GRACIELLALe silence n’est plus jamais total.Même la nuit, il y a ces petits bruits : une respiration irrégulière, un froissement de drap, un soupir minuscule. Il est là, entre nous deux, ou parfois posé sur mon ventre, emmailloté comme un cocon d’étoffe, chaud, fragile, vivant.Parfois, je me surprends à rester éveillée juste pour l’écouter respirer. Compter les secondes entre chaque souffle. Vérifier qu’il est encore là. Ce n’est pas de l’inquiétude. C’est autre chose. Une forme d’émerveillement inquiet, viscéral, animal. Comme si mon cœur ne savait plus battre sans ce rythme en écho.Tout est nouveau. Tout est déroutant. Mais tout est plein.Je me réveille avant l’aube, pas à cause d’un cri, mais par instinct. Mon corps est en veille, même quand je dors. Je tends la main, le cherche, le touche. Et quand je sens son souffle, faible mais régulier, je soupire, je me rendors.Je suis mère. Et ce mot-là, dans ma bouche, me semble à la fois immense et minuscule. Je n’ose pas encore le d
Last Updated : 2025-07-09 Read more