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Chapitre 3

Auteur: Anniel Chen
Éléna était donc réellement rentrée au pays ?

« Adrien… je t'en supplie… je ne veux pas que Léa appelle quelqu'un d'autre papa ou maman… »

Adrien s'est penché tout près d'elle pour la consoler doucement, sa voix presque imperceptible lui soufflant à l'oreille : « Ne t'inquiète pas, j'ai tout fait pour que Léa obtienne ce qui lui revient de droit. Elle porte le nom de Caron, elle fait officiellement partie de cette famille. »

Ce n'était qu'à cet instant qu'Éléna avait réussi à contenir ses sanglots et qu'un sourire avait enfin éclairé son visage.

« Adrien, tu sais, légalement parlant, c'est toi et moi qui avons été mariés… cette Camille… »

Adrien a légèrement plissé les sourcils. « À l'époque, c'était pour que tu ne sois pas victime d'injustices à l'étranger que je me suis marié avec toi avant le mariage avec Camille. »

« À part le titre de Madame Caron, je t'ai donné tout ce que j'ai pu. Camille n'a commis aucune faute, alors je te demande de ne pas l'embêter. »

Éléna a affiché un air mécontent, mais, sachant que la priorité du moment était Léa, elle a réprimé ses émotions pour le moment.

« T'inquiète, je vais pas me battre pour être Madame Caron, je n'en ai même pas la légitimité. »

Adrien s'est rendu compte que ses paroles venaient de dépasser les limites, alors il s'est immédiatement accroupi pour tenter de la réconforter.

« Qu'est-ce que tu racontes ? Si toi tu n'en es pas digne, qui le serait ? Tu as mis Léa au monde pour la famille Caron, ma mère pense toujours à toi depuis tout ce temps. »

Camille a failli chanceler. La mère d'Adrien savait donc depuis le début ce qui se passait entre lui et Éléna ?

Elle a vu aussitôt réapparaître dans son esprit l'image hautaine de sa belle-mère. En raison de son origine modeste, la famille Caron n'a jamais vraiment accepté Camille. Sa belle-mère, en particulier, l'a toujours jugée sévèrement, sans jamais lui témoigner la moindre sympathie.

Camille, dans sa naïveté, a cru qu'à force de sincérité et de respect, elle parviendrait un jour à se faire accepter.

Maintenant qu'elle y réfléchissait bien, comment la belle-mère aurait-elle pu accorder la moindre considération à Camille, alors qu'elle avait depuis longtemps fait une place dans son cœur à une autre bru ?

Les jambes lourdes comme du plomb, Camille a suivi Adrien et Éléna jusqu'au deuxième étage.

Au début, Adrien s'est encore efforcé de jouer le rôle du parfait gentleman. Mais dès qu'ils ont tourné dans un coin désert, il a brutalement attrapé Éléna pour la plaquer contre lui.

« On parlera de Léa plus tard… Pour l'instant, tu ne trouves pas qu'il faudrait s'occuper de moi d'abord ? » Une partie de son corps appuyait déjà contre le ventre d'Éléna, qui s'est mise à rougir violemment.

Les deux sont entrés dans un débarras déserté. Peu de temps après, des gémissements étouffés et entrecoupés, mêlés à des soupirs et des murmures intimes, ont commencé à parvenir aux oreilles de Camille.

Juste séparée par un mur, Camille s'est mise à trembler et elle s'est accroupie lentement contre la paroi froide.

Adrien, haletant, a soufflé : « Éléna, tu as déjà accouché, et pourtant… tu restes incroyablement serrée. »

Éléna, à bout de souffle, a murmuré : « Est-ce que Camille est peut-être trop lâche ? »

Après une série de coups violents, Adrien a poussé un grognement sourd.

« Camille a toujours été trop coincée… rien à voir avec ton audace. »

Les ongles de Camille se sont profondément enfoncés dans sa paume.

Elle n'aurait jamais imaginé que ce président Caron, toujours si froid et méprisant envers toutes les femmes qui s'approchaient de lui, sauf envers elle, soit en réalité un homme aussi vulgaire et débauché.

Sous une nouvelle vague de gémissements, Camille s'est éloignée lentement en s'aidant du mur pour tenir debout.

La directrice de l'orphelinat l'attendait déjà dans son bureau.

« Nous avons besoin de savoir si vous et Monsieur Caron avez toujours l'intention d'adopter Léa. »

Camille n'a pas répondu immédiatement. Elle a demandé à consulter le dossier personnel de Léa.

Ce document lui a appris que Léa est née au printemps, cinq ans plus tôt, soit exactement six mois après son mariage avec Adrien.

À cette période, Adrien s'est mis à genoux pour la demander en mariage… et Éléna était déjà enceinte.

La colère et le ressentiment ont alors envahi Camille.

Elle a rendu le dossier au directeur. « Je n'ai plus l'intention d'adopter Léa. Vous pouvez entamer la procédure pour qu'elle soit adoptée par une autre famille. »

La directrice a hoché la tête, l'air pensif.

« Camille ! » Adrien a soudainement ouvert la porte et arraché le dossier des mains du directeur.

« Quand ai-je dit que je ne voulais plus l'adopter ? Tu n'as pas à décider pour moi ! »

Camille l'a regardé fixement. « Et toi ? Tu m'as demandé mon avis, quand tu as décidé d'adopter Léa ? »

Adrien est resté silencieux.

Puis, derrière lui, Éléna est apparue avec un sourire. « Salut Camille, ça fait longtemps. »
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