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Author: RS WILD
last update Last Updated: 2025-04-11 00:24:24

Ce soir-là, le froid s’intensifiait, la neige tombait de plus en plus épaisse, et le chasse-neige n’était toujours pas passé. Deborah, les mains crispées sur le volant, roula prudemment jusqu’à chez sa meilleure amie, Alicia Rocher. À peine arrivée, Alicia la regarda, surprise de la voir si tard. Elle la fit entrer rapidement, l’invitant à s’installer dans son salon.

Alicia était une jeune femme d’une beauté naturelle, dotée d’une allure à la fois énergique et chaleureuse. Ses cheveux bruns, denses et très frisés, tombaient en boucles serrées autour de son visage, encadrant son teint clair et lumineux. Ses yeux marron étaient pétillants, pleins de vivacité et d’intelligence, avec une étincelle malicieuse qui trahissait son esprit affûté.

Sa meilleure amie était déjà en pyjama polaire, avec la tête d’un ours brodée sur le devant.

— Qu’est-ce qui t’arrive ? demanda-t-elle, son regard inquiet la scrutant alors qu’elle remarquait sa pâleur.

Deborah s’effondra sur le canapé, les mains trem
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  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   211

    Le silence dans la chambre était épais comme du plomb.Deborah s’était glissée dans le lit, les cheveux encore humides, la peau marquée par la brûlure de la douche, et cette autre douleur, plus sourde, celle que Jonathan n’avait même pas nommée. Elle ne portait qu’un vieux t-shirt, trop large, trop neutre, comme si ça pouvait l’effacer, faire d’elle un fantôme inoffensif dans le noir.Il était déjà là, tourné sur le côté, dos à elle. Son corps prenait toute la place sans vraiment l’occuper. Il ne dormait pas. Elle le savait. Son souffle était trop contrôlé, trop calme, trop calculé. Il attendait. Ou il pensait. Mais pas à elle. Pas comme avant.Elle resta longtemps allongée sans bouger. Ses mains croisées sur son ventre. Son regard fixé sur le plafond invisible. Elle n’osait pas fermer les yeux. Chaque battement de cœur était une alarme. Chaque respiration de Jonathan un coup de poignard. Le lit était froid, malgré leur chaleur partagée quelques heures plus tôt. Tout était devenu étra

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   210

    Deborah se mit à genoux sous l’eau brûlante, le carrelage dur et glissant mordant ses rotules, une douleur aiguë qui s’ajoutait à la chaleur insupportable qui s’abattait sur ses épaules, son dos, ses cheveux collés à son visage. La vapeur s’épaississait, un voile moite qui brouillait les contours de Jonathan, le rendant presque irréel, une silhouette imposante dans ce cocon d’eau et de chaleur. Ses yeux, levés vers lui, cherchaient un signe, une lueur de pardon, mais elle ne trouva que ce regard noir, dur, implacable, un mur contre lequel elle s’était toujours cognée. L’odeur du savon – pin et menthe – emplissait ses narines, mêlée à celle, plus brute, de la peau humide de Jonathan, un parfum qui l’ancrait dans ce moment de reddition, de vulnérabilité. L’eau s’écrasait sur eux, un grondement incessant qui amplifiait le silence entre ses mots, un écho de leur distance.Elle était nue, tremblante, son corps exposé sous la lumière crue de la douche, ses courbes soulignées par les gouttes

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   209

    Le bruit de l’eau qui coulait dans la salle de bain résonnait jusque dans la chambre, un grondement sourd, incessant, comme une pulsation qui amplifiait le silence oppressant de la pièce. Deborah était assise sur le bord du lit, les mains crispées sur le tissu froissé de la couverture, ses ongles s’enfonçant dans la laine douce, cherchant un ancrage dans ce chaos qui bouillonnait en elle. Une minute passa, peut-être deux, dix peut-être… le temps s’étirait, flou, insaisissable. La tension dans sa poitrine, cette culpabilité sourde, ce besoin viscéral de montrer à Jonathan qu’elle était là, qu’elle avait compris, la rongeait. Elle n’en pouvait plus de rester figée, de laisser ce poids l’écraser. Son souffle, court et haché, emplissait l’espace, mêlé à l’odeur de leur chambre – un mélange de lavande du linge frais et de bois verni des meubles, teinté d’une note plus âcre, celle de leur colère qui flottait encore dans l’air.Alors elle se leva. Ses pieds nus frôlèrent le parquet froid, un

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   208

    La porte se referma doucement derrière elle.Deborah resta figée sur le seuil de la chambre. Jonathan était là, debout près du lit, les bras croisés. Il ne portait plus sa chemise, juste son pantalon noir déboutonné, et cette expression impénétrable qu’elle connaissait trop bien.Pas celui qu’elle avait appris à aimer.Celui du contrat.Celui du début.Celui qui ne ratait jamais une occasion de reprendre le contrôle.— Tu comptes rester plantée là combien de temps ? demanda-t-il d’une voix sèche.Elle avança, lentement, prudente, comme si elle marchait sur une ligne de feu.— Tu vas rester en colère longtemps ? osa-t-elle demander, la voix plus cassée qu’elle ne l’aurait voulu.Il ricana, sans humour.— Oh oui. Un petit bout de temps. Tu peux compter là-dessus.Elle serra les poings.— J’ai dit que j’étais désolée.— Tu crois que ça efface la claque ? Le restaurant ? Léa ? Ma dignité explosée devant tous ces gens ? Il s’approcha, les yeux plantés dans les siens. Tu veux me tester, Deb

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   207

    Deborah entra dans la maison comme on entre dans une cellule. Chaque pas résonnait dans le silence oppressant du salon. Son cœur battait à un rythme effréné, entre rage étouffée et angoisse viscérale. Elle posa son sac sur la commode, ses mains tremblantes refusant de se calmer.Jonathan allait rentrer.Et il n’était pas content.Elle se laissa tomber sur le canapé, le même où elle s’était effondrée quelques heures plus tôt. Cette fois, pas de larmes. Juste cette sensation de vertige, de chute sans fin. Elle savait que ce qu’elle avait fait au restaurant avait dépassé les bornes. Elle l’avait humilié. Devant Léa. Devant des inconnus. Devant lui-même.Mais elle ne regrettait pas.Pas complètement.Parce qu’au fond, cette gifle, c’était celle qu’elle aurait voulu lui donner depuis longtemps. Pour toutes les fois où il avait fait semblant de ne pas voir. Pour toutes les fois où il avait joué à la statue de marbre, pendant qu’elle s’effondrait à l’intérieur.Elle serra un coussin contre e

  • UN CONTRAT DE MARIAGE EN HERITAGE   206

    Deborah conduisait à toute allure, les mains serrées sur le volant, le cœur battant à tout rompre. Elle savait qu'elle devait retrouver Jonathan, lui parler, lui expliquer. Mais en arrivant près du restaurant "Le Jardin Secret", un endroit qu'ils fréquentaient parfois, elle aperçut la voiture de Jonathan garée devant. Une boule se forma dans son estomac et une colère sourde commença à monter en elle.Elle se gara brutalement et sortit de la voiture, se dirigeant d'un pas décidé vers l'entrée du restaurant. Elle poussa la porte et entra, balayant la salle du regard. Et là, elle les vit. Jonathan et Léa, assis à une table intimiste, riant et parlant comme s'ils n'avaient pas un souci au monde. La vue de cette scène fut comme un coup de poignard en plein cœur.Sans réfléchir, Deborah se dirigea vers leur table, les yeux étincelants de colère et de douleur. Jonathan la vit arriver et se leva brusquement, surpris et inquiet.— Deborah, qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il, son ton une

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