Home / Autres / Sous Emprise / Chapitre 150 : L'étreinte volée

Share

Chapitre 150 : L'étreinte volée

Author: Clara Wynter
last update Last Updated: 2025-12-08 03:39:39

La terrasse donnait sur la mer, large et calme comme un animal endormi. Les vagues s’écrasaient doucement contre les rochers, à peine audibles sous le murmure constant du vent. Élina s’y tenait depuis un long moment, les bras serrés autour de sa taille, le regard perdu à l’horizon.

La chaleur fiévreuse qui l’avait clouée au lit plus tôt s’était apaisée, remplacée par une lassitude étrange. Ses cheveux, encore humides de la douche, collaient par endroits à sa nuque. Elle aurait voulu croire à un instant de répit… mais même l’air salin avait ce goût d’alerte permanente.

— Tu devrais être au lit.

La voix venait de derrière, grave, teintée d’un mélange d’amusement et de reproche.

Elle ne se retourna pas.

— Et toi, tu devrais apprendre à frapper avant d’entrer dans la vie des autres.

Alexander avança. Elle sentit sa présence avant même de le voir : la chaleur d’un corps proche, l’odeur familière de son parfum, cette intensité qui changeait la densité de l’air autour d’elle. Il s’accouda
Continue to read this book for free
Scan code to download App
Locked Chapter

Latest chapter

  • Sous Emprise   Chapitre 158 : L'ombre de la vérité

    Le café s’était dissous dans la chaleur du jour. La une du journal continuait de flotter en arrière-plan de sa vision, comme si le papier s’était collé à sa rétine. Élina suivit Alexander dans la ruelle étroite qui longeait l’église, où l’ombre sentait la pierre humide et la cire froide. Les voix de la place retombaient en écho lointain. Il marchait un demi-pas devant elle, trop près pour qu’elle oublie sa présence, trop loin pour que sa chaleur la touche. Un garde, plus loin, se retourna au moindre changement de pavé.— On rentre, dit-il simplement.Elle n’objecta pas. La fatigue la cisaillait sous la peau, mais c’était une fatigue neuve, comme une mue. Dans la voiture, les vitres avalèrent la ville, et Barcelone redevint une succession de reflets. Alexander ne parlait pas. Son profil était une falaise fermée. Il pianotait, par moments, un rythme bref sur l’accoudoir, tic discret qu’elle avait appris à lire : il domptait sa colère, pas pour elle — pour la suite.De retour à l’hôtel,

  • Sous Emprise   Chapitre 157 : Espagne, éclat du mensonge

    L’air espagnol avait cette densité chaude qui collait à la peau, comme si chaque souffle portait en lui des éclats de soleil. La ville vibrait d’un rythme rapide et nerveux, entre les klaxons, les voix qui se mêlaient en espagnol rapide et les senteurs d’huile d’olive et de mer qui flottaient dans l’air. Élina n’avait pas remis les pieds à l’extérieur depuis l’incident du balcon. Aujourd’hui, pourtant, Alexander l’avait entraînée hors de l’hôtel, sans explication claire.Ils avaient traversé les rues jusqu’à une place centrale, animée, où un petit café en terrasse les attendait. Alexander gardait ce silence dense, presque électrique, qui laissait deviner que quelque chose se préparait. Ses yeux restaient fixés droit devant, sa main autour de la sienne comme une menotte invisible.Lorsqu’ils s’installèrent à la table, Élina remarqua immédiatement les regards qui glissaient vers eux. Pas seulement la curiosité banale des passants. Non… quelque chose de plus lourd, plus appuyé. Et puis,

  • Sous Emprise   Chapitre 156 : Chaleur et vertige

    La mer respirait en contrebas, lourde, sonore, comme un animal qui sommeille mal. Sur le balcon, la nuit avait cette densité salée qui colle à la peau et remonte dans la gorge. Les lumières de Barcelone s’éparpillaient en constellations imprécises et, de temps en temps, un grondement venait du port, traînant derrière lui une odeur de gasoil et d’algue. Élina posa les paumes sur la pierre tiède de l’appui, ferma les yeux une seconde. Sous la soie de sa robe, la chaleur de la journée n’avait pas décroché. Elle n’arrivait plus à distinguer ce qui tremblait en elle—les nerfs, le désir, la peur ou l’adrénaline.Dans la poche intérieure de sa pochette, la clé USB prélevée en 314 pesait comme un secret encore humide. Elle sentait sa présence à chaque respiration, pointe dure contre la couture. L’image de la lettre et des photos revenait par vagues : elle, un autre temps, la ligne du port, Damian flou mais suffisant. Et la main d’Alexander sur le coffret, son calme terrible. Une pièce du puzz

  • Sous Emprise   Chapitre 155 : Chambre 314

    La suite baignait encore dans le silence lourd laissé par leur échange. Alexander s’était éloigné vers le minibar, versant lentement un verre de whisky comme si chaque geste était une manière de reprendre le contrôle. Élina, elle, s’était laissée tomber sur le fauteuil près de la baie vitrée, le regard accroché à la ville qui s’étendait en contrebas.Elle essayait de chasser l’adrénaline laissée par la danse avec Damian, mais ses doigts frémissaient encore. Le contact de sa main, son parfum mêlé à celui du vin rouge, l’intensité de ses paroles… Tout cela se mêlait au regard qu’Alexander avait posé sur eux, lourd de menaces muettes.Quand il revint vers elle, Alexander déposa son verre sur la table basse sans un mot. Il se pencha légèrement, la main sur l’accoudoir du fauteuil, l’enfermant presque. — Dis-moi… à quoi joues-tu vraiment, Élina ?Elle soutint son regard. — Ce n’était qu’une danse.Un sourire bref, sans chaleur, effleura ses lèvres. — Tu es assez intelligente pour savoir

  • Sous Emprise   Chapitre 154 : Danse à Barcelone

    Les lumières de Barcelone se reflétaient sur la Méditerranée comme une pluie d’or et de cuivre. Depuis la terrasse de l’hôtel, Élina pouvait voir la ville vibrer au rythme d’une nuit qui promettait d’être longue. Les voix montaient de la rue, entre éclats de rires et moteurs de voitures de luxe. Le monde semblait danser autour d’elle, mais son esprit restait prisonnier des ombres laissées par Alexander.Il n’avait rien dit depuis leur arrivée. Dans le silence, tout sonnait comme un avertissement. Elle savait qu’il l’observait, qu’il jaugeait chacun de ses gestes. Même maintenant, alors qu’il discutait à voix basse avec un contact espagnol au bar de la terrasse, elle sentait son regard revenir vers elle par intermittence, comme un fil invisible qu’il refusait de lâcher.Ce soir, il y avait une réception au Gran Teatre del Liceu. Un gala caritatif officiel, mais où chaque sourire cachait un accord, chaque poignée de main une transaction. Alexander l’avait prévenue : ici, les apparences

  • Sous Emprise   Chapitre 153 : Le choix des ombres

    Le silence qui suivit leur échange semblait suspendu, comme un fil prêt à rompre. Alexander s’était reculé d’un pas, mais pas assez pour lui laisser de l’air. Ses yeux fixaient encore les siens, mais quelque chose s’y était assombri. Pas de douceur. Pas de répit. Un mélange d’alerte et de défi, comme s’il attendait qu’elle se trahisse.— Tu crois que je ne sais pas ce que tu caches ? lança-t-il d’une voix basse, presque un murmure.Élina sentit sa poitrine se serrer. La proximité de Damian plus tôt, le trouble qu’il avait lu dans ses gestes… Alexander n’était pas homme à oublier ce genre de détails. Mais ce qui glaçait le plus, c’était le ton : pas une accusation hurlée, mais une lame froide posée contre la peau.— Je ne cache rien, répondit-elle avec un calme forcé.Un léger rictus étira ses lèvres. Ce n’était pas un sourire. Plutôt la marque d’un homme qui ne croit pas un mot de ce qu’il entend. — Si c’était vrai, tu me regarderais autrement.Il fit un pas vers elle. Elle recula d’

More Chapters
Explore and read good novels for free
Free access to a vast number of good novels on GoodNovel app. Download the books you like and read anywhere & anytime.
Read books for free on the app
SCAN CODE TO READ ON APP
DMCA.com Protection Status