RubisLes jours se suivent et se ressemblent, mais chaque matin semble désormais différent. Le monde autour de moi a changé, tout comme ma perception de ce dernier. L’idée que je porte un enfant, notre enfant, semble m’habiter à chaque instant. Cette pensée douce et bouleversante me poursuit à chaque mouvement, à chaque battement de mon cœur. La vie, celle que je vais offrir à ce petit être, semble fragile et précieuse, comme un fil suspendu dans le vide, mais rempli d’un potentiel immense.Le ventre commence à se voir, à se dessiner lentement, et chaque matin, je pose mes mains dessus, comme une promesse silencieuse à cet enfant. Aziz est plus que présent, plus que jamais. Il veille sur moi comme un protecteur, mais aussi comme un homme qui a trouvé sa place. Ses yeux brillent d’une lueur différente, d’une douceur nouvelle, et je vois dans son regard qu’il est déjà tombé amoureux de ce bébé, avant même qu’il ne soit là.Il n’y a pas un jour où il ne m’adresse un sourire plein de tend
RubisLes mois ont passé en un éclair. Chaque jour passé à ses côtés semble être une éternité, mais une éternité douce et pleine de sens. Aziz et moi avons créé notre propre monde, un monde où l’amour et la complicité sont plus forts que tout le reste. Le chaos qui m’entourait avant semble s’éloigner, comme un lointain souvenir que je tente de ne plus revoir. Nous avons trouvé une certaine paix ensemble, une tranquillité fragile, mais sincère.Aujourd’hui, la maison semble plus lumineuse que jamais. Les rayons du soleil filtrent à travers les rideaux, illuminant chaque coin de la pièce, et je me sens… bien. Plus que bien, en réalité. C’est comme si une énergie nouvelle envahissait chaque cellule de mon corps, une chaleur douce et rassurante qui ne fait qu’augmenter au fil des jours. J’ai l’impression de renaître, de trouver une version de moi que j’avais oubliée.Je suis assise sur le canapé, une tasse de thé fumant entre les mains, mes pensées vagabondant. Aziz est dans la cuisine, s
RubisLe matin se lève lentement, apportant une lumière douce et chaude à travers les rideaux. Je me réveille dans le silence de la maison, mais un silence différent de celui de la veille. Ce matin, il n’y a pas ce malaise, cette lourdeur qui pesait sur mes épaules. Non, aujourd'hui il y a cette chaleur, cette douceur étrange qui m'envahit depuis que Aziz est rentré. Ses bras autour de moi, sa présence constante… Il est là, à chaque instant, et chaque seconde passée avec lui est comme une promesse silencieuse, une promesse de réconfort et de passion.Je me tourne lentement vers lui, le voyant allongé à côté de moi, sa respiration calme. Son visage est serein, comme s’il ne se souciait de rien. Il est si différent de tout ce que j’ai connu, et pourtant, il m’attire d’une manière que je ne peux pas expliquer. Tout ce que j’ai fait, tout ce que j’ai traversé, m’a conduite à lui. C’est comme si, dans ce chaos, dans cette guerre secrète, il était le seul à apporter un peu de clarté.J’effl
RubisIl me regarde longtemps, son regard perçant, comme s’il voulait déchiffrer les mystères de mon âme. Mais il se contente de hocher la tête et se tourne vers la télévision. Peut-être qu’il n’a rien vu, ou peut-être qu’il fait semblant. Je ne le sais pas, et je n’ai pas envie de le savoir.Je me sens à la fois perdue et piégée. Tout ce que je voulais, c’était sauver Prince, mais voilà que je suis en train de me perdre moi-même.Le silence dans la maison est assourdissant. Je suis assise dans le salon, fixant le téléphone posé devant moi. La lumière tamisée de la pièce éclaire faiblement mon visage. Les pensées tournent, vides, en boucle. Chaque bruit semble plus intense que le précédent, chaque mouvement plus lourd. Je n’arrive pas à me débarrasser de cette sensation étrange, ce malaise persistant qui me ronge de l’intérieur.Peu après mon arrivée à la maison, Aziz est allé se coucher, et je suis restée là, seule avec mes pensées. Mon esprit ne peut s’empêcher de ressasser tout ce
RubisLe trajet de retour est une épreuve silencieuse. La route défile devant moi, chaque mètre qui me sépare de chez moi me pèse un peu plus. Le silence dans la voiture est lourd, presque oppressant, et je n’arrive pas à calmer l’agitation qui m’envahit. Tout ce que je viens de faire, ce que je viens de risquer, semble me rattraper, mais il n’y a plus de retour en arrière. Le rituel a eu lieu, la poudre a fait son effet, mais tout ce que je ressens, c’est un vertige de culpabilité et de doute. Ai-je fait le bon choix ? Est-ce que cela suffira pour sauver Prince, ou l’ai-je poussé plus loin encore dans la folie ?Je ferme les yeux un instant, cherchant à trouver un peu de calme, mais c'est impossible. Dans ma tête, tout est un tourbillon. La conversation avec le marabout, l’odeur de la poudre, le moment où j’ai vu Prince manger le repas. C’était comme si le monde s'était suspendu, et maintenant que je suis en route vers la maison, tout reprend son cours, mais pas de la façon dont je l
RubisLa nuit tombe doucement sur la ville, et tout autour de moi, le silence s’épaissit, lourd de promesses non dites. J’ai pris une décision, une décision qui scellera peut-être le destin de Prince. Je dois le voir ce soir. Tout ce que je veux, c’est l’aider. Mais l'angoisse se mêle à la détermination. Je n'ai pas le droit à l'erreur. Si cette poudre ne fonctionne pas, si tout cela échoue, alors je risque de perdre Prince à tout jamais. Ou pire encore, je pourrais le pousser plus loin dans la folie.J’ai fixé le rendez-vous dans son ancienne villa, un lieu où il se sentait chez lui, un lieu où il avait encore un semblant de contrôle. Peut-être qu’en retrouvant cet endroit, il se sentira plus calme, plus apaisé. Peut-être que la présence de cet espace familier l’aidera à accepter ce que je vais faire pour lui. Ce soir, tout doit changer.Je suis dans la voiture, les phares éclairant la route déserte, la ville s’éloignant derrière moi. Je me sens nerveuse, mais en même temps, une part