– Comme si tu ne savais pas ce que j’allais te dire ?
Luna resta froide, refusant de céder à la tension. Il s’avança, s’installa confortablement sur le canapé, une attitude décontractée qui contrastait avec l’emprise qu’il semblait avoir sur la pièce. Il croit qu’il peut tout contrôler ici, pensa-t-elle, mais elle ne laisserait rien transparaître.
– Non, je ne sais pas, mais dépêche-toi, mes parents vont s’inquiéter !
Elle ne savait pas pourquoi elle insistait encore sur ce point, espérant qu’il aurait un minimum de scrupules, mais au fond, elle savait bien que ça ne marcherait pas.
Alpha Maximus se leva soudainement, avec une rapidité surprenante. Il se rapprocha d’elle, l’obligeant à se reculer, jusqu’à ce que ses épaules heurtent le mur derrière elle.
– À qui demandes-tu de se dépêcher ? Pas à moi, j’espère, petite idiote !
Son souffle se coucha dans sa gorge. Il est beaucoup trop près. Elle tenta de garder son calme, de ne pas laisser sa peur se lire sur son visage.
– Pardon, je ne voulais pas te vexer.
Il la renifla, lentement, comme un prédateur. Le froid de sa respiration sur sa peau lui donna la nausée.
– Tu sens la pomme verte, ton shampoing ?
– Oui.
– J’adore. Il faudra continuer quand nous serons mariés.
Luna secoua la tête, une expression de dégoût se peignant sur son visage.
– Quoi ?
– Je te veux comme compagne, Luna !
Elle n’arrivait pas à croire ce qu’il venait de dire. Non, non, il ne peut pas… Elle voulait se dégager, mais ses bras étaient comme paralysés par la peur.
– Mais non. Et je t’ai déjà demandé de ne pas me donné ce prénom stupide !
Elle devait résister , même s’ il lui faisait peur.
– Tu as dit quoi ? Tu penses t’adresser à qui ?
Il posa ses mains sur le mur, de chaque côté d’elle, la coinçant totalement. Elle tenta de reculer, mais il la bloquait. Je ne peux pas fuir…
– J’ai dit non, ce n’est pas possible.
Bredouilla t-elle mal à l’aise.
Il la fixa intensément, un sourire froid se dessinant sur ses lèvres.
– Si tu te refuses à moi, je tuerai les tiens, un par un. Moi et ma meute, nous prendrons plaisir à décider du sort de chaque être de ton clan. Et tu seras de toute façon mienne. Tu ne me plais pas, Luna, mais ton père est un chef respecté. En faisant cette alliance, la paix se fera dans nos clans et nous formerons une meute plus puissante. Et je te protègerais comme ma propriété ! tu sais tout comme moi que tes ennemis son nombreux a cause de ton pere !
Soléna sentit une boule se former dans son estomac, l’angoisse grandissant à chaque parole qu’il prononçait. Il veut ma famille… il va les tuer… Elle refusait de le croire, mais les mots flottaient lourdement dans l’air. Oui elle avait des ennemis, mais elle n'avait pas besoin de sa protection ! <elle devait au contraire se protéger de lui !
– Mon père ne voudra jamais.
Elle essayait de garder un peu d’espoir, mais au fond, elle savait que tout ça pouvait être vrai.
– C’est là que tu te trompes, Luna. Il a déjà dit oui, mais je voulais juste… faire les choses dans les règles.
Elle secoua la tête, refusant d’accepter cette réalité. Mon père ne ferait jamais ça… Il ne me trahirait pas. Et puis il l’agaçait de continuer à lui donner ce prénom !
– Mon père n’a pas pu dire oui, il te déteste.
– Peut-être qu’il te déteste encore plus. Il ne voulait pas donner ta sœur Lia, pourtant, à choisir !
Elle écarquilla les yeux, le cœur s’emballant à la mention de Lia. Il a fait ça… Mon père m’aurait-il vraiment donné, cette pensé lui fit un coup violent au cœur, car même si elle avait toujours eu l’impression qu’il ne l’aimait pas, qu’elle le décevait en permanence, il n’aurait pas fait ça ! non !
Elle le coupa dans son élan !
– Lia est déjà avec Caius.
– J’aurais tué Caius ! Ça ne me gêne pas de tuer pour avoir ce que je veux !
Les mots de Maximus lui firent l’effet d’un coup de poing. Il tuerait pour ça. Luna sentit une vague de panique la submerger, mais elle tenta de garder son calme.
– Moi je ne veux pas.
Elle secoua la tête, décidée à ne pas céder. Je dois rester forte. Je ne peux pas plier devant lui.
– Toi… tu penses une seule seconde que tu as ton mot à dire ?
Il se mit à rire, un rire cruel, profond, qui fit frissonner Soléna de la tête aux pieds. Elle savait qu’il avait raison, malgré tout. Si son père avait déjà accepté, elle n’aurait pas le choix. Le monde évoluait, certaines meutes aussi, mais pas la sienne. Pas son clan, qui continuait d’organiser des mariages inter clans comme dans les temps anciens.
– Ce que tu veux ou non, m’importe peu ! Mais sache que lorsque tu seras ma compagne, tu seras obéissante et loyale envers moi. Je ne tolérerai aucun écart de ta part. Je ne suis ni un homme romantique, ni un loup patient. Je suis un guerrier enragé et je tue tout ce qui se met sur mon chemin. Toi, je te veux sage et obéissante ! Tu as compris ?
Quelques heures plus tard, sous un ciel crépusculaire , aprés avoir murement reflechit a tout ce qui l'entourait, Soléna, le cœur lourd, traversa les couloirs sombres du château, ses pas étouffés par l’écho des pierres. Les mots réconfortants de Capucine s’étaient dissipés, remplacés par une douleur sourde. La froideur de Maximus dans la grande salle, son silence face à Mara et Véra, l’avait brisée. Elle n’était pas une reine ici, mais une bêta tolérée, un poids. Luna grondait en elle, mais même sa louve ne pouvait chasser l’idée qui la consumait : fuir. Retourner chez son père, Marcus, ou disparaître dans la forêt – n’importe où, loin de ce château où elle se sentait si seule.Elle attrapa un manteau de laine dans les cuisines, ignorant les regards curieux des servantes, et se glissa par une porte dérobée donnant sur les jardins. La nuit tombait, un vent glacé fouettant son visage, mais elle courut, ses pieds nus s’enfonçant dans la terre humide. Les murailles de Cerbère s’élevaient a
À midi, la grande salle du château bourdonnait du murmure des bêtas, leurs voix étouffées par le crépitement des chandelles. Soléna se tenait près d’une table massive en chêne, un gobelet de vin chaud entre ses mains, l’odeur de cannelle masquant à peine celle du sang séché sur sa peau. Sa tunique de lin gris, prêtée après la bataille contre Cerbère, pesait sur ses épaules, et ses cheveux bruns, emmêlés par le vent, encadraient un visage marqué par l’épuisement. Ses yeux, hantés par l’éclat ambré de Luna, fixaient Maximus, à l’autre bout de la salle, penché sur des parchemins d’esquisses architecturales. Sa chemise déchirée révélait des cicatrices luisantes, ses doigts tachés d’encre traçant des murailles pour Cerbère reconstruit. Mais il ne la regardait pas, son silence creusant un vide dans son cœur.Ce matin, dans l’ombre de la salle, ils s’étaient aimés, leurs corps chassant la distance. Il l’avait appelée sa reine, ses lèvres promettant tout. Pourtant, maintenant, il était l’Alpha
Le matin s’infiltra dans la chambre comme une lame grise, la lumière pâle de l’aube perçant les vitraux en éclats froids sur les fourrures froissées. Soléna s’éveilla lentement, le corps encore lourd de la nuit – le cauchemar, les cris, l’étreinte brûlante de Maximus. Son odeur, bois fumé et cuir, s’attardait sur sa peau, mais le lit à ses côtés était vide, les draps froids là où il aurait dû être. Un frisson la parcourut, moins dû au froid mordant qu’à l’absence de sa chaleur. Elle s’assit, ses cheveux bruns enchevêtrés tombant sur ses épaules, la tunique de lin qu’elle avait enfilée pendant la nuit collant à sa peau moite. La chambre, avec ses murs de pierre et son âtre éteint, semblait plus vaste, plus vide sans lui.Elle tendit l’oreille, espérant capter un signe de sa présence – le craquement de ses bottes, le grondement rauque de sa voix. Rien, sauf le sifflement du vent contre les fenêtres. Une pointe de doute s’insinua en elle, ravivant les échos du cauchemar : les accusations
Maximus la fixait, un rictus sauvage se muant en sourire animal. Il se redressa, ses muscles se tendant, et la saisit par les hanches. D’un mouvement puissant, il la plaqua contre son sexe dur, trahissant son désir brut. L’eau clapota, éclaboussant leurs corps brûlants.Il la souleva, guidant son membre avec précision, et s’enfonça en elle d’un coup profond. Soléna grimaça, surprise par l’intensité, son souffle se coupant. La douleur fugitive laissa place à une chaleur envahissante. Ses mains s’agrippèrent à ses épaules, cherchant un appui.Leurs corps s’accordèrent dans un rythme primal, l’eau ondulant en écho. Soléna sentait son souffle s’accélérer, chaque inspiration plus saccadée. Ses doigts s’enfonçaient dans ses hanches, ses yeux brûlant d’une lueur possessive. Elle tenta de résister, mais ses assauts balayèrent ses défenses. Un gémissement rauque lui échappa, et son sourire s’élargit, savourant sa reddition.Il ralentit, laissant une tension délicieuse s’installer. Ses mains rem
Dans la chaleur humide de la salle de bain, Soléna sentit une vague d’émotions la submerger. Les mots de Maximus – t’es à moi, t’es belle – résonnaient en elle, mais ils se heurtaient aux échos des accusations de George et Véra. Un poids. Une erreur. Une louve indigne. Elle baissa les yeux sur ses mains, encore marquées de griffures, l’eau tiède n’ayant pas effacé les stigmates de la bataille. Qui était-elle vraiment pour lui ? Une compagne choisie par la Déesse, un fardeau qu’il défendait par devoir, ou quelque chose de plus profond, qu’il n’osait pas nommer ?Maximus, toujours assis face à elle, sembla percevoir son trouble. Il inclina la tête, ses yeux dorés scrutant son visage avec une intensité qui la fit frissonner. L’eau clapota doucement autour d’eux, le sel de bain dégageant une odeur minérale qui emplissait l’air. Il tendit une main, effleurant son menton pour l’inciter à lever les yeux.— Qu’est-ce qui te ronge, Luna ? grogna-t-il, sa voix rauque mais teintée d’une douceur i
Maximus revint, torse nu, un pot de sel de bain à la main. Ses blessures, en voie de guérison grâce à son sang de loup, marquaient encore sa peau – entailles rouges, ecchymoses violacées. Il posa le pot près de la baignoire, l’ouvrit, et se tourna vers Soléna avec une douceur qui contrastait avec sa nature brute.— Laisse-moi faire, murmura-t-il.Il lui retira la veste, puis le tee-shirt, ses gestes lents et délibérés. Nue devant lui, Soléna se sentit exposée, vulnérable, mais il ne regardait que ses yeux, comme s’il cherchait à la rassurer. Il l’aida à grimper dans la baignoire, où elle s’assit, les genoux remontés contre sa poitrine pour cacher son corps. Il alluma l’eau, la mouillant avec la pomme de douche. L’eau tiède glissa sur sa peau, emportant la boue et le sang, un soulagement physique qui ne chassait pas ses doutes.Assise, elle sentit l’eau former des vaguelettes autour d’elle. Maximus, débarrassé de ses vêtements, se rinça rapidement sous le jet, puis ferma la baignoire av