GRACIELLALa ville défile en arrière, floue derrière la vitre du taxi. Mais je n’y prête pas attention. Ce que je vois, ce sont les détails minuscules restés coincés sous la peau : la voix rauque de ma mère, l’odeur persistante de lavande fanée, le soupir qui ne disait ni colère ni pardon, mais juste fatigue.Élias ne dit rien. Il est là, à côté, silencieux, présent sans pression. Et ça, c’est peut-être ce qui me bouleverse le plus.Ses mots résonnent encore. Calmes. Profonds. Sans détour. Il a parlé pour moi, sans jamais me couper. Il m’a protégée sans m’étouffer. Comme s’il savait exactement quand il fallait se taire, et quand il fallait poser les mots qu’on n’ose pas se dire à soi-même.Je serre les mains sur mes genoux. Mon cœur tape plus fort que nécessaire. Ce n’était qu’un moment. Une visite. Mais ça a rouvert des choses que je croyais enfouies sous des années d’évitement. Rien qu’un regard, une main sur l’épaule, et tout remonte.Quand on arrive à la villa, la nuit est déjà là
Last Updated : 2025-07-02 Read more