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chapitre 2

last update Terakhir Diperbarui: 2025-05-12 19:49:21

— Tu as raison, fiston. Ta maman est incroyable.

Elle embrassa chaleureusement son fils, puis Thomas. Son cœur se serrait, mais elle s'efforçait de rester forte. Après une douche rapide, elle revint vêtue d’une nuisette, s’allongea dans leur lit. Thomas y était déjà, l’attendant, devinant sans doute que quelque chose se tramait.

— Où est Santi ? demanda-t-elle doucement.

— Il est dans sa chambre. Il gribouille avant de dormir, répondit Thomas, la serrant par la taille. Quelque chose ne va pas ?

— Si, tout va bien, répondit-elle avec un sourire. Justement, je dois t’annoncer quelque chose.

— Quoi donc ?

— Je pars en mission… en Russie.

— En Russie ?! Et pour combien de temps ?

— Je ne sais pas encore… Tu pourrais t’occuper de Santiago ?

— Bien sûr, répondit-il sans hésiter.

— Tu ne m’en veux pas ?

— Non. Tu sais que j’ai aussi prêté serment. Tu peux compter sur moi.

— Vraiment ?

— Vraiment. Il est comme un fils pour moi. Mais promets-moi d’être prudente. Cette mission… elle consiste en quoi exactement ?

— Tu sais bien que je ne peux pas t’en parler. C’est confidentiel.

Thomas hocha la tête. Un silence s’installa. Elle n’aimait pas ces atmosphères lourdes.

— Bon… Je vais voir Santi. Il faut que je lui parle aussi.

Santiago était effectivement occupé à dessiner quand elle entra dans sa chambre.

— Coucou, mon ange !

— Maman ! s’écria-t-il, joyeux.

— Alors, quelles sont les news ?

— Rien de spécial. Et toi ?

— C’était la galère…, dit-elle, puis éclata de rire en voyant sa mine inquiète.

— Hein ?

— C’était une blague, mon cœur. J’ai passé une journée géniale. Et tu sais quoi ? Je me suis fait une nouvelle amie. Roxane. Elle est très gentille.

— C’est génial ! répondit-il, son regard s’éclairant. Mais… pourquoi as-tu changé de look ? Tu vas quelque part ?

Elle s’assit à ses côtés et lui prit doucement la main.

— Mon ange… Maman va devoir partir quelque temps. Tu vas rester avec Tonton Thomas, d’accord ?

— Tu m’abandonnes ?

— Non, jamais. Je dois partir pour le travail. Mais je t’aime plus que tout. Tu le sais, hein ?

Les larmes commencèrent à monter dans les yeux de l’enfant.

— Maman, pars pas…

— Je dois y aller, mon chéri. Tu sais ce que je fais dans la vie, n’est-ce pas ?

— Oui… Tu sauves des vies. Maman est une brave soldate.

— Voilà. Et cette fois, c’est une mission très importante. Des vies sont en jeu. Si tu m’en empêches, des milliers de personnes risquent de mourir. C’est ça que tu veux ?

— Non…

— Alors sois un brave garçon. Brosse-toi les dents et va au lit.

— D’accord, murmura-t-il en se dirigeant vers la salle de bain.

Elle le borda, lui raconta une histoire, et attendit qu’il s’endorme. Un jour, il comprendrait. Un jour, il serait fier d’elle. Ce soir-là, elle dormit à ses côtés. Thomas, un peu déçu, respecta son choix.

Demain, à l’aube, elle ne serait plus là.

Le lendemain, 4h00

Elle se réveilla avec peine, les paupières encore lourdes de la nuit agitée. Le stress l’avait empêchée de trouver le sommeil. La mission approchait, et bien qu’elle tente de se rassurer, une boule d’angoisse lui tordait l’estomac. Elle espérait réussir, mais une partie d’elle savait qu’il ne suffirait pas simplement de "le charmer", ce fichu Yasinkov.

Après une douche rapide, elle s’habilla sans perdre de temps, prit un petit-déjeuner sur le pouce, puis alla embrasser tendrement Thomas, encore à moitié endormi. Elle se rendit ensuite dans la chambre de son fils, le regarda un long moment dormir paisiblement, le cœur serré. Elle le prit doucement dans ses bras, lui offrit un câlin et un baiser sur le front, puis déposa une photo d’eux deux à côté de son oreiller. Une promesse muette, un petit souvenir au cas où les choses ne se passeraient pas comme prévu. Sur la pointe des pieds, elle quitta l’appartement. Un taxi l’attendait en bas. Direction : l’aéroport.

Moscou, Russie

À son arrivée à Moscou, l’air glacial la saisit. Elle repéra tout de suite un homme brandissant un panneau avec son nom de couverture : Ekaterina. Elle lui emboîta le pas sans un mot. Il la conduisit à un taxi sans même monter avec elle. Étrange. Le chauffeur, silencieux, lui remit une enveloppe sans un regard.

Elle descendit devant un hôtel luxueux. Il ne lui dit pas un mot, ni un au revoir. Juste un léger signe de tête. Une conduite presque militaire. Bizarre.

Une fois à la réception, elle donna ses papiers d’identité falsifiés. On lui remit la clé de sa chambre. Par précaution, elle évita l’ascenseur et monta par les escaliers de secours. La discrétion avant tout.

Une fois dans sa chambre, elle s’empressa d’ouvrir l’enveloppe. Dedans : plusieurs photos, des noms, des adresses. Probablement les cibles à surveiller. Rien d’autre. Pas un mot, pas une consigne. Juste les faits bruts.

Elle envoya un message bref au commandant pour signaler son arrivée, puis s’allongea un instant. La fatigue du voyage la rattrapait. Elle s’autorisa une courte sieste.

Trois heures plus tard

Elle se réveilla plus reposée. Première pensée : son fils. Elle attrapa son téléphone et tenta d’appeler Thomas. Répondeur. Une pointe de déception. Alors elle envoya un message à sa sœur. La réponse fut immédiate : le petit était avec elle, tout allait bien.

Rassurée, elle se prépara rapidement et sortit de l’hôtel. Elle devait s’imprégner des lieux, apprendre à se fondre dans la masse. Sa première mission : ressembler à une Moscovite typique. Et cela passait par... du shopping.

Elle troqua talons aiguilles et robes moulantes contre baskets, joggings larges et casquettes. Un vrai look de garçon manqué. Se regardant dans la glace d’une boutique, elle eut du mal à se reconnaître. La transformation était radicale, presque douloureuse. Elle, si coquette, si féminine. Mais c’était le prix à payer. La mission avant tout.

Une fois les emplettes terminées, elle sauta dans un taxi et donna la première adresse figurant sur le papier. Elle demanda au chauffeur d’accélérer. Il ne fallait pas qu’on la repère.

« Déposez-moi un peu plus loin », ordonna-t-elle en russe approximatif. Il obéit.

Elle avait changé de tenue en cours de route. Pantalon, tee-shirt large, baskets, casquette enfoncée sur la tête. Prête pour sa nouvelle identité.

Elle allait devoir louer une voiture, trouver un appartement dans le quartier, et surtout, se rapprocher d’eux. Tout commençait maintenant.

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