Share

chapitre 7

Author: Emmsi.708
last update Last Updated: 2025-07-25 03:25:07

Chapitre 6 – Amour naissant

Le domaine dormait. Les gardes patrouillaient en silence, les couloirs baignés d’une lumière dorée vacillante. Dans la cuisine, une vieille horloge égrenait le temps avec paresse. Il était deux heures du matin.

Julianne n’arrivait pas à dormir. Depuis la lettre, son cœur battait plus vite que sa raison ne pouvait le contenir. Elle était montée sur la terrasse du manoir, un châle sur les épaules, le regard tourné vers les collines sombres. Le vent jouait avec ses cheveux. Une part d’elle avait envie de crier, l’autre de s’effondrer dans des bras sûrs.

— Tu fais peur à la lune, comme ça, murmura une voix grave derrière elle.

Elle sursauta à peine. Elle savait qu’il viendrait.

Ulric s’appuya contre la rambarde, à quelques pas. Il portait un sweat noir, simple, presque civil. Ce n’était pas le mafieux. C’était l’homme. L’homme qu’elle avait épousé. Le garçon élevé à l’ombre des fusils, qui avait pourtant su lui parler doucement la nuit de leur mariage.

Julianne détourna les yeux.

— Je n’arrivais pas à dormir.

— Moi non plus.

Un silence s’installa. Doux, pas pesant. Comme une trêve.

— Tu es montée souvent ici ? demanda-t-il.

Elle hocha la tête.

— Maman m’y emmenait quand j’étais petite. Elle me disait : “Si un jour tu ne peux plus respirer, viens voir le ciel. Lui, il t’écoutera sans te juger.”

Ulric la regarda longuement. Il avait les mains dans les poches, l’attitude calme. Mais ses yeux… ses yeux brûlaient de mille questions qu’il n’osait plus poser.

— Tu me caches quelque chose, non ? chuchota-t-il enfin.

Elle se crispa.

— Je pourrais dire la même chose de toi.

Il haussa les épaules, un sourire amer sur les lèvres.

— On est doués pour se fuir, tous les deux.

Julianne sourit malgré elle. Un rire discret lui échappa.

— C’est la première fois que je t’entends reconnaître ça. Avant, tu disais que c’était moi qui ne voulais pas parler.

Il s’approcha lentement. Pas menaçant. Pas dominant. Juste… proche.

— Avant, j’étais un con.

— Et maintenant ?

— Maintenant je suis… un con qui essaye de mieux faire.

Leurs regards se croisèrent. Et cette fois, ni l’un ni l’autre ne détourna les yeux.

Elle fit un pas vers lui, puis deux. Elle leva les yeux vers lui.

— Ulric… Tu m’as fait peur. Tellement de fois. Et pourtant, quand je suis avec toi, j’ai l’impression d’être plus forte. C’est fou, non ?

Ses mains tremblaient légèrement. Il les glissa lentement dans les siennes.

— Je suis pas parfait. Je suis né dans le sang, j’ai grandi avec la haine, j’ai appris à survivre, pas à aimer. Mais je veux apprendre… avec toi.

Julianne ferma les yeux. Une larme coula. Une seule. Non pas de douleur, mais de soulagement.

— Alors apprends-moi aussi, murmura-t-elle. J’ai grandi en ayant peur d’aimer un homme comme toi. Et pourtant, c’est toi que mon cœur cherche… même quand ma tête dit non.

Il posa son front contre le sien. Son souffle chaud contre ses lèvres.

— On recommence ? Toi et moi ? Pas comme avant. Comme maintenant. Avec tout ce qu’on sait. Tout ce qu’on est devenus.

Elle acquiesça lentement. Un hochement de tête. Mais lourd de sens.

— Je veux qu’on se parle. Pour de vrai. Pas par cris. Pas par fuites. Pas par soupçons. Juste… toi, moi, le vrai.

Ulric passa un bras autour d’elle. Julianne se laissa faire, se lovant contre lui comme si elle avait toujours été faite pour ça.

Leurs corps s’accordèrent, lentement. Comme s’ils apprenaient une nouvelle danse.

Et ce fut là, dans ce silence nocturne, avec le souffle du vent pour seule musique, que leur amour commença vraiment. Non pas dans la violence. Non pas dans le devoir. Mais dans ce petit instant suspendu, hors du monde.

Ils restèrent là, longtemps. Jusqu’à ce que les premières lueurs de l’aube viennent colorer le ciel. Julianne s’endormit contre lui, paisible. Pour la première fois depuis des années.

Et Ulric, le monstre, le soldat, le mari imposé… comprit que l’amour, le vrai, n’avait pas besoin de chaînes. Il suffisait juste qu’on ose le regarder en face.

ce soir la il l'a prit dans ses bras comme une mariée et la déposa dans le lit conjugale

Continue to read this book for free
Scan code to download App

Latest chapter

  • ulrics et jullianne   chapitre 42

    POV ULRIC – CONFESSION DANS LA CUISINE Je m’arrête un instant, les mains posées sur le plan de travail, à côté des légumes. Je respire profondément, la tension dans ma poitrine enfin perceptible. Julianne me regarde, intriguée, ses yeux pleins d’attention et d’inquiétude. — Julianne… je dois te dire quelque chose. murmurai-je, ma voix plus douce qu’à l’accoutumée. Elle hoche la tête, silencieuse, attendant. — Tout à l’heure, dans la voiture… je laisse ma phrase en suspens, cherchant mes mots. Je me suis comporté… mal. Possessif, étouffant. Je sais que je t’ai fait peur, et je ne peux pas te reprocher de vouloir respirer… Je me penche légèrement vers elle, le regard sincère, intense. — Tu dois comprendre… je continue, ma voix tremblante pour la première fois. Je ne me contrôle pas toujours… parce que je t’aime. Parce que… parce que j’ai peur. Peur de te perdre, peur que quelqu’un te fasse du mal, peur de tout ce que ce monde peut t’arracher. Ses yeux s’agrandissent, et ell

  • ulrics et jullianne   la suite

    POV JULIANNE – ARRIVÉE A LA MAISONLa porte du palazzo s’ouvre sur un silence trop lourd, presque palpable. Je sens mes jambes fléchir. Mes épaules tremblent. La voiture, la dispute, le trajet… tout me pèse comme un fardeau impossible à porter.Ulric est derrière moi, sa main sur ma taille. Il ne me lâche pas. Jamais. Et moi, je n’ose pas me défaire de cette emprise. Une partie de moi voudrait crier, hurler, courir… mais l’autre… l’autre sent que je ne pourrais jamais échapper à cette cage dorée.Je m’effondre presque dans le hall, les larmes montent, brûlantes.— J’ai… je ne peux plus… murmurai-je, la voix brisée.---POV ULRIC – DANS LE HALLJe la regarde tomber à mes pieds. Elle est fragile. Minuscule face à moi. Mais chaque souffle, chaque tremblement, me fait bouillonner. Une part de moi voudrait la serrer jusqu’à ce qu’elle cesse de trembler. Une autre… la clouer contre moi pour qu’elle comprenne qu’elle n’ira nulle part.— Julianne… calme-toi. Regarde-moi. Je m’agenouille, mes

  • ulrics et jullianne   chaapitre 41

    POV JULIANNE – SORTIE DU RESTAURANTLes flashs des paparazzi s’éteignent peu à peu derrière nous, mais mon cœur bat encore comme si le monde voulait m’arracher à lui. Je sens sa main autour de la mienne, serrée trop fort pour que je puisse me retirer. Chaque pas vers la voiture est une lutte contre moi-même. Je veux fuir, respirer, respirer sans que ses yeux me surveillent.— Ulric… murmurai-je, ma voix tremblante, presque un suppliant.Il ne répond pas. Son visage est fermé, impénétrable. Je sais qu’il entend tout, qu’il devine tout. Mais ce silence est pire que n’importe quel cri.Je regarde la portière, la poignée… un espoir fou, un réflexe de panique. Je dois sortir. Je dois…---POV ULRIC – TRAJET VERS LA VOITUREJe vois son regard se détourner vers la portière. Encore une idée folle. Encore une tentative de fuite. La colère me saisit, une rage froide et précise. Mes mains se crispent sur le volant, mon corps se tend.— Ne bouge pas. Pas une fois, Julianne.Ma voix est basse, gla

  • ulrics et jullianne   chapitre 40

    POV JULIANNE – SORTIE DE LA CLINIQUEL’air extérieur me paraît plus lourd que celui du cabinet. Peut-être parce que j’y porte maintenant un secret plus grand que moi… non, pas un secret. Une vie. Une existence fragile qui bat en moi. Et cet homme, à ma droite, qui marche comme si le monde entier allait nous tirer dessus d’une seconde à l’autre.Ulric ne lâche pas ma main. Sa poigne est ferme, presque brutale, mais je sais que ce n’est pas de la colère. C’est sa peur qui s’agrippe à moi.Il ouvre la portière et m’aide à monter dans la voiture. Ses gestes sont précis, protecteurs… obsessionnels. Je m’assois, le cœur encore noyé dans l’écho de ce battement entendu à l’échographie. Ce son… il m’a bouleversée. Et lui ? Lui, il était figé, mais j’ai vu ses yeux.Quand il démarre, le silence s’installe de nouveau. Mais ce n’est pas le même silence qu’avant. Il n’est pas glacé, il est brûlant. Chargé. Comme si mille mots se pressaient contre ses lèvres, mais qu’il refusait de les laisser sort

  • ulrics et jullianne   chapitre 39

    POV JULIANNE – DANS LA VOITURE Le silence me pèse plus que les nausées qui me tordent l’estomac. Le moteur ronronne, mais le bruit est étouffé par ce mur de tension entre nous. Ulric conduit comme s’il tenait le destin entre ses mains, chaque mouvement précis, chaque respiration mesurée. Ses doigts, crispés sur le volant, trahissent pourtant une tempête qu’il essaie de contenir. Je détourne les yeux, regarde par la vitre les rues qui défilent, floues, comme si le monde avait perdu ses contours. Je voudrais lui parler, lui dire que tout ira bien, que je vais bien… mais je sais qu’il n’entendrait rien. Ulric ne sait pas croire. Il ne fait que contrôler. Une goutte de sueur glisse le long de ma nuque. Je me sens vulnérable, petite dans cette voiture qui ressemble à un coffre-fort roulant. Et lui, à côté, enfermé dans son armure de rage contenue. Je sens sa peur. Elle est palpable, presque tangible. Et pourtant, il ne me regarde pas. Pas un mot. — Ça va ? sa voix grave fend enfin l

  • ulrics et jullianne   chapitre 38

    Ulric sentit un frisson le traverser alors qu’il regardait Julianne, blême et silencieuse, le visage encore marqué par la peur. Il avait passé tant de temps à la protéger, à la garder dans un cocon, à se battre pour qu’aucune ombre ne l’atteigne… mais maintenant, quelque chose en lui se fissurait. Assez… assez de cette illusion… pensa-t-il. Elle doit savoir. Elle doit voir l’homme que je suis vraiment. Il inspira profondément, laissant sa colère et sa rage couler librement dans ses veines. Chaque meurtre, chaque trahison, chaque bain de sang… c’était lui. Brutal, impitoyable, dangereux. Et Julianne avait le droit de le voir tel quel. “Écoute-moi,” dit-il, sa voix basse mais tranchante, brisant le silence pesant. “Tu crois que je peux tout contrôler. Que je peux tout faire pour te protéger… que je peux te garder à l’abri de ce que je suis. Mais c’est impossible. Je ne suis pas un homme comme les autres. Je ne le serai jamais. Et tu as le droit de voir le monstre que je suis.” Ju

More Chapters
Explore and read good novels for free
Free access to a vast number of good novels on GoodNovel app. Download the books you like and read anywhere & anytime.
Read books for free on the app
SCAN CODE TO READ ON APP
DMCA.com Protection Status