Chapitre 2

Cette voie était sans aucun doute difficile, mais peu importe la difficulté, j’avais envie d’essayer.

Je croyais que je pouvais le faire moi-même !

J’ai entendu Émilie se vanter auprès de quelqu’un.

« Arrête, Louis, c’est juste ce que les gens disent de lui, qu’il est génial, mais en réalité, il ne comprend rien, il sait juste dessiner. »

« D’ailleurs, si ce n’était pas pour ses participations à tant de concours, sa popularité, et son apparence qui est encore belle, qui voudrait être avec lui ? »

Un camarade a dit : « Alors, Émilie, tu te vantes mais il faut être réaliste, c’est un génie, tu crois qu’il s’intéresse à toi ? C’est juste parce que tu es la plus belle fille de l’école, il joue avec toi, c’est tout. »

Émilie a fait un bruit de mécontentement, « Vous êtes juste jalouses de moi, et peu importe qu’il soit un génie, je peux l’avoir en un clin d’œil. »

« Si je veux prouver qu’il ne joue pas avec moi, ce n’est pas difficile, attendez de voir. »

Un autre camarade a dit : « J’ai entendu dire qu’il va bientôt participer à un concours international de peinture, si tu es si compétente, ne le laisse pas y aller. »

J’étais assise juste à côté d’elle.

Et je savais que le premier prix de ce concours permettait d’être admis directement à l’Académie Florentine des Beaux-Arts, classée première au monde.

Je savais à quel point ce concours était important pour Louis, et combien il y avait mis de cœur.

En effet, sans mon intervention, les moments clés de la vie précédente se sont à nouveau produits.

Dans ma vie précédente, je savais qu’Émilie sortait avec Louis juste pour s’amuser.

J’avais essayé plusieurs fois de donner des indices à Louis, mais il pensait toujours que j’étais une personne qui provoquait et détruisait leur relation.

Ainsi, après avoir hésité plusieurs fois, j’avais choisi de le dire à ses parents.

À cause de l’intervention de ses parents, l’agitation était assez grande.

Il était forcé de rompre avec Émilie.

Louis avait été surveillé par sa mère lorsqu’il était allé sur le terrain de compétition, mais à cause de son état, il avait raté le trophée du premier prix.

Peu de temps après, ses parents l’avaient envoyé à l’étranger.

Il m’en avait voulu pendant de nombreuses années.

Il m’avait haïe au point de vouloir me détruire.

De cette manière.

Lorsque je suis revenue à moi, Émilie s’était déjà approchée de moi.

Son bras était posé sur mon épaule, « Léa, tu ne vas pas dénoncer, n’est-ce pas ? »

J’ai baissé la tête et a ouvert mon livre, promettant solennellement : « Ne t’inquiète pas, je n’ai rien entendu tout à l’heure. »

Dans ma vie précédente, Louis m’avait appris une leçon en personne.

Lâcher l’obsession d’aider les autres et respecter le destin des autres.

Je l’ai rencontré devant ma porte.

C’était la première fois que je le rencontrais après ma réincarnation.

En pensant à ce qu’il m’avait fait dans ma vie précédente, ma paume était devenue moite de sueur.

J’ai retenu mon dégoût et baissé les yeux.

Il y avait des canettes vides éparpillées par terre, et dans ses mains, il tenait encore une canette de bière non terminée.

Lorsqu’il m’a vue, il s’est immédiatement relevé du sol, les yeux rouges, attrapant mes épaules.

« Léa, tu es voisine d’Émilie, non ? Aide-moi à la contacter, elle veut rompre avec moi. »

« Je ne peux pas la quitter, elle n’aime pas mes dessins, je peux arrêter de dessiner, tu peux lui dire, s’il te plaît ? »

« Je suis vraiment à court de solutions, je l’aime, je ne peux pas la perdre, je ferais n’importe quoi pour elle. »

Je le regardais tranquillement, ce jeune homme en état pitoyable, imprégné de l’odeur de l’alcool.

Il n’avait plus le charisme qu’il avait autrefois.

Il n’était plus du tout celui que j’avais en mémoire.

Ses mains étaient toujours bien dessinées, il en prenait grand soin.

Il disait qu’il remerciait le ciel de lui avoir donné des mains capables de créer des œuvres poignantes.

Il savourait le processus de voir les objets ou les personnages prendre forme sous ses mains.

Ses mains, autrefois soignées et articulées, étaient maintenant couvertes de terre, sans qu’il ne s’en aperçoive.

À ses yeux, maintenant, personne ne valait mieux qu’Émilie.

Je n’ai pas pu m’empêcher de secouer la tête.

En effet, le premier amour ne pouvait exister que dans la mémoire.

« Léa, pourquoi tu ne dis rien, tu veux bien m’aider, n’est-ce pas ? »

Voyant le regard plein d’espoir de Louis, j’ai sorti mon téléphone et appelé Émilie.

Bien sûr, pourquoi pas.

Sinon, comment aurais-je pu voir ce drame ?

« Émilie, Louis est ivre devant ma porte, il crie ton prénom, pourrais-tu venir un instant ? »

Louis me regardait avec précaution, n’osant même pas respirer.

Émilie a ri sarcastiquement et m’a demandé : « Qu’est-ce que ça me fait que Louis soit ivre devant ta porte ? Léa, tu te trompes de personne. »

Le visage de Louis est devenu de plus en plus pâle.

Ces deux-là ne pouvaient pas se séparer, j’ai immédiatement tenté de les réconcilier.

« Émilie, vous vous êtes disputés ? Franchement, quel couple se sépare après une simple dispute ? Pourquoi ne pas écouter l’explication de Louis, ou lui demander des excuses ? »

Émilie a fait un bruit de mécontentement, « Des excuses ? C’étaient inutiles. Si tu veux que je continue avec lui, demande-lui s’il est prêt à tout pour moi. »

J’avais déjà mis le téléphone en haut-parleur, et dès que Louis a entendu ce qu’Émilie a dit, il a immédiatement hoché la tête, paniqué.

« C’est vrai, Émilie, je ferais n’importe quoi pour toi, je suis désolé, c’est ma faute, je t’ai énervée. »

Émilie semblait heureuse, « Alors, dans ce cas, ne va pas participer au concours. »

Elle a raccroché immédiatement après avoir dit cela.

Louis a regardé mon téléphone, stupéfait.

Je l’ai observé, me demandant comment il aurait choisi cette fois-ci sans mon intervention.

Louis est resté figé sur place, la tête baissée.

Je savais qu’il y avait eu un dilemme entre l’amour et les rêves.

Après un long moment, il a relevé la tête avec un sourire amer et a dit : « Léa, est-ce que c’est seulement en abandonnant la compétition que je pourrai prouver combien elle compte pour moi ? »

Il m’a posé la question, mais je savais qu’il avait déjà sa réponse dans son cœur.

Je n’ai rien dit de plus, après ma vie précédente, je n’aurais rien ajouté.

J’ai regardé son dos abattu, s’éloignant lentement, pas à pas, hors de ma vue.

Louis n’est effectivement pas allé à la compétition.

Parce que sa main était blessée.

Après être parti de chez moi, on ne savait pas ce qui s’était passé, mais une grosse égratignure était apparue sur le dos de sa main et du sang perlait à chaque mouvement.

Je n’ai pas pu m’empêcher de m’exclamer, admirant la puissance de l’amour, qui l’avait poussé à se blesser pour tenir sa promesse à sa petite amie.

Ils s’étaient miraculeusement réconciliés.

Ils se tenaient la main, joyeusement, chaque jour en rentrant chez eux après l’école.

Louis avait perdu toute la déprime de cette soirée-là, ses yeux étaient pleins de tendresse en regardant la fille à ses côtés.

Dans la ruelle qu’ils empruntaient toujours pour rentrer chez eux, Émilie a pris une bouffée de cigarette, puis a lentement expiré la fumée en direction du visage de Louis.

Louis a caressé doucement les cheveux d’Émilie, puis a baissé la tête pour l’embrasser profondément.

Il l’a serrée contre lui par la taille et ils sont entrés dans un cybercafé à proximité.

Dans le cybercafé, un groupe de jeunes l’a appelé « grand frère », et Louis a pris les cigarettes qu’ils lui ont passées, en discutant avec eux de manière décontractée.

J’ai secoué la tête et je me suis tournée pour partir, me contentant de rester une spectatrice totale.

Ce n’était que plus tard que la mère de Louis est venue en classe.

Sa mère, Marie, était une célèbre styliste, toujours douce et aimable.

Dans mon souvenir, elle n’avait jamais eu un mot fâché avec qui que ce soit, et on avait l’impression qu’elle vivait une vie pleine de bonheur.

Le père de Louis, Benoît, avait une grande entreprise, et dans ma vie précédente, après que Louis ait pris la relève, il avait pu me faire coucher avec le partenaire de l’entreprise.

Louis avait aussi d’excellentes notes en matières générales et un talent incroyable pour la peinture.

Il était l’enfant modèle dont les autres parents parlaient sans cesse.

Ses parents ne lui imposaient pas seulement les matières générales, ils soutenaient aussi qu’il développait ses passions et intérêts.

Louis avait vraiment bien travaillé, remportant d’innombrables prix au fil des années.

Dès qu’il aurait passé le bac, il recevrait une lettre d’admission des meilleures universités étrangères.

Et cette compétition était la porte d’entrée vers les écoles d’art les plus prestigieuses.

Louis aurait pu avoir une vie brillante et éclatante, sous les projecteurs, recevant les applaudissements et les fleurs de tout le monde.

C’était lui, de son propre chef, qui a choisi de laisser passer ces honneurs, prêt à pourrir dans un égout avec Émilie.