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Chapitre 196 — Les Noms Qu’on Libère

Author: Déesse
last update Huling Na-update: 2025-09-21 01:14:38

La mère de Lyra

Le temps s’était arrêté depuis l’enlèvement de ma fille. Chaque heure sonnait comme une condamnation suspendue, chaque silence résonnait comme une trahison. Je vivais dans cette maison devenue mausolée, où chaque pièce rappelait son absence : une écharpe oubliée sur un fauteuil, une tasse posée dans la cuisine, son parfum encore accroché aux draps.

Quand le lieutenant Moreau a demandé à nous voir, j’ai su que ce n’était pas pour nous apporter une délivrance. Son visage en disait déjà trop quand il a franchi le seuil : pâleur tendue, mâchoire serrée, regard fixé droit devant, comme un médecin annonçant un verdict.

Il s’assit dans le salon. Mon mari, d’un calme de façade, croisa les bras pour contenir ses tremblements. Moi, je restai debout, incapable de m’asseoir, comme si m’asseoir revenait à céder.

— Dites, lieutenant, dis-je. Mais dites-nous tout.

Sa voix, d’abord, fut mesurée. Trop mesurée.

— J’ai rouvert le dossier Cassandre. Vous saviez qu’elle avait été incarcéré
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