Le froid glacial de la nuit m'enveloppe alors que je me glisse dans les ombres, loin des yeux attentifs d'Elias. Son visage, si charismatique, reste gravé dans mon esprit, et pourtant je ne peux m'empêcher de le détester un peu plus chaque jour. Cet homme est une erreur vivante, un monstre déguisé en homme parfait. Mais je ne suis pas du genre à abandonner si facilement.
Je me concentre à nouveau sur l’écran de mon portable, surveillant chaque mouvement, chaque donnée qui pourrait m’échapper. J’ai enfin trouvé un indice sur une de ses transactions secrètes, une fausse entreprise qu'il utilise comme couverture. Mais je dois aller plus loin, bien plus loin, pour atteindre le cœur de son réseau. Et cette nuit-là, tout se précipite. La porte de mon appartement s'ouvre brusquement. Je n'ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qui c'est. Sa présence est si lourde que je la sens presque avant qu'il ne fasse le moindre bruit. Elias. — "Je suis sûr que tu as trouvé ce que tu cherchais," dit-il d’une voix calme mais pleine de sous-entendus. Je le déteste, je le déteste pour son assurance, pour cette aura de pouvoir qu’il dégage, et pourtant… quelque chose d'inexplicable se cache dans son regard. Quelque chose que je ne veux pas voir, quelque chose que je préfère ignorer. Je m’agite dans ma chaise, me levant d’un coup, fermant l'écran de mon terminal d’un geste brusque. — "Tu n’es pas censé être ici," je réplique froidement, ma voix trahissant une tension évidente. Il reste là, dans l'ombre, ses yeux brillant d’une lumière dérangeante. Il avance d’un pas. Un pas de trop. À chaque mouvement, je sens mon cœur s’emballer, mais je me force à ne rien laisser paraître. Il n’a pas ce pouvoir sur moi. — "Je t’ai dit que tu étais suivie. Tu crois que tu pourrais t’échapper aussi facilement ? Mais… peut-être que tu as raison." Il fait une pause, se rapprochant encore. "Je pourrais te laisser partir, tu sais. Si tu veux vraiment me fuir." Je croise les bras, me refusant à lui céder la moindre faiblesse. Je le hais. Pas de place pour les sentiments, surtout pas avec lui. — "Laisse-moi tranquille, Elias. C’est toi qui veux m’attraper, pas l’inverse." Il sourit. Un sourire qui n’a rien d’amical. "Tu penses réellement que c’est moi qui veux t'attraper, Lyana ? Je te trouve fascinante, c’est tout." Je détourne les yeux. Pas question de le laisser avoir ce genre de pouvoir sur moi. Soudain, un bruit sourd, comme un coup de feu, éclate dans la rue. Mes instincts de hacker se réveillent immédiatement, mais je n'ai pas le temps de réfléchir. — "Tu sais, ce que tu cherches n'est pas aussi simple à obtenir," dit Elias, brisant le silence d'une voix étrangement douce. "Ce soir, tu vas apprendre à quel point tu es loin de la vérité." Il prend un téléphone de sa poche et me le tend, sans un mot. Un message apparaît. Un autre indice. Un autre lien, qui pourrait me conduire tout droit dans la gueule du loup. Je le fixe un instant, puis, sans un mot, je le jette au sol. Il n’a pas à savoir que j’ai vu ce que j’avais besoin de voir. Mais un autre bruit m'interrompt. Cette fois, ce n’est pas un coup de feu. C’est une explosion, non loin de là. Je le regarde, un frisson parcourant mon échine. Elias ne réagit pas. Il a l’air étrangement calme, presque comme si ce genre de chaos faisait partie de son quotidien. Peut-être que c’est le cas. Je n’ai plus le choix. Il faut que je parte, que je me rende là-bas. Je ne peux pas laisser ça impuni. Mais à peine ai-je fait un pas que sa voix m'arrête. — "T'es sûre que tu veux partir, Lyana ? T'as pas peur ?" Je me tourne brusquement vers lui. Il s’approche à nouveau, mais cette fois, un frisson d’alarme me traverse. Je sais qu’il est dangereux, je sais qu’il me teste. Et je sais qu’il aime ça. — "Si tu veux m'effrayer, c’est raté," je réplique avec défi. "Je vais te laisser à tes petits jeux. Je suis plus forte que tu ne crois." Il ricane doucement, son regard m’embrochant. "T'es plus intelligente que tu ne veux le reconnaître, Lyana. Mais tu n’es pas prête pour ça. Pas encore." Et là, dans ce silence tendu, je sens une tension entre nous. Une tension étrange, qui n’a rien à voir avec les menaces. Un lien, fragile et insidieux, commence à naître. Et je déteste chaque instant où mon cœur s'emballe à cause de lui. Je vais lui prouver qu’il ne m’atteindra pas.Je restai seule dans la cuisine, fixant ma tasse de café à moitié vide. Les mots d’Elias résonnaient encore en moi."Moi, je ne compte pas reculer."Pourquoi fallait-il que ce soit lui ? Pourquoi fallait-il que ce soit cet homme, celui que j’étais censée surveiller, analyser, dénoncer si nécessaire ?Mais maintenant… maintenant que je savais, que j’avais découvert la vérité sur lui, je ne pouvais plus simplement l’effacer de mon esprit comme une mission à accomplir.Je passai une main tremblante sur mon visage.Elias n’était pas celui que je pensais.Je l’avais jugé, traqué, persuadée qu’il représentait une menace. Mais la vérité m’avait frappée comme un coup de poignard : il cachait quelque chose, c’était indéniable, mais pas ce que mes supérieurs croyaient. Et moi, j’étais coincée entre ma conscience et mes ordres.Si je parlais, je le condamnais.Si je gardais le silence, je devenais complice.Mon regard dériva à travers la pièce. La maison elle-même semblait être une énigme. Je ne
Le silence entre nous était chargé de tension. Allongée sur le lit, je sentais encore la chaleur de ses mains sur ma peau. Mon cœur battait si fort que j’avais l’impression qu’il résonnait dans toute la pièce. Elias, lui, était appuyé contre le dossier du lit, torse nu, un sourire en coin.— Pourquoi tu te caches ? C’est toi qui le voulais, je te rappelle, dit-il en me fixant intensément.Je serai les draps autour de moi, cherchant une échappatoire. Les souvenirs revenaient par vagues : nos baisers brûlants, ses mains glissant sur mon corps, nos souffles saccadés se mêlant dans l’obscurité… et cette façon dont il me regardait, comme si j’étais la seule personne au monde.— Je… Je ne sais pas, murmurai-je, détournant le regard.Elias se rapprocha légèrement, effleurant mon bras du bout des doigts, provoquant un frisson incontrôlable.— Regarde-moi, Lya.Sa voix était grave, presque un ordre. Je relevai lentement la tête et croisai son regard sombre et perçant.— Tu regrettes ? demanda-
Je n'avais aucune idée de ce que Elias préparait, mais mon instinct me disait que c'était loin d'être ordinaire. Il me regardait avec cette lueur énigmatique dans les yeux, comme s'il savait exactement ce qui allait se passer et que moi, j’étais juste une spectatrice de sa pièce maîtresse.Je n'avais pas le temps de poser de questions. Il me donna un petit sourire taquin, un sourire qui me rendait nerveuse, mais qui faisait aussi frissonner mon corps tout entier. Ses yeux étaient durs, mais aussi remplis d’un désir étrange, un mélange de contrôle et de plaisir à me voir incertaine.— Vas vite te changer, il est temps. Sa voix rauque m’envoya une décharge dans le dos.Je n'avais pas vraiment le choix. Je partis rapidement me changer, mes pensées se bousculant dans ma tête. Pourquoi m’avait-il fait venir ici ? Et cette urgence dans ses gestes… Pourquoi une surprise ? J'étais prise entre la curiosité et la méfiance, une tension sourde se tissant entre mes membres.---Une fois prête, je
Le lendemain matin, je me levai avec l’impression que la journée allait être longue. Elias m’évitait depuis la veille, et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi. Il me laissait effectuer des tâches insignifiantes, des tâches qui semblaient avoir pour seul but de m’épuiser mentalement et physiquement.Je n’étais pas du genre à me laisser faire, mais sa présence silencieuse et sa manière de me pousser dans mes retranchements me dérangeaient. Le tout était lourd, pesant, comme si un secret invisible planait dans l’air.Mais ce n’était rien comparé à ce qui allait se produire.---Gab et les Regrets CachésAlors que je rentrais chez moi ce soir-là, je fus accueillie par la vision de Gab, en pleine confrontation. Elle se tenait là, devant l'entrée, ses yeux braqués sur moi avec une intensité glaciale.Elle me dévisageait.Avant que je n’aie eu le temps de réagir, elle se contenta de me dépasser, sa démarche imposante et arrogante, comme un prédateur traçant sa route. Je n’avais pas l’inte
L’enregistrement que j’avais récupéré m’obsédait encore.Elias avait un frère.Un frère dont il n’y avait aucune trace dans les dossiers officiels.Pourquoi ?Je connaissais ses antécédents, j’avais fouillé dans chaque recoin de sa vie, chaque transaction, chaque contact.Et pourtant, ce détail-là m’avait échappé.Impossible.Quelque chose m’échappait, et je comptais bien le découvrir.---L’interruption d’EliasLa fin de la journée arriva enfin, et j’étais plus qu’heureuse de m’échapper de cet enfer.Mais évidemment, Elias n’allait pas me laisser tranquille.Mon téléphone vibra.— Rendez-vous dans mon bureau.Je levai les yeux au ciel, soufflant d’exaspération.— Sérieusement…À contrecœur, je fis demi-tour et poussai la porte de son bureau.Il était adossé à son bureau, un sourire en coin sur les lèvres.— J’ai une réunion d’affaires urgente. Va me chercher mon costard.Quoi ?!Je le fixai, choquée.— Je ne suis pas ta boniche ou quoi ?!Son sourire s’élargit.— Tu es mon assistante
La matinée avait commencé sous le signe de la provocation, mais je ne m’attendais pas à ce qu’Elias me fasse payer mon retard avec autant de zèle.Il avait agi comme s’il ne savait pas de quoi j’étais capable, comme si j’étais une simple employée à qui il pouvait donner les tâches les plus ingrates.— Tu vas analyser ces logs et me faire un rapport détaillé sur chaque anomalie.Il m’avait balancé une pile de documents sur mon bureau avec un regard indifférent.— C’est une blague ? avais-je répliqué en croisant les bras.— Non. Et je veux ça sur mon bureau avant la fin de la journée.J’avais serré les dents, retenant l’envie de lui balancer un écran à la figure.Il voulait me fatiguer ? Me tester ? Très bien. J’allais jouer le jeu.---Une avalanche de travailJe passai la matinée à décortiquer des fichiers inutiles, à analyser des lignes de code sans aucun intérêt.Il savait que c’était une perte de temps.Il voulait voir jusqu’où j’étais prête à aller avant d’exploser.Il sous-estima