Mag-log inNOAHMa mère me fait les gros yeux et pose une main sur l’épaule de Tessa, sa voix douce mais ferme : — Il a raison, ma chérie. Il est trop tard… ou trop tôt, je ne sais plus. Mais pour courir, ça peut attendre, tu veux pas plutot boire une petit infusion avec moi ?Tessa se fige, les yeux baissés. Pour une fois, elle ne répond pas. La présence de ma mère semble la calmer, comme si ma mère avait ce pouvoir que je n’ai plus. Ce constat me rend encore plus furieux.Ma mére lui parle avec cette patience infinie qui me fait grincer des dents. — Allez, ma petite Tessa, on vas aller boire cette petite tisane et enstuie tu vas te coucher.Puis elle se tourne vers moi, un sourire en coin. — Et toi, Noah, tu vas te coucher avec elle.— Sûrement pas. C’est sans appel. Je ne lui adresse plus la parole.Edith soupire, lève les yeux au ciel. — Ta femme a besoin de plus qu'une infusion, un peu de réconfort aussi.— C’est pas ma femme ! Ou alors si je l’ai épousée, j’ai dû le faire bourré, pa
NOAHL’eau brûle ma peau, mais je ne baisse pas la température. Je le mérite. Après la soirée de merde qu’on vient de vivre, après elle, après cette putain de scène, après tout ce bordel, j’ai besoin de sentir quelque chose. Que ce soit la douleur, la chaleur, n’importe quoi pour chasser cette rage qui me bouffe de l’intérieur.Je passe mes mains dans mes cheveux, les doigts crispés, les mâchoires serrées. Tessa Foster. Juste son nom me fait grincer des dents. Elle mériterait que je lui donne une bonne fessée. Et je ne suis pas du genre à lever la main sur une femme, dieu merci, parce que sinon, ce soir, ça aurait mal tourné. Très mal et ses fesses aurait viré au rouge vif.Je frappe le carrelage du plat de la main, fort. L’eau ruisselle sur mon dos, mais rien n’y fait. Rien ne lave cette colère. Rien ne calme cette putain de frustration qui me ronge.Elle me pousse à bout. À chaque fois. Volontairement ? Parfois, je me demande. Parfois, je me dis qu’elle le fait exprès. Qu’elle aime
TESSAJe n’arrive pas à me calmer. Chaque inspiration est une lame dans ma poitrine, chaque expiration un grognement sourd. Je bouillonne. Mes pensées tournent en boucle, un mélange de rage, de honte et d’impuissance. J’ai envie de tout casser, de hurler jusqu’à en perdre la voix, de disparaître dans un éclair de fureur.En passant devant le salon, je le vois.Noah.Affalé sur le canapé, les yeux rivés sur l’écran de la télé, comme si je n’existais pas. Comme si j’étais invisible, un détail sans importance dans son monde. Mon sang ne fait qu’un tour.Je ralentis le pas, juste assez pour qu’il sente ma présence, pour qu’il sache que je suis là, vivante, enragée, et qu’il m’ignore comme un lâche. Mais il ne bouge pas. Pas un muscle. Pas un regard. Rien.Très bien.Je continue vers ma chambre, sans un mot, sans un bruit. Une fois à l’intérieur, je claque la porte derrière moi. Trop fort. Comme un défi. Comme une insulte.J’arrache mes vêtements avec des gestes brusques, comme s’ils me br
TESSAL’appartement était silencieux, trop silencieux. Emma et Edith étaient assises dans le salon, leurs voix étouffées par la porte que j’avais claquée derrière moi. Je ne les avais même pas regardées. Je ne voulais pas voir leurs yeux pleins de pitié, leurs questions muettes, leurs mains qui tremblent en se demandant si elles doivent me toucher ou me laisser tranquille. Je ne voulais rien.Je me jetai sur mon lit, arrachai mes vêtements comme si ils étaient souillés, comme si la violence de la ruelle y était encore collée. Un sweat à capuche, large, informe, malgré la chaleur étouffante de la nuit. Je voulais disparaître sous les couches de tissu, me fondre dans l’obscurité, cesser d’exister, ne serait-ce que quelques heures.Je restai assise sur le bord du matelas, les genoux remontés contre ma poitrine, les bras enroulés autour. J’écoutais. Les pas de Hugo dans le couloir. « T’es prête, Emma ? » « Ouais, j’arrive ! » Le bruit de la porte d’entrée qui s’ouvre, puis se referme. « T
TESSACyril se retourna, juste à temps pour prendre la batte en pleine gueule. Un craquement sec, et il s’effondra.— T’es qui, toi ?! hurla l’autre, un couteau à la main.Hugo éclata de rire.— Tu comptes faire des frites avec ça, navré ? Le gars chargea, mais mon frère lui assena un coup de batte sur l’épaule qui tenait le couteau.Un cri déchirant.Le couteau tomba.Je me sentis projetée sur le côté. Noah venait de choper le gars qui me maintenait et l’avait envoyé valdinguer au sol. Le quatrième leva les bras en l’air et détala comme un lapin.— PUTAIN, TESSA !Noah m’attrape le bras avec une force qui me fait mal, ses doigts s’enfonçant dans ma peau comme des serres. Son visage est déformé par une rage noire, les veines de son cou gonflées, ses yeux injectés de sang.— JE T’AVAIS DIT QUOI ?!Sa voix explose, rauque, déchirante, comme un coup de feu dans la nuit. Il avance vers moi, me dominant de toute sa taille, son corps tendu comme un ressort prêt à se déclencher.— JE VOULAIS
TESSAJe vis les deux garçons disparaître par l’escalier de service. Les menaces me revinrent en mémoire, comme un écho glacé. « On va s’occuper de toi, salope. » Mais je n’avais pas peur. Cinq ans de boxe, des combats dans des salles crasseuses, des coups encaissés et rendus.J’avais promis à Noah de le retrouver dans son bureau, mais maintenant que je savais qu’ils rôdaient, une rage sourde montait en moi. Elle me brûlait la poitrine, me cognait dans les tempes, comme un tambour de guerre. J’avais envie de leur péter la gueule, de leur montrer qu’ils s’étaient trompés de cible. Et je n’étais pas une brindille. Loin de là.Mes épaules portaient des années de résistance, mes mains savaient frapper, mes jambes tenaient bon. Je n’étais pas de ceux qu’on renverse d’un souffle. J’étais prête à encaisser, à rendre coup pour coup, à faire comprendre que derrière chaque porte qu’ils franchissaient, il pouvait y avoir quelqu’un comme moi : solide, décidé, et prêt à défendre ce qui compte.C







