Semua Bab La Luna Indésirable: Bab 11 - Bab 20

Point de vue de KyleLa tempête s'est abattue avant même que les nuages aient eu le temps de s'amonceler.La porte s'est ouverte brusquement, sans frapper, sans prévenir, sans aucun respect, et Sophia est entrée comme si elle était chez elle, comme si mon silence était une invitation, comme si mon temps lui appartenait. Ses talons frappaient le sol poli avec une cadence accusatrice, et elle avait déjà commencé à parler avant que je puisse lever les yeux du dossier étalé sur mon bureau.« Tu l'as laissée emménager ? » a-t-elle lancé d'un ton sec, sa voix montant à chaque syllabe, comme si le volume pouvait réécrire la réalité. « Tu as fait entrer cette malédiction dans ta maison et tu n'as pas jugé bon de m'en informer ? »Je n'ai pas répondu.Non pas parce que je n'avais rien à dire, mais parce que rien de ce que je pourrais dire ne ralentirait son élan. Elle ne voulait pas la vérité. Elle voulait le contrôle. Et le fait qu'elle n'en ait plus lui rongeait de l'intérieur.« Je suis ta

Point de vue de KyleJe ne lui avais pas demandé de le faire. C'est ce qui rendait les choses encore pires.Quand l'odeur m'a envahi — amère, riche, avec juste ce qu'il fallait de torréfaction et de cannelle —, elle m'a touché différemment. Je ne voulais pas le boire. Je ne voulais pas l'admettre. Mais dès que la tasse a touché mes lèvres et que la chaleur s'est répandue sur ma langue, mon loup a ronronné. Juste un peu.Elle l'avait fait fort. Pas sucré, pas floral. Pas écœurant comme le sirop que Sophia servait quand elle essayait d'impressionner les invités.C'était du vrai café. Sans concession et direct, tout comme elle.Je ne l'ai pas remerciée quand elle est entrée dans le bureau. Elle a posé la tasse sur le coin de mon bureau sans un mot, sans cérémonie, et a quitté la pièce avec le même calme qui avait commencé à contaminer tout ce qui l'entourait. Elle ne regarda pas Sophia, ne nous accorda pas plus qu'un battement de cœur.Mais je le vis : elle avait l'air blessée, même si e

Point de vue de LeahCela s'est passé juste après que Kyle ait bu son deuxième café de la journée. Je revenais du bureau, ma tasse encore chaude entre les mains, quand Sophia est apparue dans le couloir comme un spectre invoqué par la haine seule.Elle n'a pas frappé. Elle ne s'est pas annoncée. Elle s'est simplement avancée comme si le couloir lui appartenait et a incliné la tête, avec un sourire aussi fin que la lame que j'avais autrefois posée sur la gorge d'un traître.« Eh bien, dit-elle d'une voix sirupeuse de sarcasme, regardez qui est en train de devenir une vraie femme au foyer. »Je ne lui ai pas répondu et je n'ai pas bougé. Mais elle m'a suivi, se plaçant devant moi pour me barrer le passage.« Il boit tout, tu sais », a-t-elle poursuivi en tournant autour de moi comme un prédateur qui pense que sa proie a oublié comment mordre. « Je ne l'ai jamais vu finir quoi que ce soit de ce que j'ai préparé. Mais toi... Eh bien. Tu es sa petite reine de la caféine maintenant, n'est-

Point de vue de KyleTout a commencé par un silence. Pas celui qui s'installe à la fin d'une réunion ou celui qui emplit une pièce après que les derniers pas se sont éloignés.C'était différent. Le domaine était trop calme et trop prudent. Les gens continuaient à bouger, à travailler, à me saluer avec des révérences bien rodées et des intonations sèches, mais l'atmosphère avait changé. Je le sentais sous le plancher, dans le silence des escaliers, dans la façon dont même les gardes jetaient un coup d'œil à la porte de Leah quand ils pensaient que je ne regardais pas.Elle ne parlait pas. Elle ne demandait rien. Elle faisait simplement ce que je lui disais de faire.Et d'une certaine manière, cela ne faisait qu'empirer les choses. Parce que je ne pouvais m'empêcher de la remarquer.Et pire encore, je ne pouvais pas m'empêcher de vouloir la remarquer. Elle m'apportait mon café tous les matins à 7 heures pile. Sans plateau, sans un mot, juste une tasse qui avait toujours meilleur goût qu

Point de vue de KyleTout a commencé par un murmure. Pas un son. Pas une voix. Juste un frémissement derrière les yeux, une traction à la base du crâne. Le genre de chose que l'on pourrait mettre sur le compte de la fatigue si l'on était suffisamment désespéré. Je l'étais.La matinée semblait normale, selon les normes du domaine. Froid. Structuré. Efficace. La meute était calme, mais pas plus que d'habitude. Sophia avait arrêté de claquer les portes. Les gardes ne faisaient plus semblant de ne pas regarder Leah.Ils la regardaient. Je ne sais pas pourquoi j'ai commencé à ressentir ça ni pourquoi j'ai commencé à la regarder ainsi.Elle semblait désormais à sa place. Elle se levait tôt. Elle travaillait en silence. Elle marchait dans les couloirs comme si elle en avait le droit.Et je la laissais faire. C'était ça le problème. Je la laissais faire beaucoup de choses ces derniers temps, et je ne savais pas pourquoi. Elle n'avait pas apporté de café ce matin-là.Ni dans le bureau, ni dans