All Chapters of Porte Mon Bébé : Chapter 51 - Chapter 60

᭄Être un alpha n’était pas une simple condition, c’était un combat perpétuel contre soi-même. Ethan Blackwood vivait chaque seconde le poids écrasant de sa propre nature. Il devait contenir ses phéromones, les comprimer jusqu’à l’étouffement, masquer cette odeur de dominance qui faisait plier les genoux des autres, qui les rendait fébriles, mal à l’aise, parfois même paniqués. Mais pour un alpha dominant comme lui, c’était comme retenir sa propre respiration indéfiniment. Une torture silencieuse, un supplice d’autant plus cruel qu’il avait passé sa vie à apprendre à dompter cette part sombre, bestiale, qui ne demandait qu’à se déchaîner, à revendiquer, à posséder.Et maintenant, cette bête était lâchée. Elle rugissait en lui, incontrôlable, dévastatrice. Le moindre bruit – le craquement du parquet, le tic-tac d’une horloge – était un rappel strident de son absence. Le moindre geste, le plus infime souffle d’air, ravivait la douleur, sourde et lancinante, comme une blessure à vif. La

~ ʚĭɞ ~Le véhicule blindé, une cage métallique aux vitres teintées, fendait la route déserte comme un navire fantôme. À l’intérieur, chaque nid-de-poule, chaque virage serré était un coup de poignard pour Alessia. Allongée sur la banquette froide, elle avait l’impression que son corps meurtri allait se disloquer, que chaque secousse la séparait un peu plus de sa propre enveloppe charnelle. La douleur n’était plus une simple sensation ; c’était une entité vivante, vorace, qui dévorait ses entrailles et lui tordait les viscères. Un feu liquide coulait dans ses veines, et chaque battement de son cœur propulsait cette agonie un peu plus loin, jusqu’au bout de ses doigts engourdis.Mais pire que la déchirure physique était la brûlure de l’âme. Derrière ses paupières closes, une seule image persistait, plus vive que la souffrance : le visage d'Ethan Blackwood. Ethan, dont le regard pouvait être si doux et si distant. Ethan, son alpha, son interdit.Une pensée lancinante, plus aiguë que tou

ღ La tension dans le bureau d'Ethan Blackwood était presque palpable, un épais brouillard d’angoisse et de colère rentrée. Deux jours. Deux jours qu’Alessia avait disparu, et chaque heure qui passait était une éternité de torture. Ethan, assis derrière son bureau, les traits tirés, les yeux cernés par un manque de sommeil coupable, fixait son téléphone comme si sa seule volonté pouvait le faire sonner. Ses hommes venaient de rapporter pour la énième fois. Rien. Aucune trace dans les hôpitaux des environs. La rage, froide et destructrice, monta en lui comme une marée noire. Il serra le combiné à s’en blanchir les jointures, le bras tremblant, prêt à l’envoyer valser contre le mur de chêne. Seule l’image d’Alessia, fragile et effrayée, le retint. Alessia avait besoin de lui fort, pas d’un alpha qui perdait le contrôle. — Continuez de chercher, gronda-t-il, la voix rauque, éraillée par la fatigue et l’émotion. Étendez les recherches aux villes voisines. Et ne revenez pas me voir san

❄️Alors que la panique et l’angoisse leur tordaient les entrailles, un bruit précipité de talons résonna dans le couloir, pareil à une rafale de coups de feu. Nathaniel tourna la tête vers la source de ce vacarme et aperçut le visage ravagé par l’inquiétude de leurs mères, suivi, un peu en retrait, par celui, plus sévère, de leurs pères.Depuis leur dernière altercation, plus d’un mois auparavant, Nathaniel n’avait plus adressé la parole à ce dernier. Leurs chemins s’étaient soigneusement évités ; lui mettait un point d’honneur à ne pas le croiser, et son père, de son côté, ne faisait aucun effort pour apaiser les tensions.— Dites-moi, comment va-t-elle ? La voix brisée de leur mère fendit le silence oppressant du couloir.Nathaniel jeta un regard en biais à son frère. Ethan, adossé contre le mur blanc, bras croisés, affichait une froideur de marbre. De l’extérieur, on aurait pu croire qu’il maîtrisait la situation, impassible et dominateur. Mais Nathaniel savait. Il voyait le tremb

~ ʚĭɞ ~Sur le chemin sinueux qui serpentait vers l’hôpital, Ethan Blackwood sentait son cœur battre à tout rompre contre sa cage thoracique, comme un oiseau affolé pris au piège. Maintenant que l’adrénaline de la crise retombait, une marée noire d’angoisse l’envahissait, lui serrant la gorge et le ventre. Son téléphone vibrait sans relâche contre le cuir de son siège. Il jeta un regard fiévreux à l’écran où le nom de Nathaniel dansait, les lettres semblant flotter dans l’air épais de l’habitacle, telles des lucioles hypnotiques et menaçantes.Il brûlait de répondre, mais une peur viscérale, primitive, lui tordait les entrailles. La perspective d’entendre une mauvaise nouvelle, déformée par la froideur d’un appareil, lui était insupportable. Il devait être là. Il devait voir, entendre, toucher la réalité. Son véhicule, une BMW noire aux lignes agressives, s’immobilisa dans un crissement à peine audible devant l’entrée glaciale des urgences. La portière s’ouvrit avant même que le moteu