Le réveil fut brutal. Elle se leva avec d’atroces maux de tête et se mit à marcher le long du mur de la petite chambre, exiguë et sans charme. Un lit, une chaise bancale, un mur défraîchi. Rien de plus.
Chaque pas était une épreuve. Son corps entier semblait meurtri, et une douleur aiguë lui perforait l’estomac. Faible, alitée, elle détestait cette sensation d’impuissance. Elle aurait aimé un peu de compagnie. Ses pensées dérivèrent vers son fils. Il lui manquait. Tellement. Une boule d’angoisse lui serra la gorge. Était-elle encore capable de tenir bon ? Ses paupières étaient lourdes, son corps engourdi. Le sommeil la tentait, mais elle savait qu’elle devait résister. Il fallait qu’elle se lève. Elle tenta de se redresser, mais sa blessure se rouvrit brutalement. Le sang jaillit à nouveau de son ventre. La brûlure était insoutenable. — Appeler à l’aide ? Jamais. Elle chercha une solution. N’importe quoi pour stopper l’hémorragie. Son regard balaya la pièce. Rien d’utile. Alors, avec courage, elle retira son pull, puis son tee-shirt. Elle le déchira en longues bandes qu’elle enroula autour de son ventre pour faire un bandage de fortune. Elle serra aussi fort qu’elle le put. Une douleur fulgurante la transperça. — Putain ! hurla-t-elle, la sueur coulant à grosses gouttes sur son front. Elle cria, mais continua. Elle n’était pas médecin, mais elle avait vu des techniques d’urgence. Elle n’avait pas le choix. La porte s’ouvrit brusquement. — C’est quoi tout ce carnage, putain ? lança Yasinkov en entrant. Elle l’ignora, concentrée sur son bandage. — Qu’est-ce que tu fous ? insista-t-il. Toujours pas de réponse. Il observa un instant la scène avec un air impassible, puis repartit sans un mot. Quelques minutes plus tard, elle parvint enfin à stopper l’hémorragie. La douleur était toujours là, mais au moins, elle ne saignait plus. Quinze minutes plus tard Un homme entra. Elle ne le connaissait pas. Il portait une blouse blanche. Silencieux, il s’approcha d’elle et examina soigneusement son estomac. Il ne dit rien, se contentant d’observer avec un air froid, presque choqué. Elle tenta de lui parler, mais il resta muet. Il devait être médecin. Grand, environ 1m90, brun aux boucles légères, barbe taillée avec soin, un visage mature. Il avait l’air d’avoir la trentaine, et une prestance certaine. Il retira son bandage de fortune, puis appliqua un produit qui la fit hurler intérieurement. Elle ressentit une brûlure atroce, comme si ses entrailles fondaient. Pourtant, elle esquissa un sourire en coin, feignant la force. L’homme hocha la tête, impassible. Il appliqua un nouveau bandage avec une étonnante douceur, lui tendit une ordonnance et repartit aussitôt. Pas un mot. Pas une explication. — Quel homme étrange... pensa-t-elle. Le calme revint. La douleur s’était apaisée. Elle tenta de se rendormir, mais fut interrompue par une voix familière. — T’abandonnes ? lança Yasinkov, moqueur. — Jamais, répondit-elle avec fermeté. — Prends des forces, princesse. Demain, l’épreuve numéro 2 t’attend, ajouta-t-il avec un ricanement. — C’est quoi ? demanda-t-elle, méfiante. Il s’approcha, caressa doucement sa joue. — Pas d’impatience. Puis, il resta là, à la fixer en silence. Elle sentit son regard pesant sur elle, comme s’il essayait de lire en elle. Alors, elle fit de même. Qui était vraiment cet homme ? Avait-il un cœur ? Une famille ? Était-il juste un bourreau ou un homme brisé ? Pendant de longues minutes, ils se scrutèrent mutuellement. Puis, agacée, elle détourna les yeux, tentant de retrouver le sommeil. Il resta, la fixant encore. Peut-être lui plaisait-elle. Ce ne serait pas surprenant. Elle ferma les yeux, mais il continuait de la dévisager. Elle se couvrit entièrement, ne laissant qu’une fente pour son visage. Il l’avait probablement déjà matée plus tôt, lorsqu’elle improvisait son bandage. Elle n’avait rien dit. Pourquoi l’empêcher ? Elle pouvait aussi en tirer profit. Le charmer, si cela lui permettait d’atteindre ses objectifs. Finalement, au bout d’une heure, Yasinkov quitta la pièce, toujours aussi mystérieux. Il portait ce regard sombre, comme s’il cachait en lui tous les secrets du monde. Le Lendemain Elle sentit quelque chose de froid sur son visage et se redressa brusquement. — Debout, cria Yasinkov, sans ménagement. — Putain, mais t’es fou ou quoi ?! grogna-t-elle, encore à moitié endormie. — Dans cinq minutes, t’es prête, lança-t-il avant de tourner les talons. Quel abruti ! Il venait littéralement de lui jeter un seau d’eau glacée à la figure. Elle le détestait. Quelle ordure ! Heureusement que Thomas n’était pas comme lui… Doux, compréhensif, attentif. Un agneau comparé à ce loup. Elle se leva, alla faire sa toilette, et enfila un vêtement qu’elle avait trouvé dans la chambre. Une fois prête, elle sortit. Un homme l’attendait devant la porte et lui demanda de le suivre. Elle obéit sans mot dire. Il la guida vers une pièce bien plus vaste et luxueuse, presque présidentielle. Yasinkov trônait dans un fauteuil, tel un roi, deux femmes assises sur ses cuisses. Sérieusement ? À quoi jouait-il ? Et ces filles… pitoyables. Mais ce n’était pas son problème. Il vivait sa vie comme il l’entendait. Il la fixait, tout en caressant ses compagnes avec ostentation. Était-ce un test ? Voulait-il voir sa réaction ? Elle ne broncha pas. Ce cirque ne l’atteignait pas. Elle n’était pas là pour lui. Elle voulait intégrer son fichu business, terminer sa mission, et basta. Yasinkov continua ses jeux, mais elle s’en lassa rapidement. Plutôt que de rester plantée là, elle s’assit calmement, pensant à son fils pour ignorer le spectacle pathétique. Un claquement sec la tira de ses pensées. Les deux filles venaient d’être jetées au sol, tremblantes, tandis que Yasinkov leur hurlait de disparaître. Elle n’avait pas compris ce qui s’était passé, et à vrai dire, elle s’en fichait. — Alors, t’es prête ? demanda-t-il en s’approchant d’elle. — Ouais. — C’est la crise, princesse. Tu vas devoir braquer une banque pour moi, dit-il en glissant sa main sur sa cuisse. — Pas de souci, répondit-elle en écartant fermement ses sales pattes. Yasinkov la dévisagea, surpris. Elle enchaîna sans attendre : — Tu veux que je braque quoi ? — La plus grande. Le VTB. — Considère que c’est déjà fait. — Tu as vingt-quatre heures. — Je vais t’en mettre plein la vue, dit-elle en lui lançant un clin d’œil avant de quitter la pièce pour rentrer chez elle. Une fois chez elle, elle ne perdit pas de temps. Toujours habillée, elle se jeta sur ses recherches : gardiens, caméras, système de sécurité, plans, tout y passa. Grâce à son expérience de policière, elle savait exactement comment opérer. Son téléphone vibra. Un nouveau modèle, en remplacement de l’ancien. L’écran affichait "Chef", et le message disait : “Tu dois prendre beaucoup de tunes bien sûr, mais aussi les diamants, princesse.” Évidemment, c’était ce crétin de Yasinkov. Il avait dû fouiller son sac pendant qu’elle dormait. Et ce surnom… "princesse". Il l’agaçait. Le soir venu, elle était devant la banque, installée dans une voiture aux vitres teintées. Habillée de noir, le visage cagoulé, elle portait sur elle une arme à balle blanche, au cas où. Pas question de bain de sang. Prenant une grande inspiration, elle sortit son ordinateur et brouilla les systèmes de sécurité, créant un chaos dans le réseau. Caméras et alarmes s’affolaient, rendant la situation confuse. Les autorités décidèrent d’évacuer la banque, sans réussir à verrouiller les coffres. Elle profita du désordre pour piéger les gardes avec de faux indices. Elle fit exprès de se faire repérer. Quand les gardes approchèrent, elle démarra brusquement, les entraînant dans une poursuite digne de Fast & Furious. Mais tout était prévu : elle les piégea dans une impasse en s’éjectant discrètement de la voiture, laissant le pilotage automatique faire le reste. Une autre voiture l’attendait non loin. Elle retourna à la banque, silencieuse et vide, et se rendit au coffre. Problème : un code était requis. Improvisant, elle utilisa son téléphone pour générer des combinaisons. Finalement, le bon code s’afficha. Elle l’entra, et le coffre s’ouvrit. Un compte à rebours apparut. Quelqu’un avait réactivé une partie du système. Il lui restait 20 secondes. Elle se jeta à l’intérieur, ramassa le plus d’argent possible et deux sacs remplis de liasses. DRING DRING DRING DRING. Trop tard. L’alarme retentissait. Elle courut de toutes ses forces, se sentant pourchassée, sauta dans une voiture cachée à l’arrière et fonça à toute vitesse. Une voiture de police la suivait. Puis plusieurs. Yasinkov avait fait d’elle une fugitive en une nuit. Elle les entraîna dans un rond-point, forçant le passage au feu rouge. La moitié de ses poursuivants s’encastrèrent, lui laissant le champ libre. Elle fila vers la forêt, où l’attendait un fourgon. Elle y chargea l’argent et reprit la route vers l’entrepôt, déterminée à aller jusqu’au bout de ce coup. Elle avait tout prévu. Tout calculé. Entrepôt Elle y était enfin. Mission accomplie. Elle klaxonna deux fois, et quelques secondes plus tard, on vint lui ouvrir le portail. Le fourgon franchit l’entrée de l’entrepôt lentement, ses phares balayant les lieux sombres. À peine avait-elle coupé le moteur qu’elle aperçut Yasinkov. Il se tenait là, droit, dans l’ombre, les bras croisés, les yeux rivés sur elle avec une intensité glaciale. _Tu l’as fait ? demanda-t-ilElle venait tout juste d’achever les préparatifs du dîner, un tablier encore noué à la taille et une mèche rebelle collée à son front. Mais Yasin, lui, ne semblait pas disposé à la laisser tranquille. Accroché à elle comme une seconde peau, il la suivait dans ses moindres mouvements, la ralentissant plus qu’autre chose.— Maintenant, relâche-moi, tu m’étouffes, souffla-t-elle en tentant de se dégager, sans grande force.— Je ne pense pas t’avoir serrée si fort, répondit-il, amusé, un sourire en coin.— Je le dis au sens figuré. Lâche-moi. Comment veux-tu que je serve à manger si tu es toujours dans mes pattes ?Il ne répondit pas tout de suite. À la place, il glissa un baiser dans le creux de son cou, murmurant :— Ce que tu as préparé a l’air délicieux.Elle ferma brièvement les yeux, entre agacement et abandon.— Je suis fatiguée, Yasin. Toi, tu peux peut-être jouer toute la soirée, mais moi, j’ai besoin de repos.— D’accord, j’ai compris, concéda-t-il en la relâchant enfin.Elle le
Deux heures plus tard Après un trajet silencieux et tendu, ils arrivèrent enfin à destination. La voiture s'arrêta devant une imposante villa, surveillée de part et d'autre par des hommes lourdement armés. Plusieurs véhicules étaient garés à l'extérieur, et des hommes patrouillaient, échangeant des regards méfiants.Un homme s'approcha d'eux, les invitant à le suivre. Sans un mot, ils obtempérèrent, traversant des couloirs sombres jusqu'à une pièce au sous-sol. Là, se tenaient les figures les plus influentes de la pègre, des visages connus et redoutés.Yasin et Ekaterina prirent place, observant les lieux avec prudence.— Yasin, tu es en retard, lança un homme, un sourire narquois aux lèvres.Yasin ne répondit pas, se contentant de le fixer froidement.— Sacré petit, il me rappelle tellement son père, ajouta-t-il en ricanant.— Exactement ! Bon, passons aux choses sérieuses, intervint Vladimir, visiblement agacé.— Bien, navré encore pour le retard. Vladimir, nous t
Elle n’en revenait pas. Qu’est-ce que c’était que ça ? Pourquoi avait-il fait cela ? Que s’était-il réellement passé ?Cet homme… Il incarnait le diable en personne.Rien que de repenser à ce qu’elle venait de voir, un frisson glacé lui parcourait l’échine. Son esprit était en ébullition, cherchant désespérément à comprendre ce qui s’était produit et, surtout, qui était cet homme.— Mademoiselle, le déjeuner est servi, annonça le majordome d’une voix posée.— Merci, mais je n’ai pas faim, répondit-elle, la gorge nouée par l’angoisse.— En êtes-vous certaine ?— Oui. Vous pouvez disposer.— Bien, dit-il en s’inclinant légèrement avant de se retirer. Trente minutes plus tardComme elle ne s’était pas présentée pour le déjeuner, le démon en personne vint la chercher. Elle était allongée sur le lit, recroquevillée sur elle-même, tentant de calmer le tumulte de ses pensées.— Ne t’a-t-on pas informée que le déjeuner était servi ? demanda-t-il, son regard perçant la transpe
À peine les premières lueurs de l’aube avaient-elles effleuré la fenêtre que le bon monsieur était déjà debout, impeccablement habillé, prêt à entamer sa journée… et, sans le vouloir, ou peut-être intentionnellement, il la réveilla au passage.Allongée, encore engourdie de sommeil, elle ouvrit lentement les yeux. Il se tenait là, froid et autoritaire, comme si le lever du soleil dictait le rythme de leur vie commune. Un rythme qu’elle n’avait, semble-t-il, jamais validé.Elle s’assit lentement sur le lit, fronçant les sourcils, et le fixa longuement.— Tu as une minute pour te préparer. Pas une de plus, lança-t-il, déjà prêt à partir.Elle arqua un sourcil, confuse.__Une minute ? Il plaisante, j’espère. pensa-t-elle, agacée. Mais nom d’une cacahouète ! Où veux-tu m’emmener à une heure pareille ? Et puis, quelle heure est-il ? demanda-t-elle en s’étirant paresseusement.— J’ai dit une minute, répéta-t-il d’un ton sec, sans daigner répondre à sa question. Puis il disparut dans le coul
— Yulia ? dit-elle, les yeux écarquillés de surprise. Elle fronça les sourcils, visiblement troublée. — Ekaterina ? Mais que fais-tu ici ? — Je pourrais te poser la même question. — J'habite ici... et toi ? — J'attendais la sœur de Yasinkov. — Eh bien, tu l'as devant toi. Mais pourquoi ? — Sérieusement ? dit-elle, abasourdie. Elle ne répondit pas immédiatement. — D'accord... Je travaille pour ton frère, reprit-elle. Un sourire se dessina sur le visage de Yulia. — Ah, mince, donc c'était toi ? Je suis bête, mon frère m'avait parlé hier de l'arrivée d'un nouvel employé. Mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit toi. Bienvenue. Je vais t'expliquer comment ça fonctionne ici. Mais franchement, comment se fait-il que ce soit toi ? Je suis choquée. — Moi aussi, je ne savais pas que c'était ton frère. — Eh oui ! — Alors, on fait quoi maintenant ? — Je vais t'expliquer le fonctionnement, comme convenu. Mais je suis vraiment choquée. Pourquoi t'es-tu embarquée da
Il s'approcha, son regard perçant fixé sur elle. — Où est l'argent ? demanda-t-il d'une voix grave. — À l'arrière du fourgon, boss, répondit-elle, tentant de masquer son appréhension. Il se dirigea vers l'arrière du véhicule, souleva la bâche et resta un instant silencieux, observant le contenu. — Bien joué ! s'exclama-t-il, un sourire satisfait aux lèvres. Elle sentit une vague de fierté l'envahir, mais elle savait que la prudence restait de mise. — Écoute-moi bien, dit-il en se retournant brusquement. Je te donne une chance. Mais si jamais je découvre que tu n'es pas sérieuse ou fiable, tu es une femme morte. Son ton était glacial, et ses yeux brillaient d'une lueur menaçante. — Je te buterai de mes propres mains et je donnerai ta chair à bouffer aux vautours. Un frisson parcourut son échine. Il ne plaisantait pas. _Un seul faux pas, et c'en est fini de moi, pensa-t-elle. Et qu'en est-il de la troisième épreuve ? demanda-t-elle, tentant de détourner la conversati
Le réveil fut brutal. Elle se leva avec d’atroces maux de tête et se mit à marcher le long du mur de la petite chambre, exiguë et sans charme. Un lit, une chaise bancale, un mur défraîchi. Rien de plus.Chaque pas était une épreuve. Son corps entier semblait meurtri, et une douleur aiguë lui perforait l’estomac. Faible, alitée, elle détestait cette sensation d’impuissance. Elle aurait aimé un peu de compagnie. Ses pensées dérivèrent vers son fils. Il lui manquait. Tellement. Une boule d’angoisse lui serra la gorge. Était-elle encore capable de tenir bon ?Ses paupières étaient lourdes, son corps engourdi. Le sommeil la tentait, mais elle savait qu’elle devait résister. Il fallait qu’elle se lève. Elle tenta de se redresser, mais sa blessure se rouvrit brutalement. Le sang jaillit à nouveau de son ventre. La brûlure était insoutenable.— Appeler à l’aide ? Jamais.Elle chercha une solution. N’importe quoi pour stopper l’hémorragie. Son regard balaya la pièce. Rien d’utile. Alors, avec
Une fois rentrée chez elle, elle resta un long moment figée, bouleversée. L’émotion, le stress, la peur… tout se mélangeait dans son esprit. La fatigue finit par l’emporter. Elle s’effondra sur le lit, les yeux grands ouverts vers le plafond. Elle savait qu’il était dangereux. Elle le savait depuis le premier jour. Mais pas à ce point. Pas à ce niveau d'intensité, de menace, de folie. Demain s’annonce long, pensa-t-elle. Pourquoi m’a-t-il demandé de venir à 8h à l’entrepôt ? Que veut-il vraiment ? Elle soupira. Elle n’avait pas de réponse, juste des suppositions. Pour l’instant, elle n’avait besoin que d’une chose : une bonne douche et un peu de sommeil. Le lendemain Le réveil fut brutal. Elle se leva d’un bond, le cœur oppressé. L’anxiété était là, collée à sa peau comme une seconde couche. Elle appréhendait. Ce démon… qu’allait-il lui demander aujourd’hui ? Qu’allait-elle devoir faire ? Elle espérait seulement que ce ne serait pas un nouveau cauchemar. Difficilement, elle sort
Il s’approcha d’elle, un sourire moqueur accroché aux lèvres. — La petite dame n’a pas froid aux yeux, lança-t-il en plantant son regard dans le sien. Ils étaient si proches qu’elle sentait son souffle contre sa peau, ce qui lui donna un léger frisson glacé. Cet homme n’avait rien d’ordinaire. Il était instable, imprévisible. Un instant sérieux, l’instant d’après sarcastique. Et pourtant, elle refusait d’avoir peur. Du moins, c’est ce qu’elle se répétait. Ce qui lui glaçait véritablement le sang, c’était le revolver qu’il tenait dans sa main. Il jouait avec comme s’il s’agissait d’un jouet, testant ses limites, cherchant à voir si son audace était réelle ou feinte. Il effleura sa joue avec l’arme. Le contact du métal froid sur sa peau la fit tressaillir, mais elle garda un visage impassible. Dans son métier, elle avait appris à masquer toute émotion. Toujours garder la tête haute, même dans les pires situations. Elle le fixa avec intensité. — Tue-moi si tu veux, mais je ne bouge