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Chapitre 74 : Ce que le feu ne consume pas
Last Updated:
2025-06-01 01:28:13
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À l'encre de tes chaînes Chapitre 78 : L’entrepôt des secrets
MaëlysMinuit.Le monde retient son souffle.Et nous, on avance.Le silence de la nuit est trompeur. Il masque les cris. Les souvenirs. Les morts.Il dissimule aussi la bête. Celle qui se terre, qui attend, qui ne dort jamais vraiment.Aleksandr et moi avons quitté l’appartement une heure plus tôt, vêtus de noir, armés jusqu’aux os.J’ai attaché mes cheveux, plaqué mes doutes, et recousu ma colère à même ma peau.Dans la voiture, personne ne parle.On sait.On sent.Chaque vibration sous les pneus nous rapproche un peu plus du bord.Le port est désert.Ou presque.Mais les ombres bougent.Et les caméras nous regardent.— Deux vigiles à l’entrée ouest, murmure Aleksandr en consultant la tablette reliée à un drone.— Trois autres en patrouille. Et la clé biométrique ne fonctionnera qu’une fois. Tu prends la gauche. Moi, l’est.— Pas question que tu sois seule.Je le fixe.— Je ne serai jamais seule.Je me penche vers lui, mes lèvres frôlant sa joue.— Je t’ai dans le sang maintenant. Tu
À l'encre de tes chaînes Chapitre 77 : L’ombre et le sang
MaëlysLa lumière du matin glisse à travers les rideaux, pâle et froide, comme un avertissement.Je suis déjà réveillée. Depuis longtemps.Le sommeil s’est dissipé au premier sursaut de mon cœur.Le monde nous attend, avec ses murs, ses pièges, ses fantômes.Aleksandr dort encore.Ou il fait semblant.Son bras est posé sur ma hanche, lourd et chaud, possessif dans l’abandon.Je reste là, quelques secondes de plus, le souffle suspendu entre ce qu’on vient de se donner… et ce qu’on va devoir affronter.Je me dégage doucement, quitte le lit, ma peau nue frissonnant contre l’air froid de la pièce.Je traverse la chambre, récupère ma chemise froissée, et la passe en silence.Devant le miroir, je m’arrête.Mon reflet a changé.Il y a une lueur dans mes yeux que je ne reconnais pas.Quelque chose de plus féroce.De plus vivant.Je ne suis plus la même qu’hier.Et je crois que je ne le serai plus jamais.Je retourne près du lit, pose le téléphone sur la table de nuit.— On bouge à midi. J’ai
À l'encre de tes chaînes Chapitre 76 : Le feu sous la peau
MaëlysIl ne dit rien.Mais je le vois.Je le sens.Tout en lui est en train de se tendre.Comme une corde trop tirée. Comme un orage qu’on retient trop longtemps.Un silence qui crépite, lourd d’un feu qui ne demande qu’à jaillir.Il me regarde.Pas comme avant.Pas avec ce désir brut, cette colère impérieuse, cette faim sauvage qui nous consumait au bord du gouffre.Non.C’est plus lent.Plus grave.Il me regarde comme un homme qui choisit enfin de ne plus fuir.Comme quelqu’un qui pose les armes… juste pour mieux brûler.Et je frémis.— Maëlys, dit-il.Juste mon prénom.Mais il le prononce comme une prière.Comme une détonation.Sa voix est rauque, éraflée de tension.Elle descend sous ma peau, se faufile entre mes omoplates, glisse le long de ma colonne, s’enroule dans mon ventre et m’ouvre en deux.Je me rapproche. À peine.Un pas. Un souffle.Et soudain, il se lève.D’un seul mouvement, fluide, tendu.Comme un fauve prêt à bondir.Il s’approche, lentement.Me rejoint. Me dévisag
À l'encre de tes chaînes Chapitre 75 : Là où la cendre devient promesse
MaëlysL’aube est grise.Pas une de ces aubes claires, qui sentent la renaissance. Non.Celle-là est lourde. Lourde d’un ciel sans soleil. D’un jour sans promesse.Mais elle arrive quand même.Comme tout le reste.Comme la chute. Comme les décisions qu’on n’a pas prises à temps. Comme les fantômes qu’on pensait enterrés.Aleksandr dort de nouveau. Moins profondément. Il grogne parfois, dans ses cauchemars. Il se tourne, grimace. La douleur des blessures, ou celle d’avant ?Je ne lui demande pas.Je ne veux pas savoir si c’est moi qu’il voit, dans le noir. Si c’est mon sang qu’il imagine. Mon cri qu’il entend.Je me lève. Pieds nus sur la moquette râpée. Les fibres râpent contre ma peau. C’est presque une punition.Je passe devant le miroir de l’entrée. Je m’arrête.Il y a une trace rouge sur ma joue. Du sang séché. Pas le mien.Je l’efface du bout des doigts. Mais ça ne suffit pas.Je suis marquée à l’intérieur. À vif. Et personne ne le voit. Personne ne le saura.Je suis une plaie él
À l'encre de tes chaînes Chapitre 74 : Ce que le feu ne consume pas
MaëlysJe devrais me sentir victorieuse.Mais je ne ressens rien qui s’y apparente.Pas même un soulagement. Pas même une forme d’orgueil.Les murs crament encore dans mon dos. L’air sent la suie, la fin, l’irréparable. Et pourtant, ce n’est pas assez.Le vide est là. Insatiable. Il s’est glissé sous ma peau, rampant. Il s’est logé entre mes côtes, là où battait autrefois quelque chose.Une innocence peut-être.Une foi.Je ne sais plus. En quoi je croyais. En la justice ? En moi ? En quelque chose de plus grand, de plus pur ?C’est flou.C’est loin.Comme si une autre femme avait porté mon nom, mes choix, mes colères.Je regarde mes mains.Elles tremblent. Pas assez pour que cela se voie. Juste assez pour que je le sente.Je suis assise, jambes croisées sur la moquette d’un appartement vide, abandonné. L’un des nôtres. Une planque, une cache.Une illusion de refuge.Aleksandr dort à moitié. Torse nu, les bras croisés derrière la tête. Ses blessures encore bandées. Son corps marqué. Ma
À l'encre de tes chaînes Chapitre 73 : L’empire tombe
MaëlysLe feu est en moi. Il me dévore, il me guide. Je ne dors plus. Je ne mange plus. Je pense, je trace, je calcule. Aleksandr à mes côtés, silencieux, mais présent, comme une ombre fidèle. Arkadi est ligoté, enfermé dans une pièce du hangar que nous avons reconquis. Il ne parle pas. Mais ses yeux parlent pour lui. Il sait que c’est fini.Je regarde la carte étalée sur la table. Le réseau. Les points de contact. Les caches. Les labos. Les transferts. Tout est là. Offert par Vassili lui-même, avant que je ne l’abandonne à ses hurlements. Je sens encore le métal tiède du couteau. J’en rêve la nuit.Je regarde Aleksandr.— Ce soir, on coupe la tête.Il hoche la tête. Il n’a plus besoin de mots.AleksandrElle me fascine. Ce qu’elle est devenue. Ce feu froid, méthodique. Ce n’est plus la femme que j’ai brisée. C’est celle qui m’a relevé. Elle parle peu. Mais chaque mot est un coup. Chaque regard, une promesse.Nous attaquons trois sites ce soir. Simultanément. Nos hommes sont prêts. De
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