Semua Bab MAGNÉTISME FATAL : Bab 91 - Bab 100

MaëlysLisbonne : À l’aubeJe ne voulais pas venir.Je me le suis répété à chaque feu rouge.À chaque escalier.À chaque battement de cœur qui cognait contre ma poitrine comme pour me supplier de faire demi-tour.Mais mon cœur…Mon cœur a toujours été une traîtresse douce.Il n’a rien refusé.Pas l’amour.Pas l’oubli.Pas le pardon.Je suis montée.Je n’ai pas frappé.Je n’en avais pas la force.Et peut-être… peut-être que je voulais qu’il sente mon arrivée, comme j’ai toujours senti sa présence, même à travers les murs, les silences, les autres.La porte était entrouverte.Comme lui.Toujours entrouvert. Jamais complètement à moi.Il est là.Assis dans la pénombre du salon.Son dos voûté. Son regard noyé dans l’ombre.Il ne sursaute pas.Il ne se redresse pas.Il savait.Je reste debout, les bras ballants, le ventre noué, les larmes coincées quelque part dans ma gorge.Le silence est assourdissant.Mais je n’ai plus peur de parler.Je n’ai plus peur d’entendre.— Pourquoi ?Ma voix e

EdenLisbonne Je ne dors pas.Je fais semblant.Depuis des heures, je suis étendue là, les yeux clos, le souffle régulier, le dos tourné vers lui et chaque parcelle de mon corps hurle.Il est là, tout près, à un souffle, à un soupir, à un frisson de moi.Et pourtant, il semble à des années-lumière.Je sens son regard posé sur moi.Lourd. Inquiet. Coupable.Ses doigts qui s’approchent, hésitent, frôlent à peine la couverture.Il ne me touche pas, mais sa présence irradie comme une brûlure sourde contre ma peau nue sous le drap.Je garde les yeux fermés.Je retiens chaque battement de cœur, chaque tremblement.Je veux qu’il croit que je dors, qu’il soit libre de partir… ou de rester.Mais il ne bouge pas.Il est comme moi.Prisonnier de ce lit, de cette nuit, de ce lien invisible qui nous relie et nous étrangle tout à la fois.Mon torse se soulève doucement sous ma respiration.Ma main repose sur son torse depuis des heures, légère, posée là comme un souvenir.Je la retire.Le contact

EdenLa nuit n’est pas finie.Elle se déploie autour de nous, lourde et douce à la fois, comme une mer noire sans fin.Une nuit d’après. Une nuit entre.Entre deux peurs. Entre deux élans.Entre ce qu’on ne sait plus taire et ce qu’on n’ose pas encore dire.Aleksandr dort.Ou peut-être pas.Son souffle est lent, régulier, mais son corps est en alerte. Je le sens.Sa main repose sur ma hanche.Pas posée au hasard.Posée comme un point d’ancrage.Elle ne serre pas.Elle garde.Je suis allongée sur le côté, dos à lui.Et pourtant, je n’ai jamais été aussi consciente de sa présence.De sa chaleur, de son souffle contre ma nuque, de cette retenue immense dans chacun de ses gestes.Je garde les yeux ouverts.Le plafond est invisible.Mais dans le noir, mon esprit dessine des formes, des possibles, des questions.Et une seule certitude, peut-être : je suis encore là.Je devrais dormir.Mais je ne peux pas.Mon corps est détendu, vidé, mais mon esprit veille.Pas sur lui.Sur nous.Alors je c

AleksandrLe jour filtre à peine à travers les rideaux tirés.Une lumière pâle, presque timide, effleure la chambre.Elle glisse sur sa peau nue, dorée, tranquille.Eden dort encore.Ou fait semblant.Et moi, je suis là, les yeux ouverts depuis des heures.Le cœur étonnamment calme.Le souffle lent.Comme si, pour une fois, je n’avais pas besoin d’être ailleurs.D’anticiper.De m’armer.Je la regarde.Longtemps.Chaque détail est une évidence que je redécouvre avec lenteur.Le creux de son épaule, la courbe de ses hanches, la trace à peine visible de mes doigts sur sa peau.Elle a laissé des empreintes sur moi aussi.Mais invisibles.Plus profondes.Incurables.Je passe doucement mes doigts sur son dos.Des caresses sans but.Juste pour sentir.Pour m’assurer qu’elle est bien réelle.Qu’elle respire.Qu’elle est encore là.Qu’elle n’a pas disparu entre deux battements de cœur.Elle bouge à peine.Son souffle s’accélère.Et un sourire naît sur ses lèvres avant même qu’elle ouvre les ye

EDENJe cours.Les pavés claquent sous mes semelles gorgées d’eau.Mes cheveux collent à mes tempes.La sueur et la pluie se confondent sur ma peau.Je ne sais plus depuis combien de temps je fuis.Cinq minutes ? Dix ? Une éternité ?La ville se déforme. Elle n’est plus qu’un souffle rauque dans mes oreilles.Un cauchemar aux angles morts.Les lampadaires deviennent des projecteurs d’angoisse.Les ombres me traquent. Les murs se resserrent.Je coupe à travers une ruelle.Je glisse sur une flaque huileuse.Je tombe.Mon genou heurte la pierre. La douleur monte, acide.Mais je me relève.Toujours.Mon corps veut s’effondrer. Mon instinct, lui, hurle : avance.Le grillage m’arrache la paume.Le métal mord, le sang coule, tiède.Mais je saute.Je tombe.Je roule.Et je repars.Droit vers les égouts.Vers le ventre noir de cette ville pourrie.Je force la bouche métallique.Elle résiste comme si elle savait.Comme si elle voulait me garder à la surface, offerte.Mais je m’en fous.Je frapp