IsadoraLa première nuit à la maison est un saut dans l’inconnu. Le silence de l’appartement n’a plus la même qualité feutrée que celui de l’hôpital. Ici, chaque craquement du parquet, chaque souffle du vent derrière les vitres semble amplifié. Notre fils, Liam – un nom choisi dans un murmure partagé au petit matin –, dort dans le moïse posé au centre de notre lit, comme une petite île de quiétude autour de laquelle nous orbitons, Adrian et moi, deux satellites nerveux.La fatigue nous tient aux épaules, lourde et douce. Mais le sommeil est un pays lointain, inaccessible. L’adrénaline de ces dernières heures continue de couler dans nos veines, mélangée à une anxiété nouvelle, sourde. La responsabilité est un poids tangible, posé sur nos poitrines.— Il respire toujours si vite ? chuchote Adrian, penché au-dessus du moïse, son front strié d’inquiétude.— C’est normal, les nouveau-nés, ça respire comme des petits lapins, je réponds dans un souffle, répétant comme un mantra les paroles d
Dernière mise à jour : 2025-11-05 Read More