Dans les bas-fonds d'une métropole corrompue, Aelis Marlowe, une ancienne prostituée devenue informatrice pour la police, croise la route de Nikolai Drevan, héritier d’un empire mafieux. Leur rencontre explosive scelle un pacte toxique : elle infiltrera le Syndicat responsable de la disparition de sa sœur, en échange de sa protection. Nikolai cache une double vie de hackeur génial, manipulant les données du Syndicat pour venger la mort de sa mère. Ses tatouages tribaux, marques d’allégeance à un clan oublié, deviennent le symbole de leur rébellion. Au fur et à mesure qu’Aelis s’immerge dans ce monde dangereux, elle découvre que Nikolai est en réalité le fils illégitime de l’homme qui l’a violée quand elle était plus jeune, liant leur destinée dans une spirale de haine et de désir. Leur relation évolue de la manipulation à une symbiose dangereuse. Aelis développe un don troublant : elle peut ressentir la douleur d’autrui, un pouvoir que Nikolai exploite pour localiser leurs ennemis. Lors d’une rave clandestine sous un pont abandonné, Aelis utilise son corps comme appât pour piéger le chef du Syndicat. Alors que Nikolai est forcé de la regarder se faire torturer, il bascule dans une folie meurtrière, révélant son vrai visage : un prédateur prêt à incendier la ville pour la sauver. Ce récit entrelace les codes du thriller mafieux et de la romance noire, explorant la frontière ténue entre sauveur et bourreau, tout en abordant des thèmes de traumas, de vengeance et de pouvoir malsain.
view moreChapitre 1 — L’odeur des cendres
Aelis Le ciel est gris, la ville pourrie. Ça sent la pluie, la rouille, et le mensonge. Un cocktail âcre qui me colle à la gorge comme une menace silencieuse. Je m’accoude au rebord du toit, cigarette entre les lèvres, et je regarde les néons clignoter sur les façades suintantes de la Zone-3. Chaque lumière est une alarme. Chaque silence, une menace. Le béton transpire les souvenirs d’un monde mort depuis longtemps. Des cris étouffés montent parfois des ruelles, mais personne ne se retourne. Ici, on apprend à ne pas voir. À ne pas exister trop fort. La pluie commence, fine et glacée, comme si le ciel lui-même pleurait de honte. Je laisse les gouttes ruisseler sur mon visage. Une bénédiction sale. Un baptême post-apocalyptique. Mon blouson absorbe l’humidité, et l’odeur de cuir mouillé se mêle à celle du tabac. Je fume lentement, comme si cette clope était mon dernier luxe, mon dernier vestige de normalité. En bas, les ombres rampent. Des silhouettes maigres, fondues dans la crasse, prêtes à vendre leur peau pour une pile d’énergie ou un gobelet de stimulants frelatés. Un vieux camérabot survole la rue, lent et grinçant, ses lentilles fouillant chaque fissure, chaque visage. Il n’y a plus de lois ici. Juste des ordres. Et des balles pour ceux qui les questionnent. Ma sœur a disparu il y a trois mois. Un matin, l’appartement était vide. La porte grande ouverte. Une table renversée. Des éclats de verre. Et du sang. Trop peu pour un meurtre, trop pour un accident. Les autorités ont classé le dossier en moins de vingt-quatre heures. Fuite volontaire. Comportement instable. Sujet peu productif. Fin de l’histoire. Officiellement, elle s’est volatilisée. Officieusement, tout le monde s’en fout. Elle ne travaillait pas pour les bonnes corporations. Elle n’avait pas le bon pedigree. Une fille sans valeur statistique dans un monde de chiffres. Mais moi, je sais. Je sens. Quelque chose ne tourne pas rond dans ce qu’on m’a raconté. Et cette ville, avec ses entrailles numériques et ses placentas en béton, cache plus de secrets que de survivants. Je serre le pendentif retrouvé sous le caisson de ventilation. Son pendentif. Une lune fracturée. Je le porte autour du cou, près du cœur. Elle me l’avait offert quand j’avais dix ans. "Quand tu auras peur, regarde la lune. Elle veille toujours." Ce soir, la lune ne veille sur rien. — Tu comptes finir ta clope ou l’utiliser comme arme ? Je ne sursaute pas. Il sait entrer dans un espace comme une idée toxique : subtile, insidieuse, impossible à ignorer. Caelum Vortys. Il a l’air d’un glitch en chair et en os. Manteau noir jusqu’aux chevilles, silhouette longiligne, regard indéchiffrable. Il a quelque chose de dérangé dans la posture, dans la manière dont il tient sa tête, légèrement inclinée, comme s’il se moquait du monde, ou qu’il en avait déjà vu la fin. — Je réfléchissais à une façon élégante de cramer le Syndicat. Il ricane. Le son est sec, tranchant. Pas un rire. Une érosion. — Bonne chance. Ils sont plus nombreux que les cafards, et bien plus rancuniers. — Justement ce qu’il me faut. Il avance. Son pas ne fait presque aucun bruit, comme si la gravité elle-même hésitait à le retenir. À cette distance, je capte mieux les détails. Les tatouages qui serpentent le long de sa gorge, les inscriptions en alphabets oubliés, les fragments de code et les runes hybrides, cybernétiques et archaïques. Ce type est un message crypté, un manifeste chaotique tatoué à même la peau. Et certaines lignes sont brouillées par des cicatrices. Des erreurs de parcours. Des trahisons. — Tu veux infiltrer le cœur du Syndicat. Tu veux retrouver ta sœur. Très noble. Très con aussi. Tu sais ce qu’ils font aux infiltrés ? Je le fixe droit dans les yeux. — Je sais ce qu’ils ont fait à elle. Et je sais ce que je suis prête à faire en retour. Il me jauge. Comme s’il mesurait la profondeur de ma haine, la densité de mon désespoir. — T’as des crocs, princesse. J’aime ça. — Ne m’appelle plus jamais comme ça. — Marché conclu. Il sort un datapad. L’objet brille d’un bleu glacé, pulsant comme un cœur synthétique. Il me le tend. L’écran se déploie en éventail lumineux. Dossiers cryptés. Cartes mentales. Cibles. Coordonnées. Protocoles de contact. Falsifications d’identités. Tout y est. Une descente balisée vers l’enfer. Je prends l’objet, sans trembler. — Tu commenceras en bas. Tu grimperas s’ils te laissent vivre assez longtemps. Et faut que tu sois claire sur un point : ce monde-là n’a pas de place pour les scrupules. Tu veux survivre ? Alors oublie la morale. Et oublie qui tu es. — Trop tard. J’ai déjà tout brûlé. Le datapad glisse dans ma poche. Il est plus lourd qu’il n’y paraît. Ou peut-être est-ce juste le poids de ce que je viens d’accepter. Le vent redouble, fouettant nos visages, apportant avec lui des relents de plastique fondu et d’ozone. Une sirène résonne dans le lointain. Quelqu’un hurle. Puis le silence retombe. Compact. Tendu. En contrebas, un convoi blindé fend la brume. Trois véhicules, bardés d’armures, escortés par des sentinelles à visière rouge. Deux enfants se cachent sous une arche effondrée, pelotonnés l’un contre l’autre. Personne ne les aide. Personne ne les voit. Ils sont déjà des fantômes. Caelum me fixe encore un instant. Son regard s’attarde, cherche quelque chose. Une faille, peut-être. Un doute. Il ne trouve rien. — Première mission dans douze heures. Une cargaison. Un test. Sois à l’heure, ou meurs à l’avance. Il disparaît dans l’escalier rouillé, avalé par la rouille et la nuit. Je reste seule sur le toit. Le vent m’arrache les dernières braises de ma clope. Je pense à elle. À son rire. À sa voix. À la peur dans ses yeux, la dernière fois qu’on s’est vues. Je pense à ce qu’elle aurait fait à ma place. Et je sais déjà que je vais aller plus loin. Plus bas. Plus profond. Je jette mon mégot par-dessus le rebord. Il tombe dans l’obscurité. Moi, je reste. Immobile. En veille. Là où la cendre s’accumule, une étincelle suffit à tout faire exploser.Chapitre 96 — Là où tout bascule Salle du Conseil crépusculeLa grande salle est plongée dans une pénombre rougeoyante, où la lumière déclinante filtre par les hautes fenêtres gothiques, projetant des ombres mouvantes sur les tapisseries antiques.Le silence pesant est lourd d’attente, un poids presque palpable qui semble suspendre le temps lui-même.Les membres du Conseil, drapés dans leurs vêtements sombres et austères, s’installent dans un ordre cérémonieux mais nerveux.Leurs visages, figés dans la rigidité protocolaire, ne masquent pas la tension qui leur noue la gorge.Certains échangent des regards furtifs, d’autres évitent le contact visuel, trahissant un trouble intérieur.Au centre trône la grande table en chêne massif, symbole du pouvoir et de la continuité, désormais théâtre d’une lutte implacable.Une lumière crue, venue du plafond, éclaire le cœur de la salle, où bientôt les deux adversaires vont se faire face.Jorge apparaît en premier, son pas lourd résonnant sur le s
Chapitre 95 — Là où les lignes se craquellent Jorge(Bureau caché , aube grise, ciel lourd et bas)Le jour peine à traverser les lourds rideaux épais, plongeant la pièce dans une pénombre épaisse.Je suis seul, appuyé contre le bureau massif, les mains crispées sur le bois froid, comme pour retenir le chaos qui menace de tout emporter.Les murs semblent se refermer, étouffants, chargés des murmures qui deviennent un murmure assourdissant.Je perçois le souffle des conspirations, le frémissement des trahisons qui rampent sous les pierres de ce palais.La carte étalée devant moi est un champ de bataille invisible, jonché de noms, de regards qui se détournent, de promesses oubliées.Chaque alliance vacille, chaque appui devient incertain.Je frappe la table du poing, laissant résonner un coup sourd, violent, presque désespéré.— Je ne tomberai pas sans me battre.Un messager, discret et silencieux, glisse une note sous la porte.Je la saisis, le cœur battant.Les mots griffonnés sont cl
Chapitre 94 — Là où la contre-attaque éclate Aelis(Salle secrète , matin grisâtre)L’odeur du parchemin neuf flotte dans l’air, mêlée à celle du bois froid.Autour de la table, trois silhouettes s’inclinent à peine, silencieuses mais attentives.Ces hommes et femmes, jadis hésitants, sont devenus des piliers : des alliés invisibles dans l’ombre du Conseil.Je déploie lentement un parchemin, faisant courir mon regard sur les mots tracés d’une main sûre.— La lettre a fait son effet, dis-je, le ton froid, sans détour.— Jorge vacille. Il est temps d’accélérer sa chute.Ser Ivann, la barbe grise taillée avec soin, lève un sourcil sceptique mais curieux.— Et comment comptes-tu procéder ?— En retournant ses armes contre lui, répondis-je.Je déroule alors un faux rapport, pièce maîtresse de ma stratégie : une missive attribuée à Jorge, révélant un pacte secret avec des barons révoltés.— Si ce rapport circule, murmure Mariel, cela suffira à le discréditer définitivement.Je leur lance u
Chapitre 93 — Là où les masques tombentJorge(Salon secret , nuit noire)Le feu dans l’âtre projette des ombres qui dansent sur les murs de velours.Le temps s’étire, chaque seconde pesant comme un coup porté.Je suis là, immobile, le corps tendu, les sens en alerte.Puis, la porte s’ouvre, lentement. Elle entre, sûre d’elle, maîtrisant l’espace comme une reine.Je vois pourtant ce frisson imperceptible dans ses yeux, une hésitation qu’elle dissimule avec art.Je souris, lentement, un sourire aiguisé, tranchant comme une lame.— Aelis.— Jorge.Elle ne laisse rien paraître : ni peur, ni colère.Juste cette froideur d’acier, ce défi muet.Je sors la lettre de ma poche, l’empoigne fermement, mes doigts creusant le papier.— Tu reconnais cette écriture ?— Celle d’un homme que tu croyais disparu.— Un fantôme revenu pour hanter tes nuits.Elle plisse les lèvres, mais soutient mon regard sans vaciller.— Ce n’est pas un secret, Jorge.— C’est un choix. Une cicatrice dont je porte la marq
Chapitre 92 — Là où le venin change de mainAelisBureau personnel à huis closJe reste un long moment immobile, la lettre entre mes mains, comme si le parchemin pouvait me révéler autre chose que ce qu’il dit. Comme si les fibres elles-mêmes pouvaient trahir la main qui les a tenues.Chaque mot a été pesé, ciselé, écrit avec une élégance presque insultante. Le venin est là, raffiné, précis. Et c’est pour cela que je sais.Ce n’est pas une simple manœuvre. C’est une déclaration de guerre."Quand les émotions gouvernent, l’Empire vacille."C’est moi, la faille. La faiblesse.C’est ce qu’il veut que le Conseil croie.Mais il a oublié une chose.Je suis une bâtisseuse de perceptions. Une stratège.Et je connais l’odeur du poison bien avant qu’il ne touche la langue.Mariel entre sans un mot, son regard attentif posé sur moi.— Tu l’as lu, murmure-t-elle.Je hoche la tête. Lentement.— Jorge vient de m’offrir une arme.— Et je vais l’aiguiser jusqu’à lui trancher la langue.JorgeSalon se
Chapitre 91 — Là où les fronts se resserrentAelis(Appartements privés – quelques heures avant le lever du jour)Le silence est total.Pas celui, trompeur, qui couvre les murmures, mais un silence d’après-tempête, chargé de fatigue, de décisions différées et de vérités qu’on n’a pas osé dire.Je suis encore en tenue de Conseil. Mon manteau pèse sur mes épaules comme un rappel cruel : rien n’est fini.Nikolaï s’est installé dans le fauteuil près de la cheminée. Il n’a pas enlevé sa cape. Il ne dort plus. Ou mal. Ses paupières sont lourdes, mais son regard est clair, fixe, presque fébrile.Il ne parle pas.Alors je parle pour deux.— Tu ne peux pas porter ça seul, Nikolaï.— Tu t’écrouleras. Et ils n’attendent que ça.Il hoche la tête. Mais c’est un geste vide. Il ne m’écoute pas vraiment.Ou plutôt, il m’écoute comme un roi écoute ses conseillers : avec distance, lucidité… et solitude.— Tu crois que je ne le sais pas ? souffle-t-il.— Tu crois que je n’ai pas vu leurs regards changer
Bienvenue dans Goodnovel monde de fiction. Si vous aimez ce roman, ou si vous êtes un idéaliste espérant explorer un monde parfait, et que vous souhaitez également devenir un auteur de roman original en ligne pour augmenter vos revenus, vous pouvez rejoindre notre famille pour lire ou créer différents types de livres, tels que le roman d'amour, la lecture épique, le roman de loup-garou, le roman fantastique, le roman historique et ainsi de suite. Si vous êtes un lecteur, vous pouvez choisir des romans de haute qualité ici. Si vous êtes un auteur, vous pouvez obtenir plus d'inspiration des autres pour créer des œuvres plus brillantes. De plus, vos œuvres sur notre plateforme attireront plus d'attention et gagneront plus d'adimiration des lecteurs.
Mga Comments