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Chapitre 12 : L'Empreinte 2

Author: Darkness
last update Last Updated: 2025-12-10 19:45:26

Camille

Quand elle entre en moi, avec ses doigts habiles et impérieux, c’est une déchirure. Une frontière franchie dont il n’y aura pas de retour. Je crie. Ce n’est pas un cri de plaisir pur. C’est le son d’un être qui se fend en deux. La Camille d’hier se sépare de la créature archarnée et peinte qui se tord sous les mains de cette femme. C’est un accouchement dans la violence et la souillure.

Et cela dure. Des heures, des minutes, un éternité suspendue dans le jus épais du désir et du remords. Elle m’utilise, m’explore, me façonne. Je suis sa glaise, sa toile, son instrument de musique déréglé. Et je réponds à chaque impulsion, chaque demande silencieuse, avec un abandon qui me terrifie.

Puis, c’est le déluge. La vague qui monte depuis le fond de mes entrailles, nourrie par le conflit même, par l’impossibilité de cette situation. Elle explose en moi avec la force d’une chose retenue trop longtemps. Un séisme. Je me cambre, les yeux révulsés, voyant des éclats de lumière blanche, des
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    CamilleJe suis restée une éternité dans l’entrée, pétrifiée, écoutant le silence pesant qui venait du salon. Ce n’était pas un silence vide. C’était un silence plein. Plein de questions sans réponse, de images qui devaient défiler sous son crâne à lui, de l’effondrement de tout ce en quoi il croyait. De tout ce en quoi nous croyions.La force qui me maintenait debout, cette rigidité de honte, a cédé d’un coup. Mes genoux ont fléchi. Je me suis affalée lentement contre la porte, le dos glissant le long du bois jusqu’à ce que je sois assise sur le sol froid de l’entrée. Les larmes ne venaient plus. J’étais au-delà des larmes. Dans un désert aride où ne subsistait que la conscience aiguë, insoutenable, de la dévastation que j’avais semée.De l’autre côté du mur, il était seul. Avec sa découverte. Avec sa douleur. Et je le laissais seul. Comme une lâche. Comme la traîtresse que j’étais.Cette pensée a fini par me mettre en mouvement. Une pulsion sourde, désespérée. Je ne pouvais pas le l

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    CamilleQuand elle entre en moi, avec ses doigts habiles et impérieux, c’est une déchirure. Une frontière franchie dont il n’y aura pas de retour. Je crie. Ce n’est pas un cri de plaisir pur. C’est le son d’un être qui se fend en deux. La Camille d’hier se sépare de la créature archarnée et peinte qui se tord sous les mains de cette femme. C’est un accouchement dans la violence et la souillure.Et cela dure. Des heures, des minutes, un éternité suspendue dans le jus épais du désir et du remords. Elle m’utilise, m’explore, me façonne. Je suis sa glaise, sa toile, son instrument de musique déréglé. Et je réponds à chaque impulsion, chaque demande silencieuse, avec un abandon qui me terrifie.Puis, c’est le déluge. La vague qui monte depuis le fond de mes entrailles, nourrie par le conflit même, par l’impossibilité de cette situation. Elle explose en moi avec la force d’une chose retenue trop longtemps. Un séisme. Je me cambre, les yeux révulsés, voyant des éclats de lumière blanche, des

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    CamilleSes lèvres ont le goût de la peinture et du scandale. Un goût âcre, minéral, celui de la terre retournée, des pigments broyés, des choses cachées mises à nu. Un goût de mensonge devenu vérité physique, charnelle.Je réponds. Ma bouche s’ouvre sous la sienne comme une blessure consentante. Mes mains, encore souillées, se hissent à son cou, s’accrochent à la toile rugueuse de son pull, y laissant des empreintes digitales écarlates. Des marques. Je la marque. L’idée, fugace, insensée, me traverse comme une décharge : je la possède autant qu’elle me possède.Elle gémit, un son rauque qui vient du fond de la gorge, et ses mains s’agrippent à mes hanches, me tirant du tabouret. Nous trébuchons, un ballet désaxé de corps qui s’entrechoquent, vers le canapé défait couvert de draps tachés. L’odeur ici est encore plus forte : sa sueur, son essence, l’odeur âcre du linseed oil et du sexe ancien.Nous tombons sur les draps froissés. Le choc fait jaillir un nuage de poussière de pastel. El

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