All Chapters of Aphrodite : Chapter 41 - Chapter 50

Maxime se tourna vers lui, toujours calme, comme s’il essayait de comprendre avec lui. “Je ne sais pas, Viel. Je suis tout aussi perdu que toi. Mais il y a une chose que tu dois savoir. Ce n’était pas moi. Et je ne sais même pas qui pourrait faire ça. C’est pour ça que je veux t’aider à découvrir ce qui se passe. Si tu veux qu’on aille à la police, qu’on fasse des recherches ensemble, je suis là.”Viel se sentait égaré, seul face à un monde qu’il ne comprenait plus. Maxime était-il sincère, ou jouait-il simplement un autre rôle, celui d’un homme innocent qui se défend pour ne pas perdre la face ? La douleur d’être trahi par quelqu’un en qui il avait cru, en qui il avait placé une confiance naïve, l’envahissait de plus en plus.“Je suis fatigué de tout ça”, murmura Viel, en baissant la tête. “Je suis fatigué de ne pas comprendre. Je veux juste qu’on me laisse tranquille. J’avais une vie avant tout ça, une vie normale. Mais maintenant tout est fini. Tout le monde me regarde comme une bl

Je ne suis pas… trans, Elisa,” dit-il, sa voix se brisant légèrement sous le poids de la vérité. “Je ne me suis jamais senti comme une femme piégée dans le corps d’un homme. Ce n’est pas ça. Je suis né avec deux sexes. J’ai des attributs des deux genres, un corps qui est à la fois masculin et féminin. Je ne suis ni un homme, ni une femme, mais les deux à la fois.” Il marqua une pause, cherchant les mots pour décrire ce qu’il avait gardé en lui pendant si longtemps. “Je suis hermaphrodite. Je suis… comme ça. Et je n’ai jamais su comment le gérer.”Il leva les yeux, espérant que Elisa comprendrait, mais elle était encore debout, immobile, comme figée. Ses mains étaient crispées sur ses hanches, et ses yeux cherchaient à assimiler ce qu’il venait de dire.“Alors,” dit-elle lentement, sa voix calme mais pleine de confusion, “c’est pour ça que tu n’as jamais voulu me dire qui tu étais vraiment ? Parce que tu pensais que je te rejetterais ?”Viel hocha la tête, les yeux baissés, honteux. “O

Viel émergea lentement de l’inconscience, un bourdonnement faible résonnant dans ses oreilles. Il ouvrit les yeux avec difficulté, son corps lourd comme du plomb. Il se trouvait dans un lit d’hôpital, les draps blancs contrastant avec la pâleur de sa peau. La lumière artificielle, froide et nette, pénétrait par la fenêtre, mais tout semblait flou, comme si le monde autour de lui n’était qu’un rêve incertain.Il prit une profonde inspiration, sentant la douleur sourde de ses blessures, puis tenta de se redresser. C’est là qu’il remarqua l’aiguille dans son bras, la perfusion qui lui administrait des liquides et des médicaments. Il ne savait pas combien de temps il était resté là, mais il se sentait vidé, dépossédé de lui-même.Un bruit léger se fit entendre, et il tourna la tête. Une silhouette se tenait près de la porte, observant. C’était un médecin, un homme d’une trentaine d’années, au regard calme et empathique. Il s’approcha de lui avec un sourire rassurant.« Vous êtes enfin rév

Maxime se redressa légèrement, inquiet. “Tu as porté plainte ?”“Pas encore,” murmura Viel. “Le médecin m’a conseillé de me reposer d’abord. Et… honnêtement, j’ai peur. Peur qu’ils ne fassent rien. Peur qu’on m’accuse d’avoir provoqué tout ça, comme d’habitude.”Maxime posa une main sur la sienne, avec douceur. “Tu ne mérites pas ça, Viel. Personne ne mérite ça. Et je suis prêt à aller avec toi, si tu veux porter plainte. À te protéger, à témoigner, peu importe.”Un silence lourd suivit ces mots. Le contact de la main de Maxime réchauffait un peu la froideur qui pesait dans la chambre. Viel se surprit à penser que malgré tout ce qu’il ressentait – la honte, la confusion, la colère – Maxime restait un repère dans cette tempête.“Pourquoi tu fais tout ça pour moi ?” demanda-t-il soudainement, sa voix tremblante.Maxime haussa légèrement les épaules. “Parce que je tiens à toi. Parce que je ne supporte pas l’idée que quelqu’un te fasse du mal. Et peut-être aussi… parce que je m’en veux de

Viel ferma les yeux un instant, se laissant bercer par cette impression étrange d’être à l’abri. Il ne savait pas ce que demain lui réserverait. Il ignorait encore comment il affronterait le regard des autres, les murmures, les jugements. Mais une chose était certaine : il n’était plus seul.Et peut-être, juste peut-être… c’était un début.Le soleil s’était couché depuis longtemps, mais Viel n’avait pas bougé du canapé. Enveloppé dans la couverture, les jambes repliées contre lui, il fixait silencieusement l’écran de télévision sans vraiment regarder. Maxime était revenu avec un bol de soupe fumante et l’avait posé doucement devant lui sans un mot.Il avait compris. Viel n’avait pas besoin de grandes discussions. Juste de présence.— Mange un peu, dit Maxime en s’asseyant sur le tapis, juste en face de lui. Tu dois reprendre des forces.Viel acquiesça d’un léger mouvement de tête et prit une gorgée. Le goût était simple, mais bon. Rassurant. C’était peut-être la première fois depuis