ログインPartie 2
Enfin, Nolwenn prit la parole, d’une voix éraillée : — « Vous croyez connaître le Collectif Miroir ? Vous n’avez vu que la surface. » Elle tendit une photo froissée. Morel la saisit, fronçant les sourcils. On y voyait un groupe d’étudiants, souriants, alignés. Tous portaient un masque blanc identique, sauf un : Elias. — « Ce n’était pas une secte au départ… » continua Nolwenn. « C’était un projet expérimental, un laboratoire psychologique financé en secret par des chercheurs liés à l’université. On voulait tester les limites de l’identité humaine, voir jusqu’où un esprit pouvait se dissoudre quand on l’enfermait dans un système de reflets. »** Sacha blêmit. — « Un… laboratoire ? Tu veux dire qu’ils créent des monstres ? » Nolwenn hocha la tête. — « Exactement. Ils choisissaient des profils fragiles ou charismatiques. Des étudiants perdus, marqués par des tPartie 2 Le retour inattendu La lumière filtrant à travers les rideaux élimés dessinait des ombres tremblantes sur les murs défraîchis d’une chambre oubliée. L’air sentait le tabac froid et la poussière. Sur une table bancale, un portrait déchiré reposait, son cadre brisé. Le visage d’une jeune femme s’y distinguait à peine. Une silhouette se redressa lentement du lit, ses muscles encore marqués par des semaines de convalescence. Sa barbe soigneusement taillée contrastait avec la cicatrice qui lui barrait la peau sous l’œil droit, une marque indélébile de son passé. Ses yeux, d’un éclat presque fébrile, fixaient le portrait. — Ils pensent m’avoir tué, murmura-t-il, sa voix rauque résonnant dans la pièce. Elias. Il avait disparu depuis le tome 1, laissé pour mort après un affrontement sanglant contre le Collectif. Son nom n’était plus qu’un souvenir dans la mémoire des survivants. Mais il respirait encore, et chaque respiration nourrissait une seule idée : vengeance. Ses
“Dans les ténèbres, chaque pas peut être un piège, chaque visage un ennemi.” ⸻ Partie 1 Fuite dans les profondeurs L’air était lourd, saturé d’humidité et d’une odeur métallique qui collait à la gorge. Les murs des souterrains semblaient se resserrer autour d’eux, comme si le lieu lui-même voulait les enfermer. Léna, haletante, sentait son souffle se briser à chaque foulée. Ses doigts agrippaient avec une force désespérée le bras de Naël, son unique point d’ancrage dans ce dédale oppressant. — On n’a plus le choix, il faut trouver la sortie avant qu’ils ne comprennent qu’on est là, souffla Naël. Sa voix tremblait, mais ses yeux brillaient d’une lueur farouche. Chaque pas résonnait dans le silence comme un coup de marteau, amplifié par les couloirs étroits. Derrière eux, l’écho de la grille métallique qui s’était abattue claquait encore dans leurs têtes, un rappel brutal qu’ils n’étaient plus des fugitifs mais des proies enfermées dans une cage. Léna sentait ses jambes
Partie 2 Enfin, Nolwenn prit la parole, d’une voix éraillée : — « Vous croyez connaître le Collectif Miroir ? Vous n’avez vu que la surface. » Elle tendit une photo froissée. Morel la saisit, fronçant les sourcils. On y voyait un groupe d’étudiants, souriants, alignés. Tous portaient un masque blanc identique, sauf un : Elias. — « Ce n’était pas une secte au départ… » continua Nolwenn. « C’était un projet expérimental, un laboratoire psychologique financé en secret par des chercheurs liés à l’université. On voulait tester les limites de l’identité humaine, voir jusqu’où un esprit pouvait se dissoudre quand on l’enfermait dans un système de reflets. »** Sacha blêmit. — « Un… laboratoire ? Tu veux dire qu’ils créent des monstres ? » Nolwenn hocha la tête. — « Exactement. Ils choisissaient des profils fragiles ou charismatiques. Des étudiants perdus, marqués par des t
Partie 1 : Le Reflet qui Dévore 00h17 – Salle souterraine, lieu inconnu. Léna reprit conscience dans un brouillard épais, ses paupières lourdes comme du plomb. Son souffle était court, brisé par l’air vicié de la pièce. Elle cligna des yeux et la réalité s’imposa à elle comme une gifle glaciale : toujours ce cube obscur, sans fenêtre, aux murs métalliques qui résonnaient au moindre bruit. Mais un détail avait changé. Dans un coin, la petite caméra vissée à hauteur de plafond clignotait désormais d’une lumière rouge. Un battement régulier. Une pulsation mécanique. Comme un cœur artificiel qui observait. Elle ne savait plus depuis combien de temps elle était enfermée. Les heures s’étaient dissoutes dans une succession de silences et d’échos métalliques. Mais ce signal lumineux, lui, lui rappelait qu’elle n’était jamais seule. Un froissement attira son attention. Elle baissa les yeu
Partie 2 ⸻ Minuit – Lieu inconnu. Un picotement douloureux courait le long des bras de Léna. Elle reprenait conscience lentement. Ses paupières lourdes s’ouvrirent sur une pièce étroite, aux murs métalliques froids. Pas de fenêtres. Une seule porte verrouillée. Dans un coin, une caméra fixée sur elle, l’œil rouge clignotant. Son souffle s’accéléra. Ses poignets étaient libres, mais ses jambes engourdies, comme si on l’avait déplacée brutalement. L’air sentait le désinfectant et le fer. Puis, un haut-parleur grésilla. — « Bienvenue dans le miroir, Léna. » La voix était grave, déformée, artificielle. — « Ici, on ne peut pas mentir. Ici, les reflets parlent. On va te montrer ce que cache ton reflet. » Léna se leva d’un bond, les poings serrés. — « Montrez-vous ! » cria-t-elle. Un silence. Puis une autre voix, féminine cette fois. Douce, mais glaciale, chaque mot comme une lame : — « C’est ton passé qui a condamné ton futur. Tu nous as trahis avant même de
Partie 1 “Il suffit d’une faille dans le reflet pour que toute la vérité éclate.” ⸻ Mercredi – 21h15, Campus. La nuit s’était abattue sur le campus avec une lourdeur inhabituelle. Les lampadaires diffusaient une lumière jaunâtre qui s’éteignait par intermittence, comme si même l’électricité refusait d’éclairer cette soirée. Les silhouettes des étudiants qui traversaient encore les couloirs semblaient pressées, effacées, trop silencieuses. Léna marchait à pas mesurés. Depuis quelques jours, elle recevait moins de messages. Plus de rumeurs sur son compte, plus de moqueries directes. Mais au lieu d’un soulagement, cela la troublait. Les visages autour d’elle étaient neutres. Trop neutres. Comme s’ils cachaient tous quelque chose. Un malaise rampait. Une atmosphère étrange flottait, invisible mais lourde, oppressante. Dans la poche de sa veste, elle serrait son téléphone. Plus tôt dans la journée, elle avait reçu ce message anonyme : “Rendez-vous à l’amphithéâtre B —






