Il s'approcha, son regard perçant fixé sur elle.
__ Où est l'argent ? demanda-t-il d'une voix grave. __À l'arrière du fourgon, boss, répondit-elle, tentant de masquer son appréhension. Il se dirigea vers l'arrière du véhicule, souleva la bâche et resta un instant silencieux, observant le contenu. __ Bien joué ! s'exclama-t-il, un sourire satisfait aux lèvres. Elle sentit une vague de fierté l'envahir, mais elle savait que la prudence restait de mise. — Écoute-moi bien, dit-il en se retournant brusquement. Je te donne une chance. Mais si jamais je découvre que tu n'es pas sérieuse ou fiable, tu es une femme morte. Son ton était glacial, et ses yeux brillaient d'une lueur menaçante. __ Je te buterai de mes propres mains et je donnerai ta chair à bouffer aux vautours. Un frisson parcourut son échine. Il ne plaisantait pas. __Un seul faux pas, et c'en est fini de moi, pensa-t-elle. Et qu'en est-il de la troisième épreuve ? demanda-t-elle, tentant de détourner la conversation. Il resta pensif un instant, puis déclara : __ C'est bon, considère-la comme déjà faite. Tu m'as déjà suffisamment prouvé ta bravoure. Il esquissa un sourire en coin. __ J'avoue qu'au niveau combat, tu es plutôt impressionnante. Rien à dire. Il faut juste que je voie où tu en es côté tir. Elle ne put s'empêcher de rire légèrement. __ À partir d'aujourd'hui, tu travailles pour moi. Tu devras te plier en quatre et faire tout ce que je te demanderai, en temps et en heure. Aucune trahison ne sera tolérée, sinon tu sais ce qui t'attend. __ T'inquiète ! Je sais comment ça marche, ce genre de chose. __ Comment ? demanda-t-il, intrigué. __ J'ai grandi dans la rue, mec. J'ai fait des trucs sales, et je ne regrette rien du tout. __As-tu déjà tué quelqu'un ? Elle resta silencieuse, évitant son regard. __ Veux-tu voir mes talents de tireuse ? lança-t-elle pour changer de sujet. __ Donne-moi les clés du véhicule . Il est temps que j'aille planquer tout cela. Sois à l'heure demain, je t'expliquerai tout, dit-il en refermant le coffre du fourgon. __ Tu veux les clés du véhicule ? Comment vais-je faire pour rentrer ? __Comment tu rentres, je m'en tape. File-moi les clés, dit-il sèchement. __Mais... __ Tu te démerdes, coupa-t-il, sans une once d'empathie. __ Putain ! dit-elle en serrant la mâchoire. __ Parle bien, je ne suis pas ton pote... — Désolée, boss, dit-elle en baissant les yeux, consciente que le regard qu'il lui lançait n'était pas du tout amical. Il la fixa un instant, elle lui remit les clés, puis il s'éloigna sans un mot de plus. Elle bouillait de rage. C'était elle qui s'était démenée pour dénicher ce foutu vehicle , et ce cher monsieur venait de la lui subtiliser sans même un mot de remerciement. Quel culot ! Un vrai gentleman ne se comporterait pas ainsi. Même pas un « Je te dépose ? » Rien. Quel connard ! Elle se retrouvait là, sans moyen de transport, son appartement étant à au moins deux heures de marche. Elle resta plantée là pendant de longues minutes, cherchant une solution. Mais rien. Et pour couronner le tout, son téléphone était à plat, impossible d'appeler un taxi. Pas le choix. Il fallait marcher. Et ce n'était pas une promenade de santé. Elle devait ressembler à une clocharde, traînant ses pas dans des rues peu rassurantes. Alors qu'elle avançait, une voiture s'arrêta à sa hauteur. Le conducteur lui fit signe de monter. Elle l'ignora et accéléra le pas. Le quartier n'était pas des plus sûrs. Mais la voiture la suivait, roulant à sa vitesse, le conducteur insistant pour qu'elle monte. Elle ne répondit pas et pressa le pas. Finalement, le véhicule s'immobilisa. L'homme en sortit et s'approcha d'elle. __ Ekaterina, l'appela-t-il. Elle se retourna brusquement, le regard noir. __ T'es qui, toi ? __ Monte dans la voiture. Elle le scruta de la tête aux pieds, méfiante. __ Va te faire foutre ! __C'est Yasinkov qui m'envoie. Elle haussa un sourcil, sceptique. __ Vraiment ? __Tu ne me crois pas ? Pas de souci, appelons-le. Il sortit son téléphone. __ Bon, d'accord ! lança-t-elle en le dévisageant, avant de monter à bord, ce qui arracha un sourire à l'homme. À ce stade, c'était sa seule option, bien qu'elle doutât encore de la sincérité de l'individu. Elle avait du mal à croire que le démon, tel qu'elle le connaissait, se soucierait suffisamment d'elle pour lui envoyer un de ses hommes. Perdue dans ses pensées, elle fut tirée de sa rêverie lorsque l'homme entama la conversation : __Moi, c'est Mitrovich. Aucune réponse. Elle l'ignora délibérément. — Pourquoi voulais-tu tant intégrer la bande ? __Ce ne sont pas tes affaires. Contente-toi de conduire, répondit-elle en sortant un chewing-gum de sa poche. __ Putain, toutes les mêmes, marmonna-t-il en frappant le volant du poing. Elle le fusilla du regard. __ Je ne suis pas ton ennemi, tu sais, dit-il en lui adressant un sourire. __ Ni mon ami, répliqua-t-elle du coin de l'œil. Il soupira. __ Si tu le dis. Le reste du trajet se déroula dans un silence pesant. Certains pourraient la juger froide, surtout face à l'amabilité de Mitrovich. Mais elle avait toujours appris à se méfier des gens. Et puis, elle ne le connaissait pas. Qui sait ce qui se cachait derrière ce joli sourire ? En l'observant attentivement, elle dut admettre qu'il n'était pas désagréable à regarder. Mitrovich possédait un certain charme : une silhouette moyenne, un visage agréable encadré d'une barbe soignée, une peau claire et un corps qui en ferait rêver plus d'une. Il avait tout pour plaire, en apparence. Pourtant, quelque chose clochait. Elle ne parvenait pas à lui faire confiance. Peut-être se trompait-elle, mais son instinct lui soufflait le contraire. Seul le temps le dirait. Elle sentit à plusieurs reprises son regard posé sur elle, mais feignit de ne pas le remarquer. Une fois arrivée à destination, sans un mot de remerciement, elle descendit précipitamment du véhicule. Elle savait que ce n'était pas poli, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Quelque chose chez cet homme la mettait mal à l'aise. Cette journée avait été éprouvante. Combien de temps cette mission allait-elle encore durer ? Son fils lui manquait terriblement, tout comme Thomas, sa ville, sa maison... Tout lui manquait. Elle en avait assez d'être ici, mais elle avait un objectif, et elle comptait bien l'atteindre. Après une toilette rapide, elle se glissa sous les draps. La planification de ce coup l'avait épuisée, mais elle était soulagée : plus d'épreuves à passer. Désormais, elle faisait officiellement partie du groupe. Ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'ils ne tombent, un à un. Elle s'endormit, le cœur lourd mais déterminé. Le lendemain Elle se leva tôt, se sentant reposée pour la première fois depuis longtemps. Cette nuit de sommeil réparateur lui avait fait du bien. Cependant, une appréhension persistait : que lui réservait cette journée, surtout avec cet homme si imprévisible ? Avec lui, il était impossible de savoir à quoi s'attendre. Était-il satisfait ou en colère ? Sincère ou manipulateur ? Bref, un véritable mystère. Après sa toilette, elle prit un petit-déjeuner rapide. Le manque de sa routine habituelle se faisait sentir : se maquiller, s'habiller élégamment, se coiffer... Tout cela lui manquait, tout comme son petit ange de fils. Une boule se forma dans sa gorge, l'envie de pleurer la submergea. Elle enfila son éternel jogging, certes confortable mais loin de ses standards habituels. Heureusement, certains modèles étaient plus stylés que d'autres. Sac en main, elle se dirigea vers l'entrepôt. À l'entrepôt À son arrivée, on la laissa entrer sans formalités, contrairement à la première fois. On la conduisit directement dans la salle où elle avait été reçue précédemment. Yasinkov l'y attendait. __Bien dormi, princesse ? lança-t-il d'un ton faussement désinvolte. Elle soupira. __Évite de m'appeler ainsi. Je ne suis pas ta princesse. Il l'ignora. __Aujourd'hui, une grande journée t'attend. Tu vas devoir te surpasser, je vais t'évaluer. Elle déglutit. __Comment ça ? __Tu te doutes bien que je gère plusieurs activités. Je dois t'évaluer pour savoir quel rôle te conviendrait le mieux. __Quel genre de rôle ? __Ce n'est pas vraiment un emploi, mais plutôt une répartition des tâches. Certains vendent de la drogue, par exemple. __Ah! __Voyons dans quel domaine tu excelles. Elle esquissa un sourire, prête à relever le défi. __Je suis la meilleure, en tout et pour tout. Il leva un sourcil, un air dubitatif traversant son visage. __Déjà, on va bouger d’ici. __Où allons-nous ? _Tu parles trop. répondit-il d’un ton glacé. Elle le foudroya du regard, mais son visage resta impassible, sans aucun effet. Il s’en moquait bien. __Suis-moi, et tais-toi. __Parle-moi bien. répliqua-t-elle, le défi dans les yeux. Un rictus de mépris s’étira sur ses lèvres. Il s’approcha d’elle lentement, son regard se durcissant. __Écoute-moi bien, petite pute, sois déjà contente que je te laisse une chance. Maintenant, tu me suis et tu fermes ta gueule ! dit-il avec une voix basse et menaçante. Elle se figea un instant, ses paroles la frappant comme une gifle. Elle ne répondit pas, se contentant de le suivre sans protester. Ce n’était pas le moment de provoquer le démon. Ils sortirent de l’entrepôt, et le démon monta dans sa voiture. Elle le rejoignit sans hésiter, se repliant sur elle-même. Elle ne voulait pas l’envenimer davantage, car sa colère semblait prêt à exploser. Ce n’était pas son but, elle devait jouer son rôle, se faire confiance et, espérait-elle, devenir une alliée, une amie, peut-être. Il démarra la voiture, les pneus crissant sur le bitume alors qu’ils s’éloignaient dans une direction inconnue. Le trajet se fit dans un lourd silence. Lui, concentré sur la route ; elle, plongée dans ses pensées. Son esprit vagabondait, tourné vers son fils, sa mission, et l’avenir. Où tout cela la mènerait-il ? Était-ce une bonne idée de se laisser emporter dans ce tourbillon ? Soudain, elle sentit la voiture s’arrêter. Le démon descendit, et elle fit de même, suivant ses pas, sans poser de questions. Ils se retrouvaient maintenant devant une grande villa. Elle n’avait aucune idée de ce qu’ils faisaient ici, mais parfois, il fallait juste suivre le mouvement. Ils entrèrent dans la villa, où l’ambiance était lourde, marquée par la présence de nombreux hommes imposants. L’atmosphère était étouffante. À leur arrivée, tous les regards se tournèrent vers eux. Les hommes cessèrent leurs activités et s’approchèrent, saluant le démon avec une révérence qui semblait presque… machinale. Puis, parmi eux, son regard croisa celui de Mitrovich, l’homme d’hier, celui qui l’avait déposée. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, mais elle ne lui répondit pas, indifférente. Elle compta une cinquantaine d'hommes, peut-être plus. Ils se tenaient là, dans le hall, une masse d'énergie brute, et elle avait le sentiment qu’ils l’observaient comme un simple objet d’intérêt. Les regards sur elle étaient lourds de désir, et cela l'agaçait profondément. Ils ne la connaissaient même pas, et pourtant, elle était la cible de leurs convoitises. Le démon, enfin, prit la parole. Il s’adressa à ses hommes avec autorité, les dominant tous d’un regard. __Je vous présente Ekaterina, désormais, elle travaille pour moi. Il marqua une pause, se tournant vers elle. __Voici mes hommes, ils bossent tous pour moi. dit-il froidement, sans même attendre de réponse de sa part. Elle fit comme s’il ne s’adressait pas à elle. Il se tourna vers elle, d’un air agacé. __Viens ! ordonna-t-il, avant de se diriger vers l’escalier. Elle le suivit, observant les regards affamés des hommes derrière elle. Ils n’étaient plus que des silhouettes floues dans son esprit, comme des ombres menaçantes. Ils montèrent à l’étage, et le démon la conduisit dans une chambre. __Ma sœur va venir t'expliquer tout ça. dit-il en se dirigeant vers la porte. Avant de partir, il se tourna une dernière fois. Ignore-la si tu veux. Les portes se fermèrent dans un claquement sec. Quelques minutes plus tard Elle attendait dans la chambre, seule, un sentiment d’inconfort la rongeant. Il ne lui fallut pas longtemps pour que la frustration monte. Le temps semblait s’étirer interminablement. Pourquoi fallait-il toujours qu’on la fasse attendre ? Cela la déstabilisait, la rendait nerveuse. Perdue dans ses pensées, la voix d'une femme la fit sursauter. __Mais qu’est-ce que tu fais là ?Dans sa course effrénée, Sky heurta de plein fouet madame Magdalena. Celle-ci, fidèle à sa réputation, la foudroya du regard avec une sévérité glaciale.— Espèce de sale petite morveuse, tu pourrais au moins regarder où tu mets les pieds! cracha-t-elle.— Pardon, grand-mère, répondit Sky, confuse.— Qui tu appelles grand-mère? Moi? Tu crois vraiment que moi, je pourrais être ta grand-mère? Écoute-moi bien, petite: je ne suis pas ta grand-mère et je ne le serai jamais. Pigé?— Pigé…— Si je te revois encore traîner autour de moi, je n’hésiterai pas à te faire fesser, menaça-t-elle.Sky fronça les sourcils.— Mais j’ai dit pardon. Je ne l’ai pas fait exprès. Pourquoi êtes-vous toujours si aigrie? Ce n’est pas bon pour votre santé, vous savez. À force de vous énerver comme ça, vous allez finir par vieillir plus vite que prévu.Madgalena haussa les sourcils, choquée par tant d’aplomb.— Voilà qu’une petite bâtarde me fait la morale. Je sais très bien comment prendre soin de moi, je n’ai p
Après son échange complice avec Sky, Yasinkov se retira pour répondre au coup de fil qu’il avait dû interrompre.— _J’écoute_, dit-il d’un ton ferme.— _Monsieur_, fit Serena à l’autre bout du fil, _la police est passée nous voir._— _La police?_ s’étonna-t-il, ses traits se durcissant.— Oui. Apparemment, quelqu’un les aurait alertés, mais... Un instant, s’il vous plaît...Yasinkov grimaça. Il détestait être mis en attente. Sans attendre, il raccrocha et remonta directement dans sa chambre, où Morgan l’attendait déjà.En le voyant entrer, elle le fixa d’un regard plein de reproches.— Un souci? Tu me regardes comme si j'avais tué quelqu’un, lança-t-il avec un sourire en coin.— Jusqu’à quand vas-tu garder cette rancune envers ta sœur? Entre toi qui boude, et Vich qui la rejette, Yulia ne sait plus où donner de la tête...Yasinkov la coupa, presque amusé:— Dis-moi, on s’est salués ce matin?— Ah… pardon. Bonjour! souffla-t-elle, légèrement confuse.Il s’approcha d’elle, l’enlaça douc
Le lendemain matin, la maison s’éveillait doucement. Tous étaient debout, à l’exception des enfants encore plongés dans le sommeil. Dans le jardin, Yasinkov profitait du calme, adossé à un arbre, tandis que Yulia l’observait discrètement depuis le balcon.Elle venait tout juste d’apercevoir Mitrovich.— Tu crois que je devrais lui parler? demanda-t-elle avec hésitation.— Je n’en sais rien, répondit-il en haussant les épaules, prêt à repartir.— Tu n’as pas passé la nuit ici, lança-t-elle avec reproche.— Et en quoi ça te concerne? répliqua-t-il sèchement.Yulia sentit son cœur se serrer.— Pourquoi tu m’en veux, Vich? À cause de Sky? À cause d’Alfonso? Ou est-ce que...— C’est parce que tu es une idiote, coupa-t-il.— _Quoi?! s’étrangla-t-elle, les yeux écarquillés.— Ne sois pas choquée. Tu es la reine des idiotes. Unique en ton genre. Un spécimen rare.— Vich, tu as bu…?— Je ne t’en veux pas d’avoir un enfant, soupira-t-il. Je t’en veux parce que tu m’as menti. Tu sais que je déte
Ils étaient toujours dehors, quand Yasinkov, intrigué, ne cessait de fixer Sky. La fillette, fidèle à elle-même, arborait un grand sourire espiègle.— Pourquoi me regardez-vous comme ça, monsieur? demanda-t-elle en haussant un sourcil. Vous auriez pas eu… le coup de tonnerre pour moi?Yasinkov éclata de rire.— On dit _le coup de foudre_, pas de tonnerre! Et non, je te rassure. C’est juste que ton visage me dit quelque chose.Sky ouvrit de grands yeux, dramatique.— Mon Dieu… comme le monde est étrange…— Qu’est-ce qui est étrange, petite dame?— Dame, s’il vous plaît. J’aime pas le mot “petite”, ça sonne mal dans mes oreilles. Moi, je suis une grande fille. Vous pouvez le demander à ma maman.— Ta maman, hein? Et où est-elle, ta maman?— Elle est...Mais avant qu’elle n’ait pu finir, une voix retentit.— Sky, tu…Yulia venait d’apparaître. À la vue de Yasinkov, elle se figea, le teint blême.— Yulia? murmura-t-il.— Grand... grand... grand frèèèèèèèèèère!Sa voix tremblait, son regar
Après l’incident houleux survenu plus tôt dans la journée, Yulia s’était enfermée dans sa chambre avec Sky. Elles n’étaient toujours pas sorties, ce qui commençait sérieusement à inquiéter Ekaterina.Elle s’approcha de la porte, frappa doucement, mais aucun son ne lui parvint en retour. Elle crut cependant entendre Yulia demander à la servante de faire venir Dimitri.— Ah, le voilà…— Dimitri! l’interpela-t-elle en bas des escaliers.— Ekaterina, bonsoir, répondit-il d’un ton poli.— Bonsoir… Yulia est là-haut.— Merci, je vais voir ce qu’il en est, répondit-il, déjà en route pour l’étage.Ekaterina voulut le suivre, puis s’immobilisa. Elle venait d’apercevoir Mitrovich, prêt à monter dans un véhicule.Elle pressa le pas et le rattrapa juste à temps.— Un problème? demanda-t-il en se retournant.— Pas vraiment… Où est mon fils?— Ah, tiens, j'avais complètement zappé, admit-il en sortant son téléphone.Il composa rapidement un numéro.— Serrena? Ramène-moi le petit, s’il te plaît.Il
Après sa conversation avec Vich, Yulia pénétra dans la maison, sans se douter qu’elle allait croiser le regard perçant de madame Magdalena. Cette dernière la fixa avec une froideur glaciale.— Tiens donc… Qui voilà? Ce ne serait pas… Yulia? lança Magdalena avec un sourire aussi tranchant qu’un couteau.Yulia s’efforça de garder contenance.— Bonjour, ma tante…— Hum! En quoi cette journée pourrait-elle être bonne si c’est toi que je croise en premier? Ne devais-tu pas être morte?Le regard de Magdalena foudroya la jeune femme, qui recula d’un pas, saisie.— Morte? Je ne comprends pas…— Tu comprendras tôt ou tard. Toi et ton cher petit ami, avec l’appui de son mollusque de père, avez détruit ma fille. Je m’étais dit que le poids de la honte et de la culpabilité finirait par t’achever, mais te voilà bien vivante. Il semblerait que tu aies oublié ce que tu lui as fait. Ne crois pas un instant que je pourrai te le pardonner. Jamais, tu m’entends? Jamais!La voix de Magdalena tremblait de