LOGINMarcSon corps contre le mien est une carte de chaleur et de tremblements résiduels. La leçon a été apprise, absorbée, incarnée. Je le sens dans la façon dont elle s'est abandonnée, non plus avec la surprise de la découverte, mais avec la confiance terrifiée de celle qui embrasse son destin. Je me redresse, mes muscles protestant, et je la soulève dans mes bras. Elle est molle, ses bras s'enroulent autour de mon cou, sa tête repose sur mon épaule. Un souffle chaud s'échappe de ses lèvres.Je la porte jusqu'au sofa de cuir noir dans le coin le plus intimiste du bureau, loin de la table de confiance maintenant souillée de notre histoire. Je m'assois, la gardant sur mes genoux, enveloppée contre ma poitrine. La ville en contrebas est un tapis de diamants noirs. Nous sommes au-dessus de tout. Au-dessus des règles.Mes doigts tracent des cercles lents sur son dos. Sa peau est chaude, vivante, marquée. Je vois les empreintes rougeâtres de mes doigts sur ses hanches. Des preuves. Des sceaux.
MarcSon défi résonne dans l'air épais, plus enivrant que le whisky. Montre-moi. Ces deux mots sont l'acceptation que j'attendais, la signature sur le contrat que nous venons de sceller dans la sueur et le désir. Un sourire lent étire mes lèvres. Ce n'est plus le sourire du prédateur qui capture, mais celui du maître qui va enseigner.— Très bien.Ma main quitte son visage pour se refermer sur sa cheville, toujours posée sur mon genou. Mes doigts encerclent l'os fragile. Je sens son pouls battre contre ma paume, un petit martèlement précipité. Je me lève, sans lâcher prise, la forçant à conserver cette position intime, pied levé, jambe tendue. Elle retient son souffle, ses yeux agrandis suivant mes moindres gestes.— La première leçon, Lola, c'est que le désir n'est pas une démocratie. C'est une dictature éclairée : la mienne.D'une traction lente mais irrésistible, je la tire du fauteuil. Elle se lève, chancelante, et vient s'écraser contre moi. Son corps nu est une torche vivante co
MarcLe silence après la tempête est un royaume que je dois réapprendre à gouverner. L'air est lourd, saturé de l'odeur de notre peau, de notre essence mêlée. La voir ainsi, debout, tremblante contre moi, ses courbes épousant la rigidité de mon propre corps, c'est une victoire si profonde qu'elle en devient une vulnérabilité. Sa tête dans le creux de mon épaule est un poids plus précieux que n'importe quel trophée. Je sens les fines vibrations de son corps, les derniers échos du séisme que j'ai provoqué.— Ce n'était que le début, Lola.La promesse est réelle. Elle n'est pas une stratégie, ni une manipulation. C'est une vérité biologique, un impératif qui résonne dans chaque fibre de mon être redevenu vivant, conquérant. Pendant trente-quatre ans, mon corps a été une forteresse silencieuse, et elle en a trouvé la clé sans même chercher. Non, elle est la clé.Mes doigts tracent des lignes sur son dos, sentant les frissons que mon toucher y suscite. La marque rouge sur sa hanche, là où
LolaSon baiser est une conquête, mais je suis un territoire qui se soulève pour l'accueillir. Le bois du bureau, glacé contre mon dos nu, me rappelle la réalité de cet endroit – un lieu de décisions, de pouvoir, maintenant transformé en sanctuaire de notre découverte mutuelle. La transition est brutale et pourtant parfaite. Mes mains s'accrochent à ses épaules, mes ongles s'enfonçant dans la peau lorsqu'il m'écarte les jambes d'un mouvement de hanche précis.— Regarde-moi, Lola. Je veux voir tes yeux quand je te prends.Sa voix est un grondement contre mes lèvres. J'obéis, ouvrant des yeux que la passion rend flous. Son regard est un océan sombre où je me noie volontiers. Je sens la pointe de son sexe contre mon entrée, une pression brûlante et prometteuse. Mon corps, déjà en fusion, se cambre vers lui, une invitation muette.— S'il te plaît.Le mot m'échappe, un souffle. C'est tout ce dont je suis capable. Une supplique. Une prière.Un grognement sourd lui échappe. Il ne se fait pas
LolaLe temps a changé de qualité, devenu une substance épaisse et dorée dans laquelle nous baignons tous les deux. À genoux sur le tapis persan dont les motifs dansent devant mes yeux baissés, je ne suis plus que réceptivité. Une attente vibrante qui fait frémir ma peau. L'air du bureau est un mélange envoûtant : l'amertume noble du café refroidi, le cuir vieilli des livres, et cette autre odeur, plus primitive, plus véridique , celle de son désir à l'état brut.— Es-tu curieuse ?Sa voix est un velours posé sur une armature d'acier.Un sourire presque imperceptible effleure mes lèvres. J'acquiesce. La curiosité est le moteur secret de cette reddition. Non pas une peur paralysante, mais une soif profonde de comprendre, de ressentir, de connaître les nuances de cet abandon qu'il m'offre.— Excellente réponse. La curiosité est la porte vers tous les possibles.Il franchit l'espace qui nous sépare. Sa proximité est comme un changement de pression atmosphérique. Je sens la chaleur de son
LolaLe déclic de la serrure résonne comme un coup de feu dans le silence feutré du bureau. Un point de non-retour. Mes doigts restent un instant sur le métal froid, comme pour ancrer une réalité qui m'échappe.Il ne s'est pas retourné. Il regarde toujours la ville, immobile, les mains dans les poches de son costume. Le pouvoir émane de lui en vagues silencieuses. Le pouvoir de diriger un empire. Et le pouvoir, bien plus ancien et plus profond, de me réduire à l'essence même de ce que je suis : une femme qui tremble pour lui.— Le café, répète-t-il, sa voix neutre, mais l'ordre est teinté de quelque chose de nouveau. Une intimité brutale.Je fais le chemin jusqu'à la machine à espresso italienne, posée sur une crédence en ébène. Mes mains tremblent en prenant la tasse en porcelaine fine, celle qu'il préfère. Le bruit du percolateur semble terriblement fort. Je sens son regard dans mon dos maintenant. Je ne le vois pas, mais je le sens, pesant, chauffant la peau sous ma robe.Je me ret







