ISADORALe vent s’engouffre dans les rues comme une bête affamée, hurlant contre les vitres et les portes closes. Il arrache les dernières feuilles des arbres, frappe les réverbères, soulève des papiers sales qui s’envolent comme des souvenirs qu’on ne rattrape pas. Je marche à contre-courant, trempée, glacée, le cœur au bord de l’implosion. Chaque pas résonne comme une faute, chaque respiration est une trahison.Il est mort.Élio est mort.Et c’est moi qui l’ai tué.La pensée me dévore, me déchire, me brûle comme une vérité impossible à avaler. J’ai l’impression que la ville entière sait. Que ses murs, ses pavés, ses toits me jugent, que chaque goutte de pluie est un rappel de ce que j’ai brisé.Je ne sens plus mes mains. Je ne sens plus mes jambes. J’ai seulement cette douleur sourde dans la poitrine, comme si quelqu’un y enfonçait un clou à chaque respiration. Plus j’avance, plus j’ai l’impression que mes poumons vont se fendre. Je me dis que si je tombe, là, au milieu du trottoir,
Terakhir Diperbarui : 2025-07-26 Baca selengkapnya