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Chapitre 3– L’Enfer en Satin

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-03-15 19:37:32

Maëlys

La porte claque derrière moi.

L’air est plus épais ici. Chargé de quelque chose d’invisible, une tension sourde, une promesse qui s’étire dans le silence. Je ne bouge pas.

Aleksandr non plus.

Il est devant moi, plus grand, plus menaçant dans cette lumière tamisée. Ses yeux sont des ombres d’acier, fendus d’un éclat carnassier.

— Regarde autour de toi.

Je lève les yeux, mon souffle suspendu.

La pièce est vaste, élégante. Mais ce n’est pas une chambre. Ce n’est pas un salon.

C’est autre chose.

Un monde régi par ses propres lois.

Des drapés de velours noir, des bougies qui jettent des lueurs dorées sur le bois sombre. Une odeur de cuir, de cire et d’encens flotte dans l’air.

Je repère une croix de Saint-André contre le mur, des anneaux fixés au plafond, des lanières de satin nouées sur un fauteuil aux accoudoirs élargis.

Mon cœur rate un battement.

— C’est ici que tu brises celles qui te plaisent ?

Aleksandr s’avance, sa main frôlant le dossier d’un siège capitonné.

— Celles qui le méritent.

Je le fusille du regard.

— Et je suis censée être flattée ?

Il s’arrête devant moi.

— Tu es censée être terrifiée.

Son doigt suit la ligne de mon cou, descend lentement vers ma clavicule.

— Tu ne l’es pas encore. Mais tu vas l’être.

Un frisson me traverse.

— Pourquoi moi ?

Je ne sais pas pourquoi je pose la question. Peut-être parce que je cherche encore une échappatoire.

Aleksandr ne répond pas tout de suite. Ses yeux plongent dans les miens.

— Parce que tu es trop fière pour supplier, mais assez honnête pour brûler.

Ses doigts s’attardent sur la dentelle de mon soutien-gorge.

— Et je veux voir jusqu’où tu peux aller avant de craquer.

Je me mords la lèvre.

— Tu pourrais être déçu.

Son sourire est un avertissement.

— Ou je pourrais avoir trouvé mon chef-d’œuvre.

Il m’attrape par la nuque et m’attire brutalement contre lui. Son souffle brûle ma peau.

— On va le découvrir. Maintenant.

Sa prise se resserre, m’arrachant un soupir entre mes dents serrées. Je veux me débattre, lui prouver que je ne plierai pas. Mais je sais déjà que c’est trop tard.

Il le sait aussi.

Son autre main descend lentement sur mon dos, puis plus bas. Il m’appuie contre lui avec une aisance insolente.

— Mets-toi à genoux.

Un ordre.

Un putain d’ordre.

Je le fixe, le défi encore du regard.

— Et si je refuse ?

Il sourit.

— Alors je te forcerai à comprendre ce que signifie appartenir.

Son pouce glisse sur ma lèvre inférieure, la presse légèrement.

— Et crois-moi, tu préféreras plier avant que je ne décide pour toi.

Je retiens mon souffle.

Puis, lentement, sans même comprendre pourquoi, je plie les genoux.

Le tapis est doux sous ma peau.

Aleksandr rit doucement.

— Bonne fille.

L’humiliation m’électrise autant qu’elle me révolte.

— Ne t’y habitue pas.

Son regard s’assombrit.

— Oh, Maëlys…

Sa main agrippe mes cheveux et tire légèrement en arrière, m’obligeant à lever la tête vers lui.

— Tu n’as encore rien vu.

Maëlys

Le tapis sous mes genoux est doux, mais il ne l’est pas assez pour atténuer la brûlure qui s’installe.

Aleksandr me domine de toute sa hauteur. Implacable. Sombre.

Sa main est toujours enfouie dans mes cheveux, la pression à peine assez forte pour me forcer à garder la tête haute, mais suffisante pour me rappeler qu’il contrôle chaque geste, chaque souffle, chaque seconde.

Mon cœur bat trop vite.

Je devrais le haïr.

Je devrais me relever, me jeter sur lui, lui prouver que je ne suis pas cette chose docile qu’il veut faire de moi.

Mais mes jambes restent ancrées au sol.

Et mon corps…

Mon corps le trahit.

Aleksandr incline légèrement la tête, comme s’il savourait chaque détail de ma lutte intérieure.

— Tu es belle, à genoux.

Son ton est presque contemplatif.

Je serre les poings.

— Et toi, tu es pathétique.

Il rit doucement, un rire qui glisse sur ma peau comme un murmure brûlant.

— Tu as encore du mordant. Tant mieux.

Ses doigts relâchent légèrement leur emprise sur mes cheveux, glissent jusqu’à ma nuque. Il caresse la ligne tendue de mon cou du bout des doigts, comme un peintre examinant la courbe parfaite d’une sculpture.

Puis il parle, lentement, chaque mot pesé.

— Mais tu apprendras.

Je frémis.

— Apprendre quoi ?

— À qui tu appartiens.

Je lève les yeux vers lui, et ce que je vois dans son regard m’envoie une décharge dans le ventre.

Il n’y a aucun doute.

Aucune hésitation.

Il a déjà décidé que je serais sienne.

Et le pire, c’est que je sens déjà les chaînes invisibles se refermer autour de moi.

— Relève-toi.

Un autre ordre.

Mais cette fois, il ne me force pas.

Il attend.

Je pourrais refuser.

Je pourrais me moquer de lui et lui cracher à la figure.

Mais au lieu de ça, je me lève.

Aleksandr sourit, satisfait.

— Bien.

Son regard effleure mon corps, s’attarde sur la dentelle de mon soutien-gorge, sur la peau offerte de mes hanches.

Puis il fait un pas en arrière.

— Enlève tout.

Mon souffle se bloque dans ma gorge.

— Pourquoi ?

Il hausse un sourcil.

— Parce que je l’ai dit.

Je croise les bras.

— Pas une raison suffisante.

Son regard s’assombrit.

— Tu veux une raison ? Très bien.

Il s’approche à nouveau, me force à lever la tête.

— Parce que je veux voir chaque frisson sur ta peau. Parce que je veux imprimer ma marque sur toi. Parce que je veux que, quand tu te regarderas dans un miroir, tu ne voies plus seulement Maëlys.

Son pouce effleure ma lèvre inférieure, la presse légèrement.

— Tu me verras moi.

Je frémis, mais je tiens bon.

— Et si je refuse ?

Son sourire est lent, menaçant.

— Alors je le ferai moi-même.

Lentement, il attrape la bretelle de mon soutien-gorge et la fait glisser sur mon épaule.

Un avertissement silencieux.

Mon ventre se contracte sous l’attente.

J’inspire profondément, tentant de garder un semblant de contrôle.

Puis, d’un geste lent, je défais moi-même l’attache de mon soutien-gorge.

Aleksandr ne bouge pas.

Il regarde.

Il attend.

Quand le tissu glisse enfin au sol, son regard s’embrase.

Un frisson me traverse.

Il lève la main, et cette fois, il ne me touche pas tout de suite.

Il laisse ses doigts suspendus à quelques centimètres de ma peau.

Je sens la chaleur de sa paume avant même qu’il ne m’effleure.

Puis il caresse lentement mon bras, mon épaule, la courbe de mon sein.

Une torture exquise.

— Tu n’es pas prête pour ce que je vais t’apprendre, Maëlys.

Sa voix est une promesse.

Une menace.

Une malédiction.

Et je sais, au plus profond de moi, que c’est déjà trop tard.

J’ai franchi une limite invisible.

Il ne me laissera plus jamais partir.

Maëlys

Le silence est une lame qui s’enfonce lentement dans ma peau.

Aleksandr ne bouge pas.

Il me contemple, comme s’il savourait chaque centimètre de peau dévoilé sous son regard.

Je devrais trembler. Me couvrir. M’éloigner.

Mais je reste là, ancrée dans l’instant.

Sa main effleure la ligne de ma clavicule, descend lentement le long de mon bras.

Puis il attrape mon poignet et le soulève doucement, comme s’il étudiait un artefact précieux.

— Tu n’as pas encore compris, Maëlys.

Sa voix est un murmure rauque.

— Compris quoi ?

Son sourire est un piège.

— Que ton corps m’appartient déjà.

Je serre les dents.

— Je ne t’appartiendrai jamais.

Aleksandr penche la tête, amusé par ma résistance.

— Tu le penses vraiment ?

Son pouce caresse mon poignet, effleure la peau fine là où mon pouls bat trop vite.

Puis, soudain, il resserre sa prise.

Une poigne ferme. Pas assez brutale pour me faire mal, mais assez pour m’ancrer dans sa réalité.

Mon souffle se bloque.

— Ton cœur te trahit, Maëlys.

Je le foudroie du regard, mais il a raison.

Chaque battement enragé dans ma poitrine est une preuve que je ne contrôle plus rien.

Aleksandr tire légèrement sur mon bras, me forçant à avancer d’un pas.

Nos corps ne se touchent pas.

Mais l’espace entre nous est chargé d’une tension qui me consume.

— Tu veux une démonstration ?

Je garde le silence.

Il sourit, et son autre main se lève lentement.

Ses doigts frôlent ma gorge, puis descendent lentement entre mes seins, s’attardant sur la peau nue.

Je retiens mon souffle.

Chaque caresse est calculée, chaque geste une provocation silencieuse.

Puis, d’un mouvement fluide, il me tourne face à l’un des miroirs accrochés au mur.

Son regard croise le mien à travers le reflet.

— Regarde-toi, Maëlys.

Ses mains descendent lentement sur mes hanches, se referment sur ma taille avec une fermeté possessive.

— Regarde ce que je fais de toi.

Je me déteste d’obéir.

Mais mes yeux glissent malgré moi sur notre image.

Je vois la tension dans mon d

os, la cambrure involontaire de mes reins, l’emprise absolue qu’il exerce sur moi sans même avoir besoin de me contraindre.

Il me consume.

Et je brûle.

— Tu vois ?

Sa bouche frôle mon oreille, sa voix un murmure de cendres et de feu.

— Tu es déjà à moi.

Je ferme les yeux.

Je ne veux pas céder.

Mais il le sait.

Et il ne me laissera pas m’échapper.

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