Si tu poses encore une seule question idiote, tu perds une dent. Elle est sous mon contrôle. Et personne ne la touche.
Il hoche la tête et disparaît. Je retourne à l’écran. Son image. Sa rage. Sa lumière. Elle va briller. Mais seulement pour moi.
Elina
Le lendemain, une boîte m’attend devant ma loge. Un écrin noir. Aucune étiquette. À l’intérieur, un collier. Un simple fil d’or, sans pendentif. Mais je comprends. Une chaîne. Fine. Élégante. Discrète. Mais une chaîne tout de même.
Je le porte.
Je le porte parce que je suis faible.
Parce que je veux savoir jusqu’où il peut me pousser avant que je ne rompe.
ÉlinaAssise sur ce trône de pierre, au cœur de mon royaume baigné d’une lumière dorée et douce, je contemple l’horizon infini, là où le ciel et la terre s’unissent dans un ballet éternel, où chaque souffle de vent porte les murmures d’un passé révolu et la promesse d’un avenir incandescent.Mon regard, clair et profond, traverse les plaines, caresse les collines, danse avec les arbres qui ploient sous le poids du soleil couchant. Ma respiration est calme, chaque inspiration un écho apaisant dans ce sanctuaire vivant que j’ai bâti de mes mains, de ma volonté, de mes braises intérieures.Mes mains, posées avec assurance sur les accoudoirs sculptés du trône, sentent la froideur rassurante de la pierre, mais mon cœur brûle d’une chaleur profonde, inextinguible, celle d’une flamme née du feu des épreuves traversées.Je pense à ces nuits où je n’étais que l’ombre de moi-même, danseuse sous les projecteurs tremblants d’un club enfumé, corps offert au regard des autres, silhouette fragile ba
AidanJe sens la vague déferler, immense, implacable, une explosion d’extase qui consume chaque fibre, chaque pensée, chaque souffle, un feu sacré qui m’emporte au-delà du temps, au-delà de moi-même, au-delà de toute raison.— Oui… hurle-t-elle contre ma peau, ses mains serrant mes hanches comme pour m’ancrer à la terre, tandis que nos corps s’unissent dans un dernier cri primal, une onde sauvage qui résonne jusque dans la nuit.Nos gémissements s’élèvent en un chœur incandescent, se mêlent et s’enlacent à la nuit dense, une symphonie sauvage et sacrée, la clameur d’un amour déchaîné, d’une passion qui brûle tout, qui transforme, qui transfigure l’essence même de nos êtres.Je sens ses lèvres embraser mon cou, glisser avec une lenteur enivrante sur ma peau brûlante, ses doigts tracer des cercles de feu sur mes flancs, ses mains appuyer, caresser, réclamer, offrir, dans une cadence effrénée, enivrante, voluptueuse, un rythme primal qui nous emporte toujours plus haut.— Tu es à moi… mu
ELINALa clairière s’enferme autour de nous comme un sanctuaire sacré, la lune pleine, complice argentée, éclaire chaque courbe nue, chaque ombre mouvante, chaque souffle chargé de promesses et de secrets, suspendus entre l’obscurité et la lumière.Sa main dans la mienne est une braise vivante, un feu doux et sauvage qui pulse au rythme de nos cœurs mêlés, un fil incandescent qui relie nos âmes, nos peurs, nos désirs les plus enfouis.Elle me guide lentement vers le centre du cercle, vers cette pierre ancienne qui vibre sous nos paumes comme un cœur immortel, irradiant une chaleur profonde qui dissout mes défenses, fait fondre mes doutes, ouvre mes sens endormis.Je sens son regard liquide sur moi, mouvant, intense, chargé d’histoires millénaires, de douleurs anciennes et de renaissances infinies, une invitation silencieuse à lâcher prise, à plonger dans cet abîme brûlant.Je ferme les yeux, abandonnant la dernière barrière, et elle m’enlace, son corps contre le mien, ses mains glissa
ELINALa grotte se dérobe peu à peu derrière nous, ses murs froids et humides remplacés par un sentier étroit bordé d’arbres aux racines épaisses, entrelacées comme des veines invisibles dans la terre, qui semblent palpiter doucement sous mes pieds, comme si la forêt elle-même respirait à l’unisson avec ce qui gronde en moi, ce feu dormant qui ne demande qu’à embraser le silence.Le crépuscule tisse une toile de pourpre et d’ambre sur le ciel, une lumière douce, irréelle, qui caresse les feuilles et fait vibrer chaque ombre d’une promesse secrète, comme si le temps lui-même s’était arrêté pour que je puisse renaître entre hier et demain, entre rêve et réalité.Je sens la présence d’Aiden tout contre moi, son souffle chaud effleure ma nuque, un contact rassurant mais aussi chargé d’une tension vibrante, comme un fil de soie tendu entre nos corps, fragile et fort à la fois, une promesse muette que je ne suis plus seule, que je peux m’abandonner sans peur.Luck ferme la marche, silencieu
ELINAJe marche sans vraiment poser les pieds, mon corps encore en équilibre instable entre ce monde et l’autre, suspendu à un fil fragile tissé de souvenirs brisés et de possibles oubliés, une trajectoire mouvante dont je ne peux saisir ni le début ni la fin, un passage entre les ombres, un souffle tiède à la fois fragile et puissant qui caresse chaque parcelle de ma peau, réveillant ce qui dort depuis trop longtemps, ce que j’ai cru à tort enfoui, caché sous des couches de silence.À mes côtés, Aiden avance sans un mot, mais sa présence est un ancrage brûlant, un appui solide, une main invisible qui retient mes errances, mes doutes, mes peurs, ce feu froid qui brûle en moi. Je sens la chaleur de son corps, la respiration régulière contre mon épaule, la promesse muette qu’il ne me laissera pas tomber, même si je vacille, même si je tombe.Luck ferme la marche, immobile, les yeux perçants, presque sauvages, qui sondent mon âme sans la juger, cherchant dans mes silences ce que je refus
ELINAJe reste là, assise, les jambes repliées sous moi, les mains encore tièdes, les paumes moites, ouvertes vers le sol comme des fleurs retournées, le souffle court, irrégulier, haletant presque, et je crois, juste un instant, l’espace d’un battement, d’un silence, d’un frisson qui me traverse la nuque jusqu’au creux des reins, que c’est fini, que le calme est revenu, que je peux à nouveau exister dans un seul corps, un seul temps.Mais ce n’est jamais terminé.Pas quand quelque chose a été brisé.Pas quand ce qui dort décide de rêver à travers toi, comme une bouche étrangère collée contre ton ventre, comme une langue qui cherche à parler avec ta gorge, pas quand une mémoire trop ancienne glisse entre tes nerfs comme une caresse humide et chaude, douce et invasive à la fois.Je sens d’abord une chaleur remonter dans ma colonne, mais ce n’est pas du feu, pas du pouvoir, c’est plus dense, plus insidieux, c’est un frisson qui glisse lentement entre mes vertèbres, comme un serpent de s