Chapitre 3

Marie est entrée dans la classe suivie par le professeur principal, avec un visage sombre.

« Qui est Émilie ? »

Elle a balayé la salle du regard, et aucun élève n’osait répondre.

Émilie, assise à côté de moi, a froncé les sourcils, tapoté rapidement son téléphone posé sur la table, puis s’est levée calmement.

« C’est moi, madame, qui êtes-vous ? »

Marie a froncé ses sourcils fins et a scruté Émilie de haut en bas.

Le visage d’Émilie a lentement rougi, et elle semblait un peu gênée et désemparée.

« C’est toi qui sors avec mon fils tous les jours, et qui le mènes à traîner sans but ? »

Émilie a instinctivement nié, mais avant qu’elle puisse dire quoi que ce soit, Marie lui a donné une gifle.

« Je te conseille de garder tes petites manigances pour toi, elles ne marcheront pas devant moi. Tu crois vraiment que je ne vois pas ce que tu veux faire ? »

« Tu es jeune, mais tu es trop rusée ! »

Une marque rouge des cinq doigts est restée sur le visage magnifique d’Émilie.

Elle l’a fixée avec incrédulité, hurlant : « Vieille sorcière, tu as quel droit de me frapper ? »

Marie a souri froidement, « C’est parce qu’à ton âge, tu ne t’améliores pas, et tu cherches délibérément à séduire mon fils. »

« Mon fils était un garçon sage et obéissant, et maintenant, à cause de toi, il fume, boit, se bat et désobéit à ses parents. Si tu veux sombrer dans la déchéance, fais-le, mais pourquoi entraîner mon fils avec toi ? »

Émilie était la star de l’école, et lorsqu’elle a entendu Marie utiliser le terme « séduire » à son sujet, son orgueil a été profondément blessé.

« Sage ? Ahh ! Vieille sorcière, Louis est un homme, un être avec une pensée indépendante, comment oses-tu le décrire avec un mot aussi pour décrire un chien ? »

Émilie a répliqué avec obstination.

Marie, furieuse, a baissé la tête pour attraper Émilie par les cheveux.

« Mon fils, je le prends en main comme je l’entends, et ce n’est pas à toi de me donner des leçons. »

Louis est enfin arrivé.

Il a repoussé Marie et a fermement protégé Émilie derrière lui.

Le professeur principal a finalement attrapé Marie, essoufflé.

« Maman, qu’est-ce que tu fais ? C’est moi qui veux être avec Émilie, si tu veux frapper quelqu’un, frappe-moi. »

« Abandonner la compétition est ma propre décision, cela n’a rien à voir avec Émilie. »

Marie n’aurait jamais imaginé que son fils, si sage et raisonnable, se rebellerait devant elle en public pour une fille qui manifestait clairement de mauvaises intentions.

Elle tremblait de colère, son corps vacillait, et le professeur principal s’est précipitée pour la soutenir.

Louis n’avait pas imaginé que sa mère serait ainsi secouée, et en voyant Marie perdre son équilibre, il s’est inquiété et a crié : « Maman… »

« Ne m’appelle pas maman, je n’ai pas un fils aussi ingrat et irrespectueux que toi. » Marie a levé la main et a donné une gifle à Louis !

Elle a pointé du doigt vers moi, qui me tenais dans la foule. « Si tu veux sortir avec quelqu’un, ton père et moi ne t’en empêcherons pas, mais tu devrais au moins choisir une fille bien comme Léa. Ouvre les yeux et vois ce qu’est cette Émilie. Tu veux vraiment nous tuer, ton père et moi ? »

Je suis restée figée sur place, stupéfaite d’être soudainement mentionnée.

Cet incident ne s’était jamais produit dans ma vie précédente.

Marie n’était jamais venue à l’école, même après avoir appris que Louis et Émilie étaient en couple.

Ils avaient choisi de garder cela très discret, et ils avaient envoyé Louis à l’étranger pour couper toute relation entre eux.

Je ne savais pas ce qui s’était passé cette fois-ci, mais Marie est devenue tellement extrême, humiliant ouvertement Louis et Émilie devant tout le monde.

Marie m’a mentionnée, tous les regards se sont tournés vers moi.

Émilie a soudainement compris quelque chose et m’a fixée avec colère.

« Léa, c’est toi, c’est toi qui as dénoncé ! »

« Tu m’as promis de ne pas dénoncer, pourquoi tu as fait ça ? Qu’est-ce que ça t’apporte ? »

Louis m’a regardée, et il y avait désormais de la méfiance et de la colère dans ses yeux.

Je me suis juste touché le nez, sachant que Louis, dont la pensée obnubilée par l’amour, avait sûrement cru cela.

Mon dieu, dans cette vie, pour mieux respecter son destin, je n’ai même pas laissé échapper un seul mot.

Et maintenant, voilà que ça devenait un problème pour moi.

J’ai haussé les épaules, « Ce n’est pas mon problème. Je vous ai dit que je ne m’impliquerais pas dans vos affaires, et je tiens ma parole. Si vous voulez continuer à vous disputer, pourriez-vous aller le faire dehors ? Cela perturbe la révision des camarades ici. »

« Et, tante, pourriez-vous clarifier que je ne vous ai pas dénoncée ? »

Mais Émilie était convaincue que c’était moi qui l’avais dénoncée.

« Bon, arrêtez de vous disputer, c’est moi qui ai parlé à la mère de Louis. »

Le professeur principal est sorti en se frottant le front.

« Calmez-vous, il y a un bureau pour discuter de tout ça, ne dérangez pas les autres élèves ici. »

Nous avons suivi le professeur principal dans son bureau, qui était vide car c’était l’heure des cours.

Marie, poussée à s’asseoir par le professeur principal, a froidement fixé Louis. « Si ce n’était pas ton professeur principal qui m’avait parlé, combien de temps comptais-tu encore me cacher cela ? »

« Tu as fait tant de choses dans mon dos, comment comptes-tu expliquer cela à ton père et à moi ? »

« Calme-toi, parle calmement à ton fils, ne sois pas aussi agressive. » Le professeur principal lui a versé une tasse de thé et lui a tapoté doucement la main.

Le professeur principal et Marie étaient camarades de classe et très proches. Grâce à ses conseils, Marie a réussi à contrôler sa colère.

Marie et le professeur principal ont avoué que l’information ne venait pas de moi, et j’ai enfin été débarrassée de toute suspicion.

« Puisque cela n’a rien à voir avec moi, je vais retourner en classe, il me reste encore beaucoup de devoirs à faire. »

Le bac approchait, je devais profiter de chaque minute.

Cependant, j’avais sous-estimé la rapidité avec laquelle les élèves se passaient l’information à l’école.

Cet incident était devenu presque un secret de polichinelle dans toute l’école.

Les relations amoureuses précoces étaient fréquentes, et de nombreux parents venaient souvent troubler l’école.

Mais jamais cela n’avait attiré autant d’attention.

J’ai entendu dire que ce jour-là, Marie leur avait donné deux choix.

Soit Louis partait à l’étranger, soit Émilie devait changer d’école.

Émilie pensait qu’avec sa beauté et sa silhouette, elle pourrait facilement entrer dans une université d’arts, c’était pourquoi elle osait sortir avec Louis de manière si insolente.

Elle ne pourrait certainement pas changer d’école pour Louis, elle ne l’aimait pas encore à ce point.

Les yeux rouges, Émilie se cachait derrière Louis, toute penaude.

« Ne t’inquiète pas, Émilie, je vais te protéger. »

Louis pensait probablement que c’était de sa faute si Émilie avait été humiliée par sa mère.

Après avoir été ramené chez lui par Marie, Louis a de nouveau éclaté en une violente dispute.

Pour prouver sa détermination à être avec Émilie, Louis a même brisé son chevalet qu’il adorait, allant jusqu’à se mettre en grève de la faim pour protester.

Je n’ai revu Louis qu’une semaine plus tard.

Ce jour-là, c’était la première fois en deux mois qu’il y avait du soleil.

J’ai aperçu Louis, assis près de la fenêtre en train de dessiner.

Depuis qu’il était avec Émilie, il n’avait presque plus touché à ses pinceaux.

Il abandonnait ses dessins avant même qu’ils ne prennent forme, jetant ses pinceaux.

Au milieu de la nuit, le bruit perçant d’une ambulance a déchiré le silence de la nuit.

Mes parents ont entendu le bruit, se sont précipités dans leurs manteaux et sont allés aider chez le voisin.

Ils ont vu Benoît portant Louis sur son dos, et Marie pleurait derrière, hors d’haleine.

La main droite de Louis pendait devant Benoît, le sang gouttant goutte à goutte.

« Emmène-le vite à l’ambulance, Benoît, je vais t’aider. »

Mon père s’est précipité pour soutenir Benoît, portant l’homme inconscient sur son dos, et ils se sont dirigés rapidement vers l’ambulance.

Louis, le visage livide, reposait sur l’épaule de son père, un sourire satisfait dans les yeux.

En passant près de moi, il m’a dit en riant doucement :

« Dans cette vie, je vivrai pour Émilie, Léa, ne m’empêche pas, sinon tu sais ce qui t’attendra. »

À ce moment-là, c’était comme si de l’eau glacée m’avait éclaboussée, je suis restée figée sur place, gelée.

Louis s’était coupé les tendons de la main, bien que ce n’ait pas mis sa vie en danger, sa main était désormais handicapée.

Benoît et Marie n’avaient d’autre choix que d’accepter qu’ils soient ensemble.

Louis ne pourrait plus jamais tenir un pinceau.

Mais il n’en avait rien à faire.

Lorsqu’on lui demandait, il montrait fièrement la longue cicatrice sur son poignet, en disant avec fierté :

« C’est la preuve de mon amour pour Émilie, c’est ma jeunesse ! »

Mais moi seule savais que ces mains pouvaient créer des œuvres d’art uniques.

Il aurait pu jouir de tous les regards envieux dans des salles d’art.

Après que Marie était venue à l’école, Émilie a changé de place pour s’installer au siège le plus éloigné de moi.

Ils étaient maintenant officiellement ensemble.

On disait qu’ils s’étaient séparés plusieurs fois, mais à chaque fois, c’était Louis qui allait reconquérir Émilie.

Et Émilie, elle, s’était simplement considérée comme la belle-fille des Leroy.

Après avoir vu les richesses étincelantes de Marie, elle n’était pas contente de la situation modeste et demandait souvent à Louis des cadeaux chers que seuls les adultes pouvaient se permettre.

Mais Louis persistait à être avec elle, et dans leur déception, Benoît et Marie ont cessé de lui donner de l’argent.

Louis avait déjà quitté la maison et vivait avec Émilie dans un appartement.

Grâce aux compétitions auxquelles Louis avait participé ces dernières années et aux prix qu’il avait gagnés, ainsi que l’argent donné par ses aînés lors des fêtes, ils vivaient assez confortablement pour l’instant.