8-Électricité interdite

03h15 - Mercredi 10 juillet 2002

Plaine des Palmistes- Chez mémé Anya

La chambre de Jonathan -Une vraie folie

POV de Juliette

Jouns me fixe une minute sans rien dire, puis ouvre la bouche et la referme aussitôt.

Mais finalement, il décide de me parler :

Jouns : Juliette, j'ai quelque chose à t'avouer. Laisse-moi tout t'expliquer sans m'interrompre. Tu veux bien m'écouter, s'il te plaît ?

Je fais oui de la tête.

Jouns : Cela fait un moment que je suis attiré par toi. Je sais pas vraiment expliquer ce que je ressens, mais chaque fois que je te touche, c'est comme si de l'électricité traversait mon corps. Je sens une alchimie entre nous. J'ai envie de te toucher, t'embrasser, te prendre dans mes bras pour te câliner. Mais je sais pas si c'est réciproque.

Moi : Jouns, je suis surprise. Moi aussi, je ressens cette attirance. Je pensais qu'avec mon âge et le fait que je sois la meilleure amie de ta sœur, tu ne serais jamais intéressé par moi. Mais là, je vois que c'est pareil pour toi. Oui, moi aussi j'ai cette forte envie de te toucher, te câliner, t'embrasser et être dans tes bras.

Jonathan me prend la main, me câline, me fait un bisou sur la joue, et me dit :

Jouns : J'ai quelque chose à te demander, mais t'es pas obligée de répondre tout de suite. Laisse-moi finir, d'accord ?

J'aimerais qu'on tente quelque chose, toi et moi, en toute discrétion, le temps que je règle mon problème avec Lorenza. Après, on verra où cette relation nous mène.

Je te propose qu'on apprenne à se connaître dans l'intimité, mais tu peux avoir un copain, parce que tant que je suis en couple, je peux pas t'interdire de vivre ta vie.

Moi : Jouns, sais-tu que t'es jaloux et possessif ?

Jouns : Oui, je sais. Mais je peux pas t'interdire de découvrir la vie, d'aller au ciné en amoureux, d'être avec tes amis, profiter de ta jeunesse, même si je meurs de désir pour toi. Mais quand tu seras avec moi, ce sera que toi et moi, et personne d'autre.

Moi : Je suis d'accord, mais t'arrêtes d'être le grand frère protecteur avec moi, parce que c'est de l'inceste monsieur ! On rigole de bon cœur. Tu sais que je suis une fille vivante, avec plein d'amis garçons, et que je joue de mon charme quand je suis célibataire.

Jouns : Oui, oui, je sais. Je vais essayer de pas péter un câble à chaque fois que ces petits cons s'approcheront ou te toucheront.

Moi : De toute façon, t'as l'habitude, vu que Vince et toi, vous les faites déguerpir à chaque soirée. Tous les gars de ton quartier n'osent même pas venir parler avec nous, sauf tes potes qui ont une *tantine.

Jouns : J'avoue, Vincent et moi, on les a mis en pression pour qu'ils s'approchent pas trop de vous.

4h30 du matin

Moi : Je baille. Bon, je crois qu'il est l'heure d'aller me coucher, je suis fatiguée, le sommeil me gagne. Je baille encore.

Jouns : Reste avec moi !

Moi : Mais t'es fou ? Et si on me trouve dans ta chambre ?

Jouns : Qui va oser ouvrir ma porte sans mon autorisation ? Même mémé Anya me réveille pas, et tu sais, avec elle, pendant les vacances, c'est chacun son rythme.

Moi : Et ta sœur ?

Jouns : Je mets le réveil à 9h, elle se réveille pas avant 11h. Alors Miss Juliette, c'est quoi ta réponse ?

Moi : OK, c'est bon, tu as gagné Monsieur l'entrepreneur .

Jouns : Merci.

*tantine = petite copine

POV Inconscient

Il existe des nuits où tout bascule, où les mots franchissent les barrières que l’on pensait infranchissables. Dans le silence d’une chambre, Juliette et Jonathan ont osé mettre des mots sur cette alchimie qu’ils ressentaient en secret, choisissant la sincérité malgré la peur et l’interdit. La morale, c’est que parfois, les sentiments les plus forts naissent là où ils ne devraient pas, mais leur intensité est telle qu’on ne peut plus les ignorer. Ce lien fragile, tissé d’aveux, de rires et de promesses murmurées, devient une folie douce qui les entraîne au-delà de la raison. Et Juliette découvre qu’aimer, ce n’est pas seulement rêver d’un autre, mais aussi accepter de courir des risques, de bousculer les règles, et de se laisser guider par ce que le cœur hurle en silence.