Le lendemain matin, le soleil filtrant à travers les rideaux de leur chambre d’hôtel baignait la pièce d’une lumière douce, presque éthérée. Deborah et Jonathan s’attardaient autour d’un petit-déjeuner copieux dans la salle à manger de l’hôtel, où les effluves de croissants chauds, dorés et croustillants, se mêlaient à l’arôme robuste du café italien servi dans de petites tasses en porcelaine blanche. Les miettes parsemaient encore la nappe blanche, et le cliquetis discret des couverts ajoutait une note chaleureuse à l’atmosphère. Deborah, encore enveloppée par la quiétude de ce moment partagé, sentait une excitation monter à l’idée de redécouvrir Venise sous la lumière matinale. La ville, encore assoupie, semblait leur ouvrir ses bras, ses canaux calmes et ses ruelles désertes scintillant sous une brume légère qui adoucissait les contours des bâtiments.Jonathan avait opté pour une tenue décontractée : un jean bleu délavé et un tee-shirt assorti, dont le tissu épousait subtilement sa
Le dîner au restaurant de l’hôtel était une parenthèse délicate après une journée passée à sillonner les ruelles envoûtantes de Venise. La salle, à la fois élégante et accueillante, semblait baigner dans une lumière douce, presque irréelle, projetée par des lustres en verre de Murano. Leurs facettes taillées capturaient les flammes des chandelles, dispersant des éclats colorés qui dansaient sur les murs ornés de fresques délicates, aux motifs floraux à peine visibles dans la pénombre. Les tables, dressées avec soin, étaient recouvertes de nappes blanches immaculées, et le tintement discret des couverts se mêlait au murmure des conversations des autres convives, créant une ambiance feutrée, presque intime.Deborah, assise face à Jonathan, savourait chaque bouchée de son risotto aux fruits de mer. Les saveurs riches et crémeuses – une touche de safran, un soupçon de citron, et la fraîcheur des crevettes – explosaient en bouche, parfaitement équilibrées par le vin blanc sec que Jonathan
Le soleil déclinant de l’après-midi drapait Venise d’une lumière chaude et dorée, ses rayons jouant sur les eaux frémissantes des canaux. Deborah et Jonathan déambulaient main dans la main à travers le lacis des ruelles, leurs pas résonnant doucement sur les pavés polis par des siècles de passages. Les venelles étroites, flanquées de murs patinés par le temps, s’ouvraient parfois sur des canaux où glissaient des gondoles, leurs coques noires fendant l’eau avec une élégance silencieuse. Les façades des bâtiments anciens, aux teintes délavées d’ocre, de rose et de terra-cotta, semblaient se pencher vers l’eau, leurs reflets dansant comme une peinture vivante. Une brise légère portait l’odeur salée de la lagune, mêlée aux effluves de pain frais et de café s’échappant des petites trattorias.Ils s’arrêtèrent sur un pont de pierre moussu, s’appuyant contre la balustrade usée pour contempler un gondolier qui guidait son embarcation sous leurs pieds. Sa chemise rayée et son chapeau de paille
Arrivés à l’hôtel, Deborah resta bouche bée devant la chambre. Ses parents avaient vu grand : un lit immense drapé de lin blanc, une vue sur les canaux scintillant sous le soleil vénitien, et une ambiance de luxe qui semblait tout droit sortie d’un rêve. — C’est magnifique, murmura-t-elle, presque à contrecœur. Jonathan, qui n’avait pratiquement pas parlé depuis leur dispute dans l’avion, posa leurs valises et lui lança un regard noir. — Quoi ? demanda-t-elle, sur la défensive. — Tu fais la gueule ? ironisa-t-il. Après toutes les saloperies que tu m’as sorties dans l’avion, je devrais être super ravi, c’est ça ? Si tu veux, on peut se dire à dimanche à l’aéroport. Je vais aller voir si j’ai mes chances avec les filles du coin. Elle s’approcha de lui, un sourire narquois aux lèvres. — Vas-y, tente ta chance avec la standardiste, elle bavait sur toi à l’accueil. Il croisa les bras, amusé malgré lui. — T’es sérieuse ? Elle éclata de rire et, sans prévenir, se blottit contre lui, ses bras
Elle tourna la tête vers lui, ses yeux bleus rencontrant les siens, d’un acier doux mais déterminé. Sa main serra la sienne plus fort, un ancrage dans la tempête.— Tu crois ? murmura-t-elle, sa voix à peine audible.— Je sais, répondit-il avec un sourire en coin, celui qu’il arborait quand il voulait la taquiner mais qui, cette fois, portait une tendresse inattendue.Une nouvelle secousse, plus violente, fit basculer l’avion, et Deborah étouffa un cri, ses ongles s’enfonçant dans la paume de Jonathan. Les annonces du pilote, calmes mais fermes, demandèrent aux passagers de boucler leurs ceintures et de rester assis. Deborah ferma les yeux, sa respiration saccadée, des images d’accidents d’avion défilant malgré elle dans son esprit. Jonathan, toujours silencieux, ne lâcha pas sa main, son pouce traçant de petits cercles apaisants sur le dos de sa paume. Ce geste, si simple, semblait absorber une partie de sa peur, comme s’il prenait sur lui une fraction de son angoisse.— Parle-moi, m
Le lendemain, l’aube pointait à peine, un ciel pâle et rosé s’étirant à l’horizon, lorsque Hélène, la mère de Deborah, les déposa à l’aéroport. La fraîcheur matinale mordait leurs joues alors qu’ils traînaient leurs valises vers le terminal, l’air chargé d’une humidité annonciatrice de pluie. Deborah, encore ensommeillée, serra son écharpe contre elle, jetant un regard reconnaissant à sa mère qui leur souhaitait un bon voyage avec un sourire chaleureux. Jonathan, plus alerte, chargea leurs bagages sur le chariot, son énergie contrastant avec la fatigue de Deborah, qui n’avait presque pas dormi, hantée par ses pensées sur le contrat et leur avenir incertain.À l’enregistrement, l’ambiance était fébrile, les voyageurs pressés se bousculant dans un brouhaha de valises et d’annonces au haut-parleur. Deborah observa Jonathan, qui discutait avec l’hôtesse avec son assurance habituelle, obtenant sans effort des sièges côté hublot. Elle soupira, partagée entre l’agacement face à son aisance e