All Chapters of ulrics et jullianne: Chapter 1 - Chapter 10

Chapitre Deux – La Cage DoréeLe manoir de la famille Mancini se dressait sur les hauteurs comme une forteresse. Derrière les vitres teintées, tout n’était que luxe et discipline. Une beauté glacée, parfaite, millimétrée. Julianne s’y sentait comme une panthère enfermée dans une cage de verre : admirée, redoutée, mais impuissante.Elle apprenait désormais les règles du jeu. Lever à sept heures. Petit-déjeuner servi par la gouvernante, toujours en silence. Une promenade dans les jardins sous l’œil discret d’un garde. Leçons d’étiquette, d’histoire familiale, et de politique mafieuse déguisée.Tout était codé. Chaque regard, chaque parole, chaque silence.Elle devait sourire. Être polie. Porter des robes longues. Ne pas poser de questions.Mais elle n’était pas née pour être docile.Ulric, lui, semblait à l’aise dans cette mascarade. Il rentrait souvent tard, entouré de ses hommes. Toujours tiré à quatre épingles. Toujours mystérieux. Il ne lui parlait que rarement. Mais lorsqu’il le fa

Chapitre Quatre – L’Ultimatum de GiovanniLa nuit tomba sur le domaine comme un linceul. Tout était silencieux, trop silencieux. Même les oiseaux semblaient avoir fui l’odeur du sang contenu dans l’air.Julianne était prête. Pas apprêtée. Prête.Vêtue d’une robe noire droite, sans dentelle ni ornement.Ses cheveux tressés comme ceux des veuves italiennes.Un seul bijou à son doigt : l’alliance qu'ulric lui avait glissée au doigt comme on referme une menotte.Ulric, lui, portait un costume sombre, sobre, presque militaire. Les traits durs, le regard comme un poignard glissé sous la langue. Il n’avait pas dit un mot depuis le déjeuner. Il n’en avait pas besoin. Julianne sentait en lui la tempête contenue. Il n’était plus ce mari froid, distant. Il était une lame sur le point de trancher.Et ce soir, la cible… c’était Giovanni.La Maserati noire s’arrêta dans l’allée de gravier blanc. Deux hommes en sortirent, armés, impassibles. Puis lui. Giovanni Pirouli. Le lion du Sud. L’oncle qui a

Chapitre six – La Lettre La pluie s’était remise à tomber, fine et continue, comme un murmure de ciel en deuil. Julianne, seule dans la bibliothèque, feuilletait les vieux carnets de famille avec une lassitude rageuse. Elle avait besoin de comprendre. De remonter le fil. Pourquoi sa mère s’était tue ? Pourquoi elle-même avait été offerte comme un agneau dans un monde de fauves ? Et surtout… pourquoi Giovanni Pirouli avait-il, dans ses silences, toujours semblé détenir une part d’elle ? Le vieux secrétaire en acajou grinça sous ses doigts. Elle ouvrit le tiroir du bas. Derrière quelques papiers jaunis et une bible rongée par le temps, ses doigts effleurèrent une enveloppe scellée de cire. Rouge foncé, presque noire. Son nom y était inscrit à l’encre brune : Julianne. Le souffle coupé, elle la prit avec précaution. L’écriture était féminine. Tremblante. Mais élégante. Sa main vacilla. Son cœur aussi. C’était l’écriture de sa mère. Elle s’assit dans le vieux fauteuil de velours ve

Chapitre Huit – L’éveil et l’ombre Le soleil filtrait à travers les rideaux de lin, effleurant la chambre de ses rayons tièdes, comme si le monde voulait s’excuser d’exister après la nuit qu’ils avaient volée au destin. La lumière glissait sur les draps froissés, dorant chaque pli d’une lueur presque divine. Un tableau figé, fragile, que Julianne aurait voulu enfermer dans une vitre pour que rien, jamais, ne l’abîme.Elle ouvrit lentement les yeux, encore prisonnière de ce rêve éveillé où la réalité avait cessé d’être cruelle. Elle respirait le parfum d’Ulric, mélange troublant de bois brûlé, de savon et de nuit. Il dormait à côté d’elle. Torse nu, la peau dorée par l’ombre, ses muscles détendus, comme si la guerre perpétuelle qu’il portait en lui avait enfin rendu les armes pour quelques heures.Sa main était posée sur son ventre, lourde, possessive, comme une promesse silencieuse. L’autre reposait sous l’oreiller, près de la crosse d’un pistolet qu’elle savait caché là. Même dans l

Chapitre dix – LoyautésLe silence régnait encore dans les couloirs quand Julianne revint dans la chambre. La lourde porte se referma derrière elle avec un bruit sourd, presque solennel, comme si le manoir lui-même retenait son souffle. Elle resta un instant immobile, le dos contre le bois froid, les yeux fermés.Elle l’avait fait. Elle avait tenu tête au Don.Mais à quel prix ?— Il ne t’a pas touchée ?La voix d’Ulric, rauque, encore brumeuse du matin, fusa depuis le coin de la pièce. Il s’était rhabillé partiellement, un pantalon sombre et une chemise ouverte sur son torse nu, qu’il n’avait pas pris la peine de boutonner. Il se tenait devant la fenêtre, bras croisés, les yeux rivés sur elle.Julianne secoua la tête.— Pas physiquement, non. Mais ses mots… ils sont comme des balles. Il sait où viser.Ulric hocha la tête, lentement.— Il veut te briser. Il a toujours voulu des enfants qu’il pouvait manipuler. Il ne sait pas quoi faire avec une femme libre.— C’est lui qui m’a enfermé