Maëlys
Le silence est un piège qui se referme sur moi.
Aleksandr se tient derrière moi, son souffle effleurant ma nuque. Nos regards se croisent dans le reflet du miroir, et je vois exactement ce qu’il veut me montrer.
Moi.
Moi, cambrée sous sa main, mes hanches saisies par ses doigts possessifs. Moi, la respiration erratique, le corps figé entre la fuite et l’abandon. Moi, captive d’un jeu dont je ne connais pas encore les règles.
— Tu comprends maintenant ? murmure-t-il.
Je déglutis avec peine.
— Qu’est-ce que je suis censée comprendre ?
Aleksandr esquisse un sourire. Il relâche doucement ma taille, et ses doigts remontent le long de mon bras, paressent sur la courbe de mon épaule nue.
— Ce que je fais de toi, dit-il enfin.
Sa voix est un fil de soie et d’acier.
Il me veut façonnée. Modelée. Il veut laisser son empreinte sur moi, une marque invisible qui ne s’efface pas.
Je secoue la tête, brisant notre reflet d’un battement de cils.
— Je ne suis pas une œuvre, Aleksandr. Ni un objet à façonner.
— Oh, mais tu l’es, Maëlys.
Il se penche, ses lèvres frôlant la peau sensible de mon cou.
— Et je vais t’en donner la preuve.
Ses mains quittent mes hanches.
Je pense qu’il va s’éloigner, mais non. Il contourne mon corps avec une lenteur calculée, s’installant face à moi. Il me domine de sa hauteur, ombre menaçante et magnétique à la fois.
— Tourne-toi.
Un ordre.
Je ne bouge pas.
Il arque un sourcil, amusé par mon défi silencieux.
— Tu penses encore pouvoir résister ?
Je soutiens son regard.
— Je ne suis pas une marionnette.
Son sourire s’élargit.
— Non, tu es un feu. Et moi, je veux voir jusqu’où tu peux brûler.
Il glisse une main sur ma joue, la caresse du pouce.
— Alors brûle pour moi, Maëlys.
Et lentement, il me fait pivoter face au miroir.
Ma propre image me défie.
Je ne me reconnais plus tout à fait.
Il glisse ses mains sur mes épaules, puis redescend lentement, explorant chaque frisson qui naît sous sa paume.
— Regarde-toi.
Ma respiration se heurte à ma cage thoracique.
— Qu’est-ce que tu vois ?
Sa voix est un murmure sombre, une incantation qui s’insinue sous ma peau.
Je vois…
Je vois une femme prise au piège entre la résistance et l’abandon.
Je vois une tentation dangereuse.
Je vois une vérité que je ne suis pas prête à admettre.
Aleksandr incline légèrement la tête, son regard accroché au mien dans le miroir.
— Tu vois ?
Sa main s’attarde sur ma hanche, sa poigne ferme, ancrée dans la possession silencieuse qu’il revendique.
— Tu es déjà à moi.
Un frisson court le long de ma colonne vertébrale.
Je ferme les yeux.
Mais même dans l’obscurité, je sais.
Je ne pourrai plus jamais m’enfuir.
Maëlys
Le cuir craque doucement sous ses doigts.
Aleksandr fait courir la pointe de ses ongles le long de la lanière de cuir souple, un sourire imperceptible au coin des lèvres. Il s’amuse. Il savoure chaque seconde.
Moi, je retiens mon souffle.
L’air est trop épais, saturé de quelque chose d’indéfinissable, entre la peur et l’excitation.
— Tourne-toi.
Un ordre, encore.
Je reste immobile. Pas par défiance. Pas cette fois.
Par hésitation.
Je ne sais pas ce qu’il attend de moi. Ce qu’il veut voir.
Ce qu’il veut briser.
Aleksandr lève un sourcil, visiblement amusé. Il se lève lentement, contourne la pièce avec cette assurance féline qui lui est propre.
— Tu as peur ?
— Non.
Il s’arrête derrière moi. Son souffle effleure ma nuque.
— Mens-moi encore une fois et je t’attache sans douceur.
Un frisson me traverse.
— J’ai peur.
Il rit doucement, et je le déteste pour ça.
— Bonne fille.
Ses doigts glissent sur mon bras nu, effleurent la peau en une caresse trompeuse.
Puis il s’écarte.
Je me retourne enfin.
La pièce a changé. Ou peut-être est-ce moi.
Chaque détail me frappe avec une intensité nouvelle.
La croix de Saint-André, massive, ancrée au mur. Les lanières de cuir suspendues au plafond, prêtes à emprisonner. Le fauteuil de velours, ses accoudoirs élargis pour mieux contenir.
— Ce soir, tu vas comprendre.
Sa voix est basse. Une promesse. Une menace.
Il m’observe, scrute chaque nuance sur mon visage, chaque tremblement imperceptible sous ma peau.
Puis il lève un bras et désigne l’un des anneaux fixés au plafond.
— Approche.
Je le fais, lentement, le cœur battant trop fort.
— Donne-moi tes poignets.
Je les tends.
Un silence.
Puis le cuir vient s’enrouler autour de ma peau. Pas brutalement. Pas violemment.
Avec une lenteur cruelle.
Aleksandr serre les lanières juste assez pour me priver de tout mouvement.
Mes bras s’élèvent légèrement au-dessus de ma tête, exposant mon corps à sa merci.
Il recule d’un pas, admire son œuvre.
Je suis à sa merci.
Et pourtant, ce n’est pas la peur qui me domine.
C’est l’attente.
Il s’approche de moi et glisse une mèche de cheveux derrière mon oreille.
— Tu as déjà été punie, Maëlys ?
Je ravale ma salive.
— Non.
Son sourire est carnassier.
— Ce sera une première, alors.
Puis il recule, s’empare d’un objet sur la table basse.
Un martinet en lanières de cuir.
Je sens ma gorge se serrer.
— Tu vas compter, murmure-t-il.
Mon ventre se noue.
— Et si je ne le fais pas ?
Il s’approche, sa main agrippe ma mâchoire, me forçant à le regarder dans les yeux.
— Alors je recommence. Jusqu’à ce que tu comprennes.
Je frémis.
Il recule.
Le premier coup tombe.
Un claquement net. Pas brutal, mais précis.
Une brûlure fugace s’étale sur ma peau.
Je ne dis rien.
— Un, souffle Aleksandr.
Son regard est un piège.
Il attend.
— Un, murmuré-je enfin.
Son sourire s’agrandit.
Le deuxième coup tombe.
Je ferme les yeux.
— Deux.
Et ainsi de suite.
Les chiffres s’égrènent dans le silence.
Mon souffle devient erratique.
Le feu s’ancre sous ma peau.
Chaque impact, chaque morsure du cuir m’arrache un frisson qui n’a rien de douloureux.
Ce n’est pas de la souffrance.
C’est autre chose.
Quelque chose de plus insidieux. De plus profond.
Aleksandr le sait.
Il le voit.
Quand le dernier coup tombe, mon corps est en feu.
Mais je ne veux pas qu’il s’arrête.
Je me hais pour ça.
Aleksandr s’approche à nouveau, son doigt glisse sur ma peau rougie.
Il murmure contre mon oreille :
— Maintenant, tu comprends.
Je rouvre les yeux.
Et je sais.
Je suis à lui.
Que je le veuille ou non.
MaëlysL'obscurité m'enveloppe, absolue. Le bandeau sur mes yeux est un mur infranchissable, un voile entre moi et le monde. Entre moi et lui.Aleksandr ne parle pas. Il laisse le silence faire monter l'attente, étirer chaque seconde jusqu'à ce qu'elle devienne insoutenable.Je retiens mon souffle.Puis, un frôlement. À peine un effleurement sur ma peau nue.Je tressaille.Il ne dit rien.Ses doigts glissent sur ma clavicule, tracent un sillage brûlant sur ma peau échauffée. Puis ils disparaissent.Je fronce les sourcils.Une seconde. Deux.Rien.Puis… un claquement. Léger. Comme un avertissement.Mon ventre se contracte.— Sens-tu cette attente, Maëlys ? murmure-t-il, sa voix un murmure contre mon oreille.Je hoche la tête.Un ricanement bas.— Je vais t’apprendre à la savourer.Un nouveau contact. Plus ferme cette fois. Le cuir souple d’une lanière caresse la courbe de mon sein, suit la ligne de ma hanche.Puis il s’éloigne.Le silence revient, pesant, électrique.J’attends.Une sec
MaëlysLa soie du bandeau glisse lentement de mes yeux, et la première chose que je vois, c’est lui. Aleksandr.Il me regarde comme si je lui appartenais déjà, comme si chaque parcelle de mon corps portait son empreinte.Je frémis.— Debout.Ma respiration s’accélère. Mes muscles sont engourdis, marqués par le cuir. Mais je ne discute pas. Je me redresse, nue et vulnérable sous son regard d’acier.Un silence. Il me jauge. Savoure ma soumission.Puis il fait un pas vers moi.Son doigt trace une ligne brûlante entre mes seins, s’attarde sur ma hanche. Il effleure, provoque, attise.Je tremble.Aleksandr sourit. Lentement, dangereusement.— Tu aimes ça, Maëlys.Ce n’est pas une question. C’est une vérité qu’il m’impose.Je ne réponds pas.Je ne peux pas.Son regard s’assombrit.— À genoux.Mon ventre se serre.Je pourrais dire non. Lui tenir tête. Reprendre le contrôle.Mais mes jambes plient avant même que mon esprit ne prenne une décision.Je suis là, à genoux devant lui.Aleksandr pen
MaëlysLe silence vibre d’attente.Je suis toujours contre le mur, les joues brûlantes, la peau marquée par la morsure du cuir. Chaque coup a laissé une empreinte invisible, une ligne incandescente sur mon corps et dans mon esprit. Je respire profondément, mais l’air lui-même semble chargé de lui.Aleksandr est là. Juste derrière moi. Présence imposante, inébranlable. Je sens la chaleur de son souffle sur ma nuque, la tension dans ses muscles. Il me regarde, m’évalue.— Relève-toi.Sa voix est basse, rauque.Je me redresse, mes jambes légèrement tremblantes sous l’intensité de ce qu’il vient de faire. Mais je ne vacille pas. Je refuse d’être faible devant lui.Je sens ses doigts remonter lentement le long de mon bras, traçant un frisson sur ma peau. Puis, sans prévenir, il attrape mon menton et me force à le regarder.Ses yeux. Brasiers glacés.— Regarde-moi, murmure-t-il.Je le fais.Il scrute mon visage, cherche quelque chose. Un signe d’hésitation ? Une peur ?Je n’en montre aucune
AleksandrMaëlys est encore étendue sur le lit, la peau marquée de rouge, les poignets liés par la soie. Sa poitrine se soulève rapidement, son souffle court, les pupilles dilatées. Je pourrais la contempler ainsi des heures, à la lisière de l’abandon, entre douleur et extase. Mais ce n’est pas assez. Pas encore.Je veux qu’elle se perde complètement.— Ouvre la bouche, ordonné-je d’une voix rauque.Ses lèvres s’entrouvrent légèrement, hésitantes, comme si elle anticipait déjà ce qui allait suivre. Je glisse lentement deux doigts entre elles, explorant la chaleur humide, la douceur de sa langue. Ses paupières papillonnent, et son regard accroche le mien, suppliant et rebelle à la fois.— Bonne fille, soufflé-je en appuyant légèrement.Elle gémit autour de mes doigts, et l’idée qu’elle se soumette ainsi, après m’avoir défié, m’électrise. Mais je ne suis pas prêt à lui donner ce qu’elle désire. Pas si vite.Je retire mes doigts, traçant la courbe de son menton du bout de l’index.— Dis-
MaëlysJe suis à bout de souffle. Mon corps est tendu, tremblant, suspendu à la volonté d’Aleksandr. Mes poignets sont toujours liés, ma peau marquée de sa présence. Tout chez lui est calculé, précis. Un prédateur qui savoure chaque seconde de ma reddition.Il tourne autour de moi, lentement, et je sens le poids de son regard sur ma peau nue.— Regarde-moi, Maëlys.Sa voix est un ordre. Je relève la tête, plongeant dans l’abîme de ses yeux sombres.— Tu es belle quand tu te bats, murmure-t-il. Mais tu es encore plus exquise quand tu cèdes.Je refuse de répondre. Il aime ce combat, cette tension qui nous lie autant qu’elle nous consume.— Je vais te faire comprendre ce que signifie être mienne.Je frissonne. Ses mots s’infiltrent sous ma peau, résonnent dans mon ventre. Il avance d’un pas, puis un autre, jusqu’à ce qu’il soit tout contre moi. Son souffle effleure mon cou, sa main se glisse le long de ma taille, caresse lentement mes flancs.Puis, il recule.Le vide qu’il laisse est ins
MaëlysJe suis suspendue entre l’anticipation et l’effroi. L’air est lourd, chargé de tension, de cette attente insoutenable qu’Aleksandr maîtrise à la perfection. Chaque battement de mon cœur est un tambour dans ma poitrine, chaque inspiration un supplice.Je suis à lui.Je l’ai dit.Je l’ai murmuré entre deux soupirs, entre deux morsures de plaisir et de tourment. Et maintenant, il compte bien me le faire ressentir jusqu’au plus profond de mon être.— Mets-toi à genoux.Sa voix est un ordre, sans appel.Je déglutis.— Fais-le, Maëlys.Mon corps répond avant même que mon esprit ne réalise. Mes genoux touchent le sol dans un froissement presque silencieux. Mon souffle est court. L’air autour de moi est glacé, mais mon sang bout.Aleksandr me domine de toute sa hauteur, son regard braqué sur moi avec une intensité qui me brûle. Il me teste, il me pousse à bout, il veut voir jusqu’où je suis prête à aller.Il passe un doigt sous mon menton et relève mon visage vers lui.— Regarde-moi. T
MaëlysJe suis toujours enchaînée à lui.Mon souffle est court, mes muscles tremblent sous l’assaut qu’il vient de me livrer, et pourtant, il ne me relâche pas. Aleksandr reste là, ancré en moi, comme s’il refusait d’abandonner son emprise. Sa main effleure ma hanche avec une douceur trompeuse, contrastant violemment avec la brutalité dont il vient de faire preuve.— Tu es parfaite comme ça, murmure-t-il.Je ferme les yeux, laissant son souffle chaud caresser ma peau. Chaque nerf de mon corps est à vif, consumé par l’empreinte qu’il laisse sur moi.— Tu m’appartiens, Maëlys. Et je ne laisserai jamais personne t’arracher à moi.Un frisson me parcourt.Il se redresse lentement, ses doigts s’attardant sur les marques qu’il a laissées sur mes cuisses, sur ma peau rougie par la morsure de son désir. Il les caresse avec une satisfaction possessive, son regard d’or brûlant s’attardant sur chaque détail de mon corps marqué par lui.— Regarde-toi, murmure-t-il. Regarde comme tu es belle quand
MaëlysJe suis à genoux devant lui.Le parquet froid mord ma peau, mais c’est le regard d’Aleksandr qui me brûle le plus. Son ombre s’étend sur moi, étouffante, possessive. Il n’a même pas besoin de parler. Son silence est un ordre en soi.Il m’observe, ses prunelles glacées fendant mes résistances comme un scalpel.— Dis-le, Maëlys.Ma gorge se serre.Il veut l’entendre. Il veut que je lui donne cette place, que je verbalise son emprise sur moi.Je ferme les yeux, cherchant un dernier souffle de courage.— Monsieur…Le claquement sec de sa main sur ma joue me prend de court. Pas violent. Juste assez pour me réveiller, pour me faire comprendre que ce n’est pas suffisant.— Encore.J’inspire profondément.— Maître…Un silence. Il me laisse suspendue à mon propre aveu, piégée dans cette confession qui change tout.Puis ses doigts glissent sur mon menton, relevant mon visage.— Bonne chienne .Une chaleur honteuse dévale mon ventre.Je devrais me révolter. L’insulter. M’enfuir.Mais je r
MaëlysJe suis restée là. Des heures. Peut-être. Je ne sais plus.Le sol dur contre mes jambes, la lumière pâle filtrant à travers la porte entrouverte, et ce silence. Ce foutu silence. Celui qui résonne plus fort que les cris. Celui qui vous tord de l’intérieur.Je ne pleure pas. Je ne parle pas.Je suis une faille ouverte qui refuse de s’effondrer. Une statue craquelée. Une bombe désamorcée, mais pas désarmée.Puis je me lève.Quelque chose en moi a bougé.Pas une certitude. Pas une paix.Non. Plutôt une tension nouvelle, une décision souterraine qui commence à se former, comme une lame qu’on aiguise dans l’ombre.Je n’ai plus de place pour les doutes.Seulement pour ce qui brûle. Pour ce qui reste.Je retourne dans la chambre.Il n’a pas bougé.Il est toujours assis sur le bord du lit, torse nu, le dos droit, les mains croisées entre ses genoux. Sa peau est tendue, marquée de griffures anciennes, de morsures récentes.Mais quand j’entre, il relève les yeux. Et dans ce regard, il y
MaëlysLe matin est tombé sur nous sans prévenir.Je ne sais pas à quel moment le noir a cédé sa place à cette lumière grise, sourde, qui glisse contre les murs et révèle les contours de nos corps emmêlés. Je suis encore là, lovée contre lui, sa main toujours posée sur moi comme une promesse muette, ou un piège. Je ne sais plus. Peut-être les deux. Mon souffle est calme, mais à l’intérieur, c’est une tempête figée. Le genre de bourrasque qui précède la rupture d’un barrage.Je n’ai pas dormi. Ou si peu. Mes pensées m’ont tenue éveillée, envahie. Chaque battement de mon cœur me rappelait ce que je suis en train de devenir. Ce que nous sommes en train de construire, ou peut-être de détruire. Et je ne suis plus certaine de savoir si c’est de l’amour ou une forme d’abandon total.Je me redresse sans bruit. Ses bras se desserrent à peine, comme s’il savait que je devais bouger, mais qu’il n’était pas prêt à me laisser partir tout à fait. Mes pieds touchent le sol froid. Un frisson me parco
MaëlysJe suis là, allongée à ses côtés, et pourtant je me sens à des kilomètres de lui. Non pas que son corps soit loin, il est toujours contre moi, cette chaleur constante, ce poids rassurant qui m'envahit, me recouvre, mais dans mon esprit, je suis ailleurs, égarée. Chaque pensée semble se heurter à une frontière invisible, une limite floue que je n'arrive pas à franchir. Tout en moi est saturé de lui, de ses gestes, de ses paroles, mais aussi de cette tension intangible, celle qui me fait me demander qui je suis devenue, et surtout, pourquoi cela me fait si mal.Je ferme les yeux, et tout m'envahit à nouveau. Ce n'est pas le silence qui m'effraie, mais tout ce qu'il charrie avec lui. Ce vide qui n'a de sens que par la présence de l'autre, de lui. Mon esprit vacille entre l'envie de fuir et celle de m'abandonner totalement, comme si je pouvais me perdre dans cette mer de sensations contradictoires. Le besoin d’être avec lui se heurte à la peur d’être trop proche, trop liée, trop dé
MaëlysJe me réveille avant lui.Son bras est toujours autour de ma taille, possessif, lourd, brûlant. Son souffle est calme, mais son emprise sur mon corps, elle, ne dort jamais. Je le sens même dans mon sommeil, cette présence, cette chaleur, cette vigilance presque animale qui ne me lâche plus.Je n’ose pas bouger. Pas encore.Mon corps me fait mal, délicieusement. Chaque parcelle de peau me rappelle ce qu’il a fait. Ce que j’ai laissé faire. Ce que j’ai voulu. Ce que j’ai réclamé.Je ferme les yeux.Et je revois ses doigts autour de ma gorge.Sa bouche sur la mienne.Sa voix murmurant que je suis sienne.Et je le suis.Je le suis trop.Je me suis donnée à lui avec une telle intensité que je ne sais plus où je commence, où je finis.Est-ce qu’on peut aimer à en perdre son propre nom ?Est-ce qu’on peut appartenir à quelqu’un à ce point, au point de ne plus savoir si ce qu’on ressent vient de soi ou de l’autre ?Est-ce que je me suis effacée ou révélée dans cette dépendance ?Je me
AleksandrJe la tiens contre moi, mes bras autour de son corps comme un verrou, une garde, un refuge. Même si son souffle calme et régulier me dit que je l'ai déjà conquise mille fois ce soir, il n'y a pas assez de conquêtes. Ce n'est jamais suffisant. Ce ne le sera jamais. Je veux la refaire mienne, encore et encore. La ravir, la brûler dans une autre réalité où il n'existe qu'elle et moi, là où le temps se suspend, là où rien n'échappe à notre étreinte.Maëlys respire lentement, paisible, mais je vois la tension qui subsiste dans ses doigts, qui s'accrochent à la nuque de mon dos comme si elle craignait de me perdre, d'une manière ou d'une autre. Pourtant, c'est moi qui suis pris au piège. Prisonnier de sa chaleur, de sa lumière, de cette âme pure et tumultueuse qui fait naître en moi des ténèbres que je ne connaissais même pas. Chaque seconde, je me sens dévoré, aspiré par cette énergie qu'elle dégage. Une énergie que je veux, que j'ai besoin de contrôler, de faire mienne, à tout p
MaëlysJe flotte entre deux mondes, suspendue entre la douceur brutale de ses gestes et le chaos incandescent qu’il a semé en moi.Chaque respiration me coûte, chaque battement de cœur résonne comme un rappel : il est partout.En moi. Sur moi. Autour de moi.Aleksandr ne relâche pas son étreinte.Ses bras sont un piège, un refuge.Sa main large caresse lentement le creux de mon dos, dessinant des cercles lents, possessifs, comme pour imprimer davantage sa présence dans ma chair, dans mon souffle, dans mon sang.— Tu es à moi, Maëlys. Plus rien d’autre ne compte.Sa voix vibre contre ma peau, grave, implacable, et je sens sa promesse me traverser de part en part.Je ferme les yeux, m’accrochant à lui comme on s’accroche à l’air quand on se noie.Je veux disparaître en lui. Devenir sienne dans une fusion irrévocable.Il se redresse légèrement, m’obligeant à relever le visage vers lui, sa poigne douce mais autoritaire sous mon menton.Ses doigts effleurent la trace invisible qu’il a lais
MaëlysLa nuit semble se refermer sur moi, lourde et suffocante, comme un voile de ténèbres prêt à m’engloutir. Chaque bruit résonne à l’intérieur de moi avec une acuité insupportable : le frôlement du tissu, le craquement du parquet sous ses pas, le froissement de sa respiration. L’air lui-même paraît chargé de son autorité, de son emprise invisible, et je n’ai plus aucune échappatoire.Aleksandr me dévisage sans ciller. L’ombre de son sourire flotte sur ses lèvres, fine, arrogante, un avertissement autant qu’une promesse. Son regard est une lame : il dissèque mes résistances, fouille mes failles, grave sa domination jusque dans les recoins les plus obscurs de mon être.— À genoux.Le murmure fend l’air comme un coup de fouet. Pas une hésitation dans sa voix. Pas de place pour le doute.Je m’exécute, mes jambes cédant sous la force de son ordre autant que sous la tension brûlante qui vrille mon ventre. Le sol glacé mord la peau tendre de mes genoux, mais je n’y prête aucune attention
MaëlysLe silence dans la salle est pesant. Tous les regards sont braqués sur nous. Aleksandr avance d’un pas assuré, me tenant fermement par le poignet. Je pourrais reculer, protester, mais il le sait autant que moi : je ne le ferai pas.Le collier autour de mon cou serre un peu plus mon souffle, non pas par sa matière, mais par tout ce qu’il représente. Un engagement tacite. Une soumission revendiquée.Nous atteignons le centre de la salle. Aleksandr se retourne lentement vers moi, ses prunelles sombres m’avalant toute entière.— Déshabille-toi.Un frisson glacial me traverse. Mon cœur s’emballe, et mon esprit vacille entre défi et obéissance.— Ici ?Son sourire est lent, carnassier.— Ici.Autour de nous, des murmures s’élèvent, une tension palpable enserre l’air. Je sens chaque regard peser sur moi, chaque respiration suspendue.Aleksandr attend. Il ne répétera pas son ordre.Mes doigts tremblent légèrement lorsque je fais glisser la fermeture de ma robe. Le tissu glisse sur ma p
MaëlysLa chaleur du club pulse encore sur ma peau alors qu’Aleksandr m’entraîne hors de la salle. Sa main ferme enserre mon poignet, son emprise indiscutable, possessive. Derrière nous, les murmures persistent, témoins silencieux du spectacle auquel ils viennent d’assister.Mon corps est encore engourdi du jeu qu’il a imposé, de la fièvre qu’il a attisée sans jamais m’accorder la délivrance. Il m’a exposée à son pouvoir, à son désir, sans jamais me libérer. Et maintenant, alors que nous pénétrons dans l’ascenseur qui mène à son bureau, je sens la tension se resserrer autour de nous comme un piège.Les portes se referment.Aleksandr presse un bouton, et d’un geste brutal, il me plaque contre la paroi de l’ascenseur.— Tu as aimé jouer avec moi ce soir ? Sa voix est un murmure dangereux contre mon oreille.Je suis à bout de souffle, mon corps tendu d’un désir douloureux.— Réponds, Maëlys.Je le regarde, les lèvres entrouvertes, la respiration hachée.— Oui, Monsieur.Ses yeux s’illumi