ISADORAJ’ai atterri à Boston un jeudi, en fin d’après-midi.Le ciel, bas et chargé d’un gris sourd, semblait peser sur la ville, enveloppant l’air d’une humidité dense, entre sel et bitume mouillé, si caractéristique des cités côtières, où la mélancolie semble se fondre au paysage.Mes mains serraient fermement mes deux valises, lourdes de promesses incertaines.Une fausse identité glissée dans un passeport aux pages vierges, un visa fraîchement tamponné, un billet sans retour.Et dans mon esprit, un sac à dos invisible, alourdi par des souvenirs que je n’avais pas encore décidé de déposer.Max Victor est arrivé trois jours plus tard.Ni chevalier ni sauveur,mais avec cette présence rugueuse, presque sauvage, qui l’habite comme une seconde peau, une armure faite de cicatrices et de désirs inassouvis.— C’est là ?Sa voix, rauque, cassante, me frappa comme une gifle.Une cigarette pendait encore entre ses lèvres, il mâchait sa mâchoire comme pour contenir une colère rentrée, un orage
Last Updated : 2025-08-04 Read more