Semua Bab L'empreinte du désir : Bab 91 - Bab 100

Chapitre 92 — Là où le venin change de mainAelisBureau personnel à huis closJe reste un long moment immobile, la lettre entre mes mains, comme si le parchemin pouvait me révéler autre chose que ce qu’il dit. Comme si les fibres elles-mêmes pouvaient trahir la main qui les a tenues.Chaque mot a été pesé, ciselé, écrit avec une élégance presque insultante. Le venin est là, raffiné, précis. Et c’est pour cela que je sais.Ce n’est pas une simple manœuvre. C’est une déclaration de guerre."Quand les émotions gouvernent, l’Empire vacille."C’est moi, la faille. La faiblesse.C’est ce qu’il veut que le Conseil croie.Mais il a oublié une chose.Je suis une bâtisseuse de perceptions. Une stratège.Et je connais l’odeur du poison bien avant qu’il ne touche la langue.Mariel entre sans un mot, son regard attentif posé sur moi.— Tu l’as lu, murmure-t-elle.Je hoche la tête. Lentement.— Jorge vient de m’offrir une arme.— Et je vais l’aiguiser jusqu’à lui trancher la langue.JorgeSalon se

Chapitre 94 — Là où la contre-attaque éclate Aelis(Salle secrète , matin grisâtre)L’odeur du parchemin neuf flotte dans l’air, mêlée à celle du bois froid.Autour de la table, trois silhouettes s’inclinent à peine, silencieuses mais attentives.Ces hommes et femmes, jadis hésitants, sont devenus des piliers : des alliés invisibles dans l’ombre du Conseil.Je déploie lentement un parchemin, faisant courir mon regard sur les mots tracés d’une main sûre.— La lettre a fait son effet, dis-je, le ton froid, sans détour.— Jorge vacille. Il est temps d’accélérer sa chute.Ser Ivann, la barbe grise taillée avec soin, lève un sourcil sceptique mais curieux.— Et comment comptes-tu procéder ?— En retournant ses armes contre lui, répondis-je.Je déroule alors un faux rapport, pièce maîtresse de ma stratégie : une missive attribuée à Jorge, révélant un pacte secret avec des barons révoltés.— Si ce rapport circule, murmure Mariel, cela suffira à le discréditer définitivement.Je leur lance u

Chapitre 96 — Là où tout bascule Salle du Conseil crépusculeLa grande salle est plongée dans une pénombre rougeoyante, où la lumière déclinante filtre par les hautes fenêtres gothiques, projetant des ombres mouvantes sur les tapisseries antiques.Le silence pesant est lourd d’attente, un poids presque palpable qui semble suspendre le temps lui-même.Les membres du Conseil, drapés dans leurs vêtements sombres et austères, s’installent dans un ordre cérémonieux mais nerveux.Leurs visages, figés dans la rigidité protocolaire, ne masquent pas la tension qui leur noue la gorge.Certains échangent des regards furtifs, d’autres évitent le contact visuel, trahissant un trouble intérieur.Au centre trône la grande table en chêne massif, symbole du pouvoir et de la continuité, désormais théâtre d’une lutte implacable.Une lumière crue, venue du plafond, éclaire le cœur de la salle, où bientôt les deux adversaires vont se faire face.Jorge apparaît en premier, son pas lourd résonnant sur le s

CHAPITRE 98 — Le souffle coupéAwaIl est 3h27 du matin.Je ne dors pas.Allongée sur le canapé, le sac d’urgence à mes pieds, je fixe le plafond. Le silence me hurle dans les oreilles. Mon cœur ne s’est pas calmé depuis l’appel de Lorenzo. Une part de moi le sent : quelque chose se prépare.J’ai toujours été sensible aux atmosphères. Comme si mon corps percevait les failles invisibles, les éclats du réel avant qu’ils ne blessent.Et là, quelque chose est en train de se fissurer dans l’air.Puis, je l’entends.Un grincement.Lent. Léger. Inhabituel.Mon sang se fige.Je tends l’oreille, retiens mon souffle. Un silence. Puis un second bruit, plus net cette fois : un frottement contre la porte. Une pression. Comme une main qui cherche à tester la serrure.Mon cœur explose contre ma poitrine.Je me redresse, pieds nus, mains moites. Mes yeux scannent l’atelier. Les rideaux sont tirés. Tout est verrouillé. Je le sais. J’ai tout vérifié. Mais ça n’empêche pas la peur d’envahir chaque cellu

CHAPITRE 100 — Le visage du silence AwaJe ne dors pas.Comment pourrais-je ? Depuis que Lorenzo m’a révélé la vérité, chaque battement de mon cœur résonne comme une alarme, une cloche lancinante qui réveille des souvenirs que je croyais morts. Mon passé… ce n’était pas un chapitre clos. C’était une trêve. Un faux silence. Une promesse de retour.Et ce retour… je le sens dans mes os.Je me lève sans bruit. L’atelier est plongé dans une pénombre paisible, mais c’est une paix en trompe-l’œil. Dehors, la rue dort. Dedans, tout en moi hurle.Lorenzo dort à moitié, affalé sur le fauteuil, la mâchoire crispée même en sommeil. L’arme repose sur la table basse, à portée de main. Il est comme un soldat dans une zone de guerre. Jamais vraiment désarmé. Jamais vraiment en paix.Je fais quelques pas vers la fenêtre. Mon reflet me surprend dans la vitre. Je ne me reconnais plus. Je suis une femme fracturée, écartelée entre deux réalités : celle que je tente de construire, et celle que je croyais