ISABELLALe palais ne dort jamais tout à fait.Même aux premières heures, même quand les torches s’éteignent une à une et que les grands corridors de pierre se couvrent d’un voile de silence, il y a toujours un pas, un souffle, un froissement d’étoffe quelque part. Un garde qui change de tour, une servante qui rallume un feu, un conseiller en mal de sommeil. Le palais veille, comme une bête gigantesque aux mille yeux entrouverts.Je m’y réveille lentement.Mon corps est encore lourd de la nuit passée. Mes cuisses portent les traces de leur passage et non pas des douleurs, mais cette étrange fatigue délicieuse, cette tension douce entre les jambes, cette chaleur résiduelle qui me rappelle, dans chaque geste, ce que j’ai vécu.Je suis seule dans ma chambre. Ils sont partis à l’aube, appelés par les tâches du jour. Ils ne m’ont pas réveillée. Ils m’ont laissée là, dans les draps froissés, la peau nue, couverte d’un voile d’odeur et de souvenir.Quand je me lève, mes pieds frôlent un sol
Terakhir Diperbarui : 2025-06-18 Baca selengkapnya