All Chapters of Idylle avec un Mafieux: Chapter 71 - Chapter 80

Chapitre 71 – Le Feu sous la GlaceRafaelL’air du matin est froid, mais ma tête brûle.La ville défile, floue, étrangère. J’entends les klaxons, le bruit des moteurs, les sirènes au loin. Mais tout est lointain. Comme si mon monde s’était réduit à une seule chose : Gloria.Elle est là, à côté de moi. Droite. Silencieuse. Impénétrable.Elle ne dit rien, mais je la sens. Son énergie vibre. Un mélange de rage contenue, de peur étouffée, de lucidité brutale. Elle a changé. En quelques heures à peine, elle a laissé tomber les dernières illusions.Et moi ? Moi je m’accroche au volant comme si c’était la seule chose qui m’empêchait de sombrer. Parce que je m’en veux. D’avoir été aveugle. De ne pas l’avoir protégée. D’avoir douté d’elle, même une seconde.Elle m’a ramené sur le bon chemin, alors que c’était moi qui étais censé la guider.Mais maintenant, on est là. Ensemble. Plus en retrait. Plus passifs. Plus vulnérab

Chapitre 73 – Sous la Peau de GlaceTashaLa lumière artificielle du bureau me brûle les yeux, mais je ne la remarque même plus. Depuis des heures, je suis scotchée à cet écran, luttant pour déchiffrer le moindre indice, chaque ligne de code devenant un miroir déformé de mes propres fractures. Mon corps réclame du repos, mais mon esprit refuse de lâcher prise. Je suis déjà ailleurs. Dans un passé que je garde bien caché — une cage de verre autour de mon âme, froide et tranchante, presque trop nette pour être réelle.Quand Rafael et Gloria ont quitté la pièce, la porte s’est refermée derrière eux avec un claquement sec, brutal, presque obscène dans le silence tendu du bureau. Ce son a traversé mes nerfs comme une lame. Un rappel. Une gifle. Le monde autour de moi a cessé d’être flou. Il est revenu, avec ses contours nets, son amertume, ses dettes. Je n’ai plus le luxe du recul. Je suis dedans. Jusqu’au cou. Et cette fois, je ne suis pas l’observatrice distante, la voix dans l’ombre. Je

Chapitre 75 – Les Éclats du SilenceRafael Mais Gloria m’arrête. Elle est là, haletante. Elle me regarde. Puis lui.Et elle murmure :— Il ne vaut pas la balle.Je reste figé.Tasha arrive. Son visage est fermé. Mais dans ses yeux, je lis la même décision.On le laisse aux autorités. On l’enterre vivant cette fois, dans une prison sans nom.Mais nous, on se tient là. Épuisés. Brisés.Et toujours debout.La nuit recule lentement.Et je sais que rien ne sera jamais plus comme avant.GloriaL’aube n’a jamais été aussi grise.La lumière s’effiloche à travers les fenêtres sales du petit entrepôt que Tasha nous a indiqué comme point de repli. Une base secondaire. Cachée. Éloignée. Le genre d’endroit où personne ne pose de questions, où même les murs préfèrent se taire.On est là depuis trois heures. Trois heures depuis l’arrestation de Gianni. T

Chapitre 77 – Les Racines de l’OmbreRafaelLe matin déchire la nuit avec la brutalité d’un couperet. La lumière pâle filtre à travers les persiennes, projetant des bandes d’ombre sur le visage creusé par la fatigue et l’angoisse. J’ai veillé sans bouger, sans parler. Pas parce que je n’avais rien à dire, mais parce que je craignais que mes pensées ne trouvent un écho trop vrai dans le silence.Les mots de Marco tournent encore dans ma tête, s’incrustent dans mes tempes à coups de marteau. Le Cercle. Cette chose informe, sourde, tentaculaire. J’ai beau fermer les yeux, je le sens glisser sous ma peau, m’épier depuis les interstices de ma vie, s’infiltrer dans les murs mêmes de mon monde.Je ne sais pas par où commencer. Je ne sais pas qui chercher.Et c’est là toute la terreur : se battre contre un monstre dont on ignore le visage, dont les griffes sont peut-être déjà enfoncées dans ceux qu’on aime, silencieuses, invisibles, efficaces.

Chapitre 79 – Sous la Glace, le SangRafaelTornio.Un nom court. Tranchant. Comme un coup de froid dans la gorge.Quand nous sortons de l’aéroport, le vent nous gifle avec une brutalité presque symbolique. Le ciel est bas, couleur de plomb, et la lumière semble suspendue, figée dans un crépuscule permanent. Ici, même le jour hésite à se lever.Nous récupérons une voiture banalisée, une vieille Saab grise au chauffage capricieux. Gloria, emmitouflée dans son manteau noir, fixe le paysage qui défile : forêts sans fin, lacs gelés, routes désertes. Tornio n’est pas une ville. C’est un murmure au bord d’un pays, un repli du monde que même le temps semble vouloir oublier.Le carnet de l’homme sans nom est posé sur mes genoux. Tornio y apparaît encore et encore, toujours associé à cette date : 18 juin 1974. Une spirale noire y entoure ce chiffre. Comme une cicatrice.— Tu crois qu’on trouvera quoi, ici ? demande Gloria, sans m