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Chapitre 14 : C'est méchant LE POINT DE VUE D'Aurelia La soirée touchait à sa fin. Un dernier regard échangé entre nous trois, un sourire d’apparence tranquille sur les lèvres d’Aitana, et Alejandro fit signe au serveur.Il régla l’addition sans même regarder le montant. Un simple hochement de tête, quelques mots rapides en espagnol : “Todo bien. Gracias.”Je le fixais discrètement. Il dégageait une prestance étrange. Autoritaire, mais discrète. Sévère, mais élégante. Il se leva le premier, repoussant sa chaise d’un geste calme, puis tendit la main à sa sœur pour l’aider à se lever. Aitana accepta en souriant. Moi, je me levai seule, un peu engourdie par les émotions contradictoires qui me traversaient.On quitta le restaurant sous les lueurs orangées des lanternes suspendues. L’air de la nuit était doux, presque tiède. Le parfum subtil du jasmin qui bordait la terrasse me parvenait par bouffées. Et malgré tout... quelque chose en moi était tendu.À peine avions-nous franchi les por

Chapitre 16 : Petit déjeuner en famille (sans Maxence)LE POINT DE VUE D'AURELIA Le soleil avait à peine percé les rideaux épais du salon lorsque je suis descendue à la cuisine. L’odeur du café chaud et des viennoiseries flottait déjà dans l’air, douce et enveloppante comme une promesse de matinée tranquille. La table était joliment dressée, les assiettes blanches alignées, les couverts parfaitement posés. Mais une chose clochait : la chaise au bout de la table, celle de Maxence, était vide.Il n’était pas là.J’ai froncé légèrement les sourcils, essayant de deviner pourquoi. Ce n’était pas dans ses habitudes de rater un repas, encore moins celui du matin. Était-il sorti ? Occupé ? Ou… fuyant quelque chose ? Je n’en savais rien, mais cette absence dessinait une légère tension que je tentais d’ignorer.Je me suis avancée calmement, pieds nus contre le carrelage frais, et je me suis installée à la place qu’on avait doucement commencée à considérer comme la mienne. Aitana était déjà là,

Chapitre 18: Adrien La maison était paisible. Aitana s’était enfermée dans sa chambre, sans doute absorbée par ses playlists ou ses messages secrets. Maxence était resté dans le salon, un livre à la main, dans cette posture détendue qu’il adoptait parfois, comme s’il avait oublié pendant quelques instants le poids de son nom et du monde qu’il gouvernait.Je remontais lentement les escaliers, ma tasse vide entre les mains, quand j’ai aperçu Alejandro, adossé au mur du couloir, les bras croisés, l’air presque nonchalant. Il m’attendait.— Tu veilles tard, a-t-il lancé doucement, sans moquerie.Je me suis arrêtée face à lui, surprise mais pas méfiante. Il avait cette façon de me parler ces derniers temps… plus douce. Plus... humaine.— J’étais avec ton père. On a discuté un peu.Je marquai une pause, puis ajoutai :— Je crois qu’il avait besoin de compagnie.Il acquiesça, le regard un peu flou. Il s’était attaché, lui aussi, je crois. À sa façon.— Tu lui fais du bien, murmura-t-il, pre

Chapitre 20 : Mon regard m'a trahis LE POINT DE VUE DE D'AURELIA Le soleil traversait doucement les rideaux, teintant la chambre d’une lumière douce et dorée. J’étais allongée sur le côté, les yeux ouverts, le regard figé sur le mur. Maxence dormait encore profondément à côté de moi, sa respiration régulière rythmant le silence. Et moi, je n’avais presque pas fermé l’œil. La nuit avait été une tempête intérieure.C’est alors que mon téléphone a vibré doucement sur la table de nuit.Mon cœur a bondi.Je me suis redressée doucement, en faisant attention à ne pas réveiller Maxence. D’un geste lent, presque hésitant, j’ai saisi l’appareil et jeté un coup d'œil à l’écran.Adrien.Mon souffle s’est suspendu.Le voir si tôt, après ce qu’il m’avait dit la veille… J’ai coupé l’appel, juste par réflexe. Puis j’ai tourné la tête vers Maxence.Toujours endormi. Heureusement.Je me suis levée lentement, à pas de chat, j’ai pris le téléphone avec moi, et je suis allée dans la salle de bain. Une f

CHAPITRE 22: Un rêve éveillé LE POINT DE VUE DE D'AURELIA Il faisait presque nuit. Le ciel s’était teinté de reflets orangés et bleus, et dans les jardins, les lanternes commençaient à scintiller comme des lucioles paresseuses. Je m’étais réfugiée dans un petit coin tranquille, un banc en pierre bordé de jasmins en fleurs. L’air sentait bon, un mélange de terre fraîche et de pétales.J’avais besoin de silence. De respirer un peu loin des regards. De mettre de l’ordre dans mes pensées encore agitées par ce que m’avait dit Aitana.Je n’ai même pas entendu ses pas. Mais j’ai senti sa présence avant même qu’il parle.— Tu fuis le dîner familial ? me demanda une voix douce derrière moi.Je me suis retournée. Alejandro. Il avait troqué son éternel costume contre un sweat sombre et un jean. Plus détendu. Moins barrière. Il avait les mains dans les poches et une expression tranquille sur le visage, bien qu’un peu curieuse.— Pas fuir… juste besoin de respirer, répondis-je avec un petit sour